Ancré dans les pratiques depuis plusieurs années, le travail hybride fait aujourd’hui l’objet de remise en question au sein des entreprises françaises. Pourtant, il a redéfini les repères professionnels et personnels des salariés. Une transformation qui, selon le genre, ne se vit pas de la même manière.
Owl Labs, spécialiste
des technologies collaboratives hybrides, met en lumière dans son rapport sur
l'état des lieux du travail hybride en France en 2025, les écarts persistants,
mais également les signes d’évolution entre femmes et hommes, de la parentalité
à la carrière.
Le travail hybride : un
modèle davantage plébiscité par les femmes, mais une gestion de la parentalité
de plus en plus partagée.
Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : 82% des femmes estiment
que la flexibilité des jours travaillés est un critère “important”, voire,
“très important”, contre 75% des hommes. Une différence, bien que modérée, qui
souligne à quel point les femmes voient dans la flexibilité un levier essentiel
pour concilier vie professionnelle et personnelle.
Chez les femmes de
29–44 ans, cette adaptabilité devient une condition essentielle pour maintenir
un engagement durable au travail. Le travail hybride n’est plus un confort,
c’est une condition d’épanouissement pour de nombreuses femmes actives !
Mais cet équilibre
reste fragile. Si le modèle hybride facilite l’organisation du quotidien, il ne
fait pas disparaître les inégalités structurelles. 59% des femmes se disent
affectées par le manque de flexibilité (contre 51% des hommes), 18% se sentent
moins visibles en réunion à distance et 13% sont fortement affectées par le
manque de visibilité.
Autant de signaux d’une
double charge mentale persistante : assurer performance et disponibilité, au
travail comme à la maison. Le risque ? Une invisibilisation insidieuse dans des
environnements où la présence physique reste un marqueur de reconnaissance.
Un signe encourageant
toutefois :
53% des hommes se disent prêts à réduire leur salaire pour bénéficier d’un
congé parental mieux rémunéré. Ce changement culturel marque une évolution des
rôles parentaux, où les hommes assument davantage leur place dans la sphère
familiale. Une mutation à laquelle le travail hybride contribue activement.
Les normes évoluent : la parentalité n’est
plus perçue comme une affaire de femmes, et les hommes revendiquent leur part
dans la conciliation des temps de vie.
Des tendances
contrastées : entre progrès et inégalités persistantes
Malgré de nombreuses
avancées, les écarts de perception sur la progression de carrière demeurent
marqués. 60% des femmes se disent freinées par le manque de perspectives
professionnelles, contre 55% des hommes. Le désengagement est également plus
prononcé chez les femmes (46% contre
41% pour les hommes).
Ces chiffres illustrent
une frustration persistante : les femmes restent confrontées à des plafonds de
verre, même dans un contexte de travail plus flexible. Le modèle hybride
favorise la performance par la confiance et l’autonomie. Toutefois, il ne peut
pas effacer complètement certains freins invisibles liés à la reconnaissance et
à l’accès à la promotion.
Côté accompagnement, la
tendance s’inverse. Les hommes sont plus nombreux à ressentir un manque de
mentorat (29,8% contre 24,4% des femmes). Un possible effet de rééquilibrage :
les femmes, longtemps sous-représentées, bénéficient désormais de programmes
dédiés, tandis que les hommes expriment à leur tour un besoin d’accompagnement
dans un contexte professionnel en pleine mutation.
Les écarts entre les
genres dépassent la seule question de la flexibilité. Ils reflètent des
attentes différentes mais complémentaires. Les hommes restent plus nombreux à
occuper des postes de management (60% contre 40% pour les femmes). Les femmes
valorisent davantage la formation continue (76% contre 71% pour les hommes) et
la stabilité de l’emploi (49% contre 44%).
Deux trajectoires se
dessinent :
là où les hommes recherchent influence et progression, les femmes privilégient
reconnaissance, sécurité et développement personnel. Des aspirations qui, loin
de s’opposer, traduisent une nouvelle complémentarité dans l’engagement au
travail.
Selon Frank Weishaupt,
CEO d’Owl Labs : « Les résultats de notre étude mettent en lumière des
écarts persistants entre les genres, tant dans les priorités que dans les
conditions de travail. Ces différences rappellent la nécessité pour les
entreprises de repenser leurs pratiques et de garantir un accès équitable aux
opportunités professionnelles. Chez Owl Labs, nous sommes convaincus que la
technologie joue un rôle essentiel pour favoriser cette égalité : les outils
collaboratifs et les solutions hybrides permettent de créer un environnement de
travail plus inclusif, flexible et adapté aux besoins de chacun. En donnant à
tous les collaborateurs les moyens de s’exprimer, de contribuer et de
progresser, quel que soit leur lieu de travail, nous avançons vers un modèle
d’entreprise plus juste, plus performant et véritablement centré sur l’humain.
»
Vers un nouvel
équilibre de genre
Si le travail hybride a ouvert la voie à une meilleure conciliation entre vie professionnelle et personnelle, il ne peut, à lui seul, corriger tous les déséquilibres. Toutefois, il permet d’agir comme un véritable révélateur sociétal et replace la question de l'équilibre au centre des priorités. Alors que certaines entreprises remettent aujourd’hui en cause le modèle hybride, ce dernier demeure un vecteur d’égalité et de transformation, à condition d’être accompagné d’une culture managériale inclusive et d’une valorisation des parcours diversifiés.


