L’INRS rappelle aux entreprises les mesures de prévention.
Alors que les vagues de
chaleur se multiplient et s’intensifient sur le territoire français, les
salariés, en particulier ceux travaillant en extérieur, peuvent être exposés à
de fortes contraintes thermiques, à l’origine d’accidents du travail et de risques
pour la santé. Pour accompagner les entreprises dans l’anticipation de ce
phénomène, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) pour la
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles leur
rappelle leurs obligations, les risques pour les salariés et les mesures de
prévention à mettre en œuvre.
En cas d’épisodes de
forte chaleur ou de canicule, les salariés de nombreux secteurs, dont
l’activité est traditionnellement réalisée en extérieur comme en intérieur, se
trouvent davantage exposés à des températures potentiellement dangereuses pour
leur santé. Le Code du travail ne fixe pas de température maximale au-delà de
laquelle il est interdit de travailler. Aussi, l’évaluation des risques
professionnels liés à la chaleur doit s’inscrire dans la démarche globale de
prévention. L’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour
assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs.
Comment anticiper ces
épisodes de fortes chaleurs ?
Pour les anticiper,
l’employeur doit tenir compte des conditions de température qui sont forcément
des repères mais également de l’activité physique, de l’air et de l’humidité,
et de leur tenue vestimentaire pour mettre en place des mesures de prévention
appropriées. Concrètement, il doit identifier les tâches ou les postes impactés
par ces ambiances thermiques, en évaluant l’influence de l’organisation du
travail et de l’aménagement des locaux sur les risques encourus par les
salariés.
Réalisée avec l’aide
des représentants du personnel et du service de prévention et de santé au
travail, cette évaluation des risques sera transcrite dans le document unique
d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et des mesures de prévention
seront adaptées et formalisées dans le plan d’actions.
Quels sont les
principaux risques encourus par les salariés ?
Les principaux effets
sur la santé des salariés sont le coup de chaleur et la déshydratation. Le coup
de chaleur est rare mais grave. Les signes d’alerte sont une température
corporelle supérieure à 39°C, un pouls et une respiration rapides, des maux de tête,
des nausées, des vomissements, une peau sèche, rouge et chaude, un comportement
étrange pouvant aller jusqu’au délire, une perte de connaissance.
Il faut immédiatement
appeler les secours (15 ou 112) et suivre leurs consignes.
Concrètement, comment
adapter l’activité des travailleurs pendant les épisodes de fortes chaleurs ?
Selon l’intensité de la
vague de chaleur, les mesures de prévention définies préalablement (celles qui
ont été prévues dans le DUERP) doivent être mises en place, si possible en
faisant travailler les salariés aux heures les moins chaudes, en limitant le
travail physique et en leur permettant d’adapter leur rythme (augmentation de
la fréquence et de la durée des pauses). De l’eau potable doit être mise à leur
disposition.
Le temps d’exposition
au soleil doit être limité, et le travail d’équipe privilégié, de façon à ce
que les salariés puissent détecter un éventuel coup de chaleur chez l’un des
leurs. Les mesures de prévention des risques liés à la chaleur doivent être rappelées,
ainsi que les signes d’un coup de chaleur et la conduite à tenir dans cette
situation.
L’employeur ne doit pas
hésiter à faire arrêter le travail s’il considère que ses salariés sont en
danger.
Des obligations
d’évaluation et de prévention renforcées
Le nouveau décret du 27 mai 2025 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur a pour objet de renforcer les obligations des employeurs. Il introduit dans le Code du travail de nouvelles dispositions relatives à la prévention des risques liés aux épisodes de chaleur intense, correspondant aux seuils jaune, orange et rouge du dispositif national de vigilance météorologique « canicule » de Météo-France qui matérialise, pour chaque département et en fonction des seuils locaux, la survenue de vagues de chaleur intenses voire caniculaires. À partir du 1er juillet 2025, date d’entrée en vigueur du décret, dès lors que le dispositif de vigilance de Météo France passera en « niveau jaune », des mesures de prévention adaptées devront être déployées. Le plan d’actions défini au préalable par l’employeur doit également pouvoir être déclenché pour les deux autres seuils.