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[Expertises] Le DPE rebat les cartes : les villes où investir - ou à fuir

Et si les bastions traditionnels de l’investissement locatif devenaient les nouveaux foyers de risque ?

 

Sous l’effet conjugué de la tension démographique et du durcissement des contraintes énergétiques, certaines communes stratégiques deviennent plus exposées, tandis que d’autres gagnent en attractivité.


Maslow.immo, spécialiste de l’investissement locatif dans le neuf et l’ancien récent, publie un classement inédit des territoires où la croissance s’accompagne – ou non – d’un parc réellement performant, selon les diagnostics réalisés depuis entre le 1er janvier et le 31 août 2025. Une nouvelle grille de lecture qui redéfinit les zones de risque pour les investisseurs.

 

Le diagnostic de performance énergétique (DPE), critère décisif de l’investissement locatif

 

Avec la loi Climat et Résilience, la disparition programmée des DPE G dès 2025, F en 2028 et E en 2034 rebat les cartes du marché locatif. Des milliers de logements deviendront inlouables à brève échéance, même avec la réforme du mode de calcul annoncé pour janvier 2026.

 

Les investisseurs sont donc à un virage stratégique : le DPE devient un critère central pour près de 80% des acheteurs, au même titre que la rentabilité, la tension locative ou la fiscalité. Investir dans un parc dégradé, c’est prendre le risque d’un actif bloqué, coûteux à rénover et peu liquide à la revente. Un point confirmé par les chiffres : 37% des acheteurs ne souhaitent pas acheter un logement classé F ou G.

 

La géographie de l’investissement locatif se recompose. Loin d’une lecture uniforme, certaines villes présentent déjà un alignement rare entre qualité du parc et dynamisme démographique. Reste à les identifier – pour agir à temps.

 

Où investir demain ? Dix villes déjà aux nouveaux standards

 

L’analyse croisée des courbes de population et des DPE réalisés sur les logements neufs et anciens entre le 1er janvier et le 31 août 2025 révèle dix territoires à part.

 

Des marchés en croissance, portés par un parc de plus en plus en phase avec les échéances climatiques.

 

 Classement

 Ville

 Département

 Zone

Évol. annuelle  
2015–2021

Note DPE pondérée

 01

Saint-Laurent-du-Var

 06

 A

+1,1 %

5,10 / 7

 02

 Istres

 13

 A

+0,6 %

4,96 / 7

 03

 Villenave-d’Ornon

 33

 B1

+4,2 %

4,93 / 7

 04

 Vitrolles

 13

 A

+0,7 %

4,86 / 7

 05

 Bobigny

 93

 A

+1 %

4,86 / 7

 06

 Saint-Priest

 69

 B1

+1,3 %

4,80 / 7

 07

 Fréjus

 83

 A

+1,3 %

4,78 / 7

 08

 Bègles

 33

 B1

+2,1 %

4,76 / 7

 09

St-Médard-en-Jalles

 33

 B1

+1,1 %

4,76 / 7

 10

 Béziers

 34

 B1

+0,9 %

4,74 / 7

 

 

En tête du classement, Saint-Laurent-du-Var. Adossée à la métropole niçoise, la commune mène des projets urbains ambitieux, accompagne la rénovation énergétique via des guichets dédiés et prépare l’arrivée du tramway. Résultat : 32% des diagnostics effectués depuis le 1er janvier 2025 affichent une étiquette A, tandis que la population enregistre une hausse annuelle moyenne de plus de 1% sur dix ans.

 

À Istres, la transition s’inscrit également dans une politique de transformation portée par la ville. Les bâtiments publics sont rénovés, le fioul remplacé, le solaire installé, la mobilité électrique développée. Une action globale qui tire progressivement vers le haut l’ensemble du parc résidentiel.

 

 

Les mauvais élèves : la face cachée des marchés tendus

 

Le classement révèle aussi ses mauvais élèves : Asnières-sur-Seine, Levallois-Perret, Saint-Germain-en-Laye. Des communes attractives, concentrées en Île-de-France, où la tension locative tend à masquer la fragilité énergétique du bâti.

 

Classement

Ville

Département

Zone

Évol. annuelle pop 2015–2021

Note DPE pondérée

01

St-Maur-des-Fossés

94

Abis

+0,1 %

3,42

02

Malakoff

92

Abis

+0,2 %

3,46

03

St-Germain-en-Laye

78

Abis

+0,2 %

3,50

04

Meudon

92

Abis

+0,4 %

3,59

05

Suresnes

92

Abis

+0,2 %

3,59

06

Savigny-sur-Orge

91

A

+0,5 %

3,61

07

Pontoise

95

A

+0,5 %

3,62

08

Noisy-le-Sec

92

Abis

+1 %

3,64

09

Colombes

92

Abis

+0,7 %

3,64

10

Levallois-Perret

92

Abis

+1 %

3,64

 

Saint-Maur-des-Fossés, Malakoff et Saint-Germain-en-Laye allient forte tension foncière et faibles performances environnementales. Ce croisement rare entre demande soutenue et vétusté du parc induit une forme de dissonance immobilière : des biens maintenus à des prix élevés par la pression du marché, mais structurellement pénalisés par leur inertie thermique. À terme, ce déséquilibre fragilisera à la fois la rentabilité et la liquidité des actifs.

 

« Le risque énergétique ne concerne plus seulement les zones peu attractives. Il s’invite désormais au cœur des marchés les plus tendus, comme l’Île-de-France. Pour les investisseurs, c’est un changement de grille de lecture : la tension locative ou le rendement brut ne suffisent plus. La performance énergétique devient un critère central de valeur et de liquidité. À terme, une part croissante du parc sera impropre à la location, déclenchant un effet boule de neige : raréfaction de l’offre, hausse des loyers, pression accrue sur les logements conformes. », conclut Pierre-Emmanuel Jus, Directeur Délégué de Maslow.immo.

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