Étude internationale menée par le principal fournisseur européen de solutions RH, SD Worx, auprès de
5 625 responsables RH et 16 000 salariés dans seize pays européens.
Les employeurs
s’activent pour se conformer à la directive européenne sur la transparence
salariale qui entrera en vigueur dans neuf mois
Près d’un quart (24%)
des professionnels RH français placent le salaire et les avantages sociaux
parmi leurs cinq principaux défis. Moins d’un salarié sur trois (26%) estime
que son entreprise communique suffisamment de manière transparente sur les
salaires. Pourtant, 49% des employeurs affirment investir activement dans ce
domaine.
D’ici au 7 juin 2026 au plus tard, chaque pays de l’Union européenne devra avoir intégré la directive sur la transparence salariale dans sa législation nationale. Les entreprises de plus de 100 employés devront déclarer régulièrement tout écart de rémunération ainsi que d’autres informations pertinentes sur les salaires, et les employés auront le droit de demander des informations internes sur les salaires.
Cette
obligation sera ensuite étendue à l’Espace économique européen, incluant
l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
Avec sa directive sur la transparence salariale, l’Europe vise l’égalité de rémunération pour un travail égal. Un tiers des employeurs français (33%) reconnaissent qu’il existe encore un écart salarial entre les hommes et les femmes. Ces résultats sont issus d’une étude internationale menée par le principal fournisseur européen de solutions RH, SD Worx, auprès de 5 625 responsables RH et
16 000 salariés dans
seize pays européens.
Salaires et égalité :
des attentes fortes chez les salariés français
L’enquête montre
clairement que des efforts restent à fournir. Seuls 26% des salariés français
déclarent que leur entreprise communique clairement sur la rémunération, qu’il
s’agisse de la politique salariale, des packages, des écarts ou des
augmentations. Par ailleurs, 41% d’entre eux estiment que leur structure
s’efforce réellement d’atteindre l’égalité salariale entre les hommes et les
femmes. Toutefois, ils sont moins nombreux (30%) à constater des efforts pour
lutter contre les inégalités en général.
Néanmoins, près de la
moitié des employeurs (49%) affirment investir activement dans la transparence
salariale. La directive européenne y est probablement pour quelque chose.
« Dès mars 2027 au plus tard, toutes les entreprises devront pouvoir rendre compte de la transparence salariale pour l’année 2026. Ces derniers devront être réalisés à la fois en interne et en externe.
Le rapport externe se base sur des chiffres globaux pour
l’entreprise, y compris l’écart de rémunération non ajusté. Quant au rapport
interne, il donne aux salariés de la transparence sur les grilles salariales et
la rémunération moyenne par catégorie. Ils peuvent ainsi mettre en perspective
leur propre salaire avec le salaire moyen de leurs collègues occupant un poste
équivalent, ventilé par genre. Les employeurs doivent également clarifier les
critères utilisés pour la rémunération et l’évolution de carrière. Ces critères
doivent être objectifs et neutres afin que la politique salariale soit
transparente et équitable », explique Abdelkader Berramdane, Responsable
veille juridique chez SD Worx France.
Un tiers des
entreprises propose une politique de rémunération flexible
La transparence autour
de la rémunération ne concerne pas que le salaire : le détail de la politique
de rémunération comprenant les choix possibles pour les collaborateurs et la
communication sur les avantages jouent aussi un rôle. En effet, une politique
de rémunération flexible permet de mieux répondre aux besoins réels des
salariés. Selon l’étude, 21% des entreprises françaises permettent à leurs
employés de moduler leur rémunération dans un budget défini, contre 19% en
2024. Cette évolution montre que la personnalisation devient progressivement la
norme.
Enfin, en 2024, la
rémunération était la raison principale pour laquelle les salariés français
restaient dans leur entreprise actuelle. Mais qu’en est-il de la satisfaction ?
Près de deux tiers des dirigeants français (62%) estiment payer leurs salariés
de façon équitable. À l’inverse, la moitié d’entre eux (50%) pensent qu’ils
devraient gagner davantage pour le travail qu’ils accomplissent.
Si on compare par secteur d’activité, les salariés français de la santé et du social (56%) et de l’éducation (69%) sont les plus nombreux à penser qu’ils devraient être mieux rémunérés.
Les Françaises (55%) estiment être plus sous-payées que leurs homologues masculins. Par ailleurs, seuls 35% des salariés français jugent leur salaire compétitif et conforme aux standards du secteur.
La transparence sur la politique de rémunération, y compris les avantages, est essentielle pour la perception d’un salaire « juste ». Un bilan global des rémunérations peut y contribuer. Les entreprises gagneraient aussi à faire auditer leur politique salariale (pay equity audit) à l’approche de l’entrée en vigueur de la directive.


