Baromètre Ekilibre Conseil/OpinionWay - juin 2025.
L’été s’installe… mais
les vacances s’annoncent mal.
Smartphones allumés, mails surveillés, réunions
“express” depuis un transat : de plus en plus
de salariés partent sans jamais
vraiment couper.
Alors que 82% des
actifs se déclarent déjà en situation de fatigue professionnelle,
Jean-Christophe
Villette, psychologue du travail et directeur général d’Ekilibre Conseil
(cabinet de conseil en gestion des risques psychosociaux et en santé au
travail), rappelle qu’il est urgent de traiter la déconnexion non comme un
luxe, mais comme un levier essentiel de santé mentale et de performance durable
: «
Rester connecté, c’est croire qu’on tient. Alors qu’on s’épuise lentement. »
La fausse déconnexion :
une illusion coûteuse
Jeter un œil à ses
mails, “rester joignable” ou scroller LinkedIn en douce : ces pratiques donnent
l’illusion du contrôle, mais empêchent un véritable repos cognitif.
Résultat :
insomnies, stress diffus, attention dégradée… et un retour au travail encore
plus éprouvant :
« On ne part pas plus léger en embarquant toute
l’entreprise dans sa valise. »
Un été pour réapprendre
à couper… vraiment
Pour Jean-Christophe Villette, il est temps d’ancrer une culture de la vraie coupure, basée sur 3 leviers simples à actionner :
1. Déléguer dès J-5 : anticiper les
absences, formaliser une passation claire, désigner un référent.
2. Débrancher sans culpabilité : couper les
notifications, activer son message d’absence, désinstaller temporairement les
applis pro (Slack, Outlook…).
3. Diriger son retour : programmer un sas de
reprise, trier ses mails en bloc, repousser les décisions majeures.
10 gestes concrets pour
une déconnexion réussie
Inspiré de
l’accompagnement de plus de 120 entreprises, les conseils de terrain de
Jean-Christophe Villette :
• Préparer une check-list de transmission 5
jours avant le départ
• Désinstaller provisoirement les applications
professionnelles
• Imposer un no-WiFi total les 48 premières
heures
• Dormir avec le téléphone hors de la chambre
• Prévoir un seul créneau hebdomadaire pour les
urgences (si vraiment nécessaire)
• Tenir un journal d’idées à rouvrir uniquement
à la rentrée
• S’ancrer dans des activités physiques ou
créatives (cuisine, marche, sport…)
• Expliquer à ses proches ce que déconnecter
signifie concrètement
• Créer un rituel de coupure : lecture,
musique, silence
• Organiser un débrief collectif au retour : ce
qui a marché, ce qui est à ajuster
Un enjeu collectif, pas
un défi solitaire
La déconnexion ne doit pas reposer sur la seule bonne volonté des salariés. Elle nécessite un cadre organisationnel clair, avec des règles partagées, des politiques d’astreinte formalisées, et un management qui valorise la délégation plutôt que l’hyper-disponibilité : « Le droit à la déconnexion est un devoir d’organisation. »