SD Worx, prestataire européen de solutions et de services RH, publie les résultats d’une étude sur les congés, qui révèle notamment qu’un salarié français sur trois aurait la possibilité de demander un congé au dernier moment. De plus, 75% des salariés français pourraient vérifier leur solde et faire leurs demandes par voie numérique. C’est une bonne nouvelle quand on sait l’importance que revêtent la flexibilité en matière de congés et l’équilibre vie privée/vie professionnelle aux yeux des salariés. Cependant, nombreuses sont les entreprises et les employés à avoir un avis non défini sur la question des congés illimités.
Priorité à l’équilibre vie privée/vie professionnelle pour les salariés français
Les salariés ont tendance à prioriser l’équilibre vie privée/vie professionnelle et attachent une grande importance à la flexibilité lorsqu’il s’agit d’organiser leurs congés. Ils s’attendent, par conséquent, à ce que leurs employeurs fassent de même. Que ce soit en France (74%) ou en Europe (77%), les salariés considèrent que les congés et la flexibilité du temps de travail sont les principaux avantages de leurs package de rémunération. La Croatie (92%), la Finlande (88%) et l’Irlande (87%) sont les pays pour lesquelles cette tendance est la plus forte.
La majorité des salariés français peut demander ses congés à l’avance (entre 15 et 30 jours avant la date pour plus d’un 1 salarié sur 4) comme au dernier moment - c’est-à-dire le jour même, dans 29% des cas. Si on compare avec les autres pays d’Europe, le Danemark (54%), le Royaume-Uni (38%) et la Finlande (37%) sont les pays dont les salariés sont les plus prompts à demander leurs congés à la dernière minute.
Les employeurs français légèrement à la traine dans la digitalisation des processus de congés
La flexibilité pour les demandes de congé a un impact sur l’organisation du travail, la planification et l’administration au sein d’une entreprise. Dans ce cas de figure, la digitalisation de la gestion des congés est un outil précieux. Malheureusement, la France semble avoir un léger retard comparé à la moyenne européenne : si une large partie des salariés français (72%) peuvent déjà consulter leur solde et demander leurs congés par voie numérique, la moyenne en Europe est de79%. Les pays les plus avancés sur le plan numérique sont les Pays-Bas (90,5%), la Norvège (88%) et la Suède (87%).
« Une bonne vision sur la planification joue un rôle clé pour assurer la flexibilité des congés », explique Patrick Barazzoni, Directeur Général France chez SD Worx La digitalisation permet une plus grande maîtrise de la planification du travail et permet une meilleure administration des congés et des salaires. »
Le concept de congés illimités n’a pas vraiment la faveur des Français
Même si les salariés français et européens sont en faveur d’une gestion des congés flexible, le concept de congés illimités ne convainc pas tout le monde. En France, 46% des salariés n’ont pas d’avis sur la question et 15% affirment être contre. Autrement dit, moins d’un salarié sur deux y serait favorable, tendance visible aussi bien dans l’Hexagone que plus largement en Europe.
Si le concept des congés illimités devenait réalité, la majorité des répondants à l’étude affirme qu’ils ne souhaitent pas réellement changer leurs habitudes : un tiers prendrait à peu près le même nombre de jours de congés sur l’année, et un tiers en prendrait un peu plus. A peine un quart (23%) des répondants prendraient beaucoup plus de jours de congés. Cette tendance française correspond plus ou moins à la moyenne européenne.
De leur côté, les employeurs français ne semblent pas avoir d’avis tranché sur la question : un tiers n’a pas d’avis, un second tiers est pour, et enfin le dernier tiers pense que c’est une mauvaise idée. Au final, même si les salariés apparaissent légèrement plus enthousiastes, employeurs comme employés semblent mitigés quant à l’adoption d’un système de congés illimités.
Les congés non pris représentent aussi une problématique pour les entreprises. La majorité des entreprises françaises autorisent le report des jours de congés (54%). L’étude permet de constater la prévalence de cette tendance en Norvège (71%), en Suisse (68%) et en Allemagne (67%). Par ailleurs, presque un tiers des entreprises de l’Hexagone acceptent également de payer les congés non pris.
« Force est de constater que les congés illimités n’enthousiasment pas autant les salariés qu’on pourrait le croire. Entreprises comme salariés restent d’ailleurs plutôt sur la réserve vis-à-vis du concept. Certes, l’équilibre vie privée/vie professionnelle est une notion importante pour les salariés, mais cela ne les empêche pas de trouver cet équilibre via une gestion intelligente de leurs congés. Travailler donne également du sens, des opportunités de se développer et d’apprendre, et rassemble. De leur côté, les congés aident à recharger les batteries. Une répartition équilibrée entre travail et congés permet donc, finalement, une plus grande tranquillité d’esprit, » conclut Patrick Barazzoni.