Owl Labs, spécialiste des technologies
collaboratives hybride dévoile les résultats de son
9ème rapport annuel*
faisant l’état des lieux du travail hybride en France.
Pour ce rapport 2025,
l’entreprise a étudié les comportements, les tendances et nouvelles
opportunités auprès de collaborateurs et managers français. En voici les
principales observations.
La productivité toujours au cœur des débats
Du côté management, les
inquiétudes concernant le télétravail persistent malgré plusieurs années de
pratique du travail hybride. Les managers identifient comme les difficultés
principales du travail à distance, la mauvaise communication (26%), l’engagement
des salariés (25%) et la productivité (24%). Même en présentiel, ces enjeux
demeurent, avec en plus la satisfaction des équipes (27%) qui s'ajoutent à
leurs préoccupations. La question de la productivité reste centrale, sous la
pression des directions. Pourtant, un peu plus de la moitié des managers (55%)
considèrent que le télétravail ou le travail hybride renforcent la performance
des équipes. Les salariés partagent globalement ce sentiment : 50% estiment que
leur productivité n’a pas été affectée par leur organisation de travail et 35%
jugent même qu’ils sont plus productifs grâce au modèle hybride.
En outre, si les
salariés français acceptent de fournir davantage de travail et d’en tirer des
revenus supplémentaires, ils tiennent toutefois à préserver les acquis liés au
travail hybride, devenu essentiel à l’équilibre entre vie professionnelle et
personnelle. Dans le même esprit, de nouvelles pratiques apparaissent comme le
« microshifting » qui consiste en une flexibilité structurée avec des blocs de
travail courts et non linéaires adaptés aux spécificités, à l’énergie, aux
tâches ou à la productivité de l’employé. Ce mode d’organisation séduit déjà la
moitié (50%) des salariés, avec un fort engouement des jeunes générations : 63%
des Gen Z et 60% des Millenials contre 34% des Boomers. Cette tendance marque
une évolution culturelle : il ne s’agit plus de travailler plus longtemps,
comme les générations précédentes pour qui il était normal de calibrer sa vie
sur le travail, mais de travailler mieux et plus intelligemment, tout en
luttant contre le présentéisme qui reste coûteux pour les salariés comme pour
les entreprises.
Enfin, le phénomène du
« coffee badging », apparu en 2023, reste une tendance observée dans les modes
de travail hybrides. Après avoir concerné 30% des salariés français en 2023, il
avait reculé à 22% en 2024, avant de repartir à la hausse en 2025 pour atteindre
26%. Ce sont surtout les plus jeunes générations qui y recourent : 38% des Gen
Z et 31% des Millenials déclarent le pratiquer. Néanmoins, la majorité des
salariés (66%) préfèrent malgré tout passer une journée complète au bureau
plutôt que d’y faire seulement un passage symbolique, notamment en raison de la
longueur des trajets et de la volonté d’optimiser leur temps.
La France : un pays aux
finances et au moral bas
La France traverse une période économique tendue, marquée par un marché du travail difficile qui pèse sur la santé mentale des salariés. En 2025, 95% des salariés n’ont pas osé changer d’emploi, mais
18% sont tout de même en recherche active, avec une proportion
plus élevée chez les travailleurs hybrides (21%), qui disposent de plus de
flexibilité pour se consacrer à cette démarche, y compris sur leurs horaires
professionnels.
Les raisons de ce désir
de mobilité ont évolué par rapport à 2024. Les priorités des salariés
traduisent à la fois une quête de stabilité et un besoin de mieux-être :
obtenir une meilleure rémunération (48%), réduire le stress (31%) et retrouver
du plaisir au travail (28%). L’an passé, les revendications portaient davantage
sur la flexibilité, les perspectives d’évolution ou encore la surveillance au
travail.
Face aux difficultés financières, une autre tendance s’affirme : le « polyworking ». Aujourd’hui,
9% des
salariés cumulent plus d’un emploi (contre 7% en 2024). Le phénomène touche
particulièrement les nouvelles générations, avec 20% des Gen Z et 11% des
Millennials concernés. Leurs motivations sont claires : subvenir correctement à
leurs besoins financiers (41%), atteindre le niveau de vie des générations
précédentes, ou encore mettre de l’argent de côté pour sécuriser leur avenir.
Cette instabilité
professionnelle et financière impacte directement l’engagement. Près d'un
salarié sur deux (44%) se disent désengagés, principalement à cause de salaires
jugés trop faibles (38%), d’un manque de reconnaissance (30%) et du burn-out
(25%).
Transformation de
l’espace de travail : Des efforts qui commencent à porter leurs fruits
L’étude révèle aussi
que les entreprises investissent pour rendre leur espace de travail plus
attractif, notamment via l’IA. Plus
précisément, 45% des entreprises ont encouragé l'utilisation de l'IA auprès de
leurs employés. Par ailleurs, 64% des salariés indiquent que des changements
ont été effectués dans leur environnement de travail, dont l’introduction
d’outils IA (23%). Désormais 66% des salariés utilisent l’IA, dont 12%
quotidiennement. Mais également, l'amélioration des équipements audio/vidéo
(16%) ou encore la revalorisation des espaces de travail par la décoration
(14%).
Ces actions semblent
avoir un effet tangible sur les habitudes de travail. Le modèle hybride avec 3
jours de travail en présentiel reste le plus populaire en 2025 (40%), mais il
recule par rapport à 2024 (45%), au profit du modèle de 4 jours de travail sur
site (33% contre 29%). La dynamique des réunions évolue également : les
réunions hybrides passent en moyenne de 2,7 à 3,1 par semaine, tandis que les
rendez-vous en présentiel progressent de 2,2 à 3. La montée en puissance de la
technologie reflète donc une réalité : l’organisation du travail dépend de plus
en plus d’outils digitaux et collaboratifs.
Pour autant, le retour
massif au bureau à temps plein reste impopulaire. Un salarié sur trois (30%)
déclare qu’il refuserait un poste imposant le 100% présentiel. Ce qui pourrait
motiver un éventuel retour au bureau, ce sont surtout des leviers financiers :
meilleure rémunération (48%), prise en charge du transport ou du parking (30%),
mise à disposition gratuite de boissons et nourriture (28%). Tous ces chiffres
sont en hausse par rapport à 2024, traduisant le poids du contexte économique
et l’attention accrue portée au pouvoir d’achat.
Les efforts des
entreprises sont perçus et produisent déjà des effets mesurables, mais le
retour généralisé au bureau dépend encore largement d’incitations financières
et d’un équilibre entre flexibilité et attractivité des espaces de travail.
Frank Weishaupt, CEO d’Owl Labs, conclut : « Les temps ont changé et les attentes ont évolué en matière de conditions de travail. Les dirigeants d'entreprise doivent se demander s'il vaut vraiment la peine d'imposer un retour complet au bureau alors que les niveaux de productivité sont maintenus, voire augmentés, selon notre étude. Dans l'ensemble, les entreprises doivent se préparer à s'adapter aux nouvelles valeurs de leurs employés, car la flexibilité est devenue un élément incontournable pour ces derniers. Sinon, les travailleurs continueront à trouver des moyens créatifs d'organiser leur emploi du temps ou à chercher un autre travail. Pour maintenir la productivité tout en appliquant une politique de travail hybride, les dirigeants doivent instaurer une culture de la responsabilité et veiller à ce que les managers soient formés pour tirer le meilleur parti de leurs collaborateurs hybrides. »


