Face aux nouveaux défis
liés à l’électrification du parc automobile français, France Assureurs s’engage
pour accompagner cette mutation et publie aujourd’hui une nouvelle étude qui
analyse les écarts de coût d’indemnisation entre véhicules thermiques et électriques
de même génération.
Une enquête d’opinion,
commandée par France Assureurs à l’Institut OpinionWay, apporte un éclairage
complémentaire sur la perception par les Français des risques et impacts liés
aux véhicules électriques.
La transition vers le
véhicule électrique est en marche
La transition du parc
automobile français vers le véhicule électrique est en marche. Malgré un rythme
encore incertain, du fait de nombreuses inconnues, l’accélération est nette
depuis 5 ans : en 2019, les véhicules électriques représentaient 2% des
immatriculations neuves, contre 18% aujourd’hui. À l’inverse, la part des
véhicules thermiques dans le total des ventes de véhicules neufs est passée de
92% en 2019 à 28% en 2025.
Selon l’ADEME, le point
de bascule devrait intervenir vers 2050, lorsque près de la moitié du parc
automobile français devrait être doté d’une motorisation électrique et hybride
rechargeable (contre 2,5% aujourd’hui). Parallèlement, le parc de véhicules
thermiques devrait représenter 48% du parc en 2050, contre 96,5% en 2025.
Des véhicules
électriques plus coûteux à réparer et à assurer
L’étude de France
Assureurs, menée sur près de deux millions de véhicules, montre que
l’indemnisation des accidents des véhicules électriques coûte en moyenne 11%
plus cher que celle des véhicules thermiques, sur l’ensemble des garanties. La
différence atteint +14% pour la garantie dommages et
+28% pour les bris de
glace. Ces écarts peuvent être variables suivant les modèles et deviennent
sensiblement plus élevés pour les véhicules de type SUV.
Ces écarts de coût s’expliquent en premier lieu par les batteries elles-mêmes dont le démontage, le diagnostic et la réparation restent souvent complexes. À ce jour, seule la moitié des constructeurs propose des batteries réellement réparables. À terme, un nombre croissant de véhicules pourraient être considérés comme économiquement irréparables au fur et à mesure du vieillissement du parc des véhicules électriques.
Les assureurs
constatent aussi que les pare-brises et les optiques de phare installés sur les
véhicules électriques sont en moyenne 24% plus coûteux à remplacer, même si les
accidents ne sont pas plus fréquents dans cette catégorie de véhicules.
Par ailleurs le poids
plus élevé des véhicules électriques (+41% en moyenne) et des hybrides
rechargeables (jusqu’à +80%) par rapport aux véhicules thermiques amplifie
mécaniquement l’intensité des chocs et par conséquent le coût des réparations.
Enfin,
l’électrification progressive du parc automobile français a des répercussions
sur l’ensemble de la filière de réparation automobile, qu’il s’agisse de
diagnostic, de transport ou de stockage.
Selon l’enquête
d’opinion exclusive commandée par France Assureurs à l’institut OpinionWay sur
le sujet, presque la moitié des Français ont conscience du coût plus élevé des
réparations sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables, mais seuls
22% d’entre eux pensent que cela se traduit par un coût de l’assurance plus
élevé et 35% n’ont pas d’avis sur le sujet. Les Français ne font donc pas le
lien entre le coût des réparations et celui de l’assurance.
Les assureurs formulent
des propositions pour préserver une assurance automobile accessible
à tous
France Assureurs
s’engage pour accompagner cette mutation du parc automobile français vers le
véhicule électrique et faire en sorte que l’assurance reste accessible à tous.
Dans cette optique, la Fédération formule donc plusieurs propositions :
1. Renforcer la
réparabilité des batteries
La réparabilité des
batteries doit devenir un critère central, et ce dès leur conception. France
Assureurs appelle donc à l’adoption de normes d’accessibilité et de
réparabilité des batteries au niveau européen, dans le cadre du règlement
européen sur les exigences de circularité applicables à la conception des
véhicules, en cours de discussion.
2. Garantir la libre
concurrence dans la réparation automobile
Toujours dans le cadre
du règlement européen sur les exigences de circularité, France Assureurs
propose plusieurs pistes pour maintenir une libre concurrence sur la réparation
des véhicules :
- veiller à une mise à disposition par les
constructeurs des outils de diagnostic, des données techniques et des processus de
réparation à tous les réparateurs de marque et indépendants ;
- interdire les clauses contractuelles réservant la
commercialisation des pièces (neuves ou recyclées) aux seuls fabricants et à
leurs réseaux propriétaires ;
- encourager l’usage des pièces recyclées.
3. Concevoir un indice de réparabilité des
véhicules
France Assureurs
annonce l’élaboration d’un indice de réparabilité des véhicules par SRA, une
association professionnelle affiliée à France Assureurs. Cet indice sera bâti
avec les acteurs concernés à partir d’éléments techniques factuels (crash
tests) et mesurables. Il devrait être effectif dès la sortie d’un nouveau
modèle, évolutif en fonction de la durée de vie de celui-ci et compréhensible
par le consommateur final. Cet indice permettra aux assureurs comme aux
consommateurs de connaître et mesurer l’impact des innovations automobiles sur
le coût de l’assurance, afin de préserver une assurance automobile accessible à
tous les Français.
Florence Lustman, présidente de France Assureurs, rappelle : « La transition du parc automobile français vers le véhicule électrique est à la fois une nécessité face à l’urgence climatique et une opportunité en matière d’innovation industrielle. Pour qu’elle réussisse, cette transition doit être socialement et économiquement acceptable par tous. L’assurance automobile française, qui est aujourd’hui la plus concurrentielle et l’une des plus compétitives en Europe, doit demeurer accessible à tous les Français. Dans ce contexte, les assureurs jouent un rôle clé en analysant et en anticipant les risques émergents associés à l’électrification du parc automobile. Cela passe par un dialogue approfondi avec tous les acteurs de la filière automobile, des constructeurs aux réparateurs. C’est pourquoi nous annonçons aujourd’hui l’élaboration d’un indice de réparabilité : il permettra de mieux informer les consommateurs tout en contribuant à préserver une assurance automobile accessible à tous. »


