... 74% pensent que la transparence salariale réduira les inégalités
53% des salariés
restent réticents à parler d'argent
62% des Français
ignorent les critères sur lesquels reposent les augmentations de salaire
54% des entreprises ne
sont toujours pas dans une phase constructive en ce qui concerne la
transparence salariale
Selon Sandrine Dorbes, Conférencière
- Experte en stratégie de rémunération - Créatrice de « How Much » : « Plus que jamais,
les salariés plébiscitent l’équité et demandent de la transparence, non par
curiosité mais pour jouer à armes égales, avec des grilles claires, des
critères appliqués, et des décisions explicables. Mais paradoxalement, les
entreprises, elles, restent encore peu engagées dans une démarche constructive
avec des initiatives dispersées, des calendriers flous et des résultats
rarement mesurés. Il est temps de passer à la transcendance salariale ! »
« Que pensent les Français de la transparence salariale ? »
Pour répondre à cette
épineuse question, l’agence How Much a interrogé 2 102 Français début septembre
2025. Un sondage qui révèle un paradoxe saisissant entre des salariés prêts à
jouer la transparence, et des entreprises encore à la traîne. Derrière le tabou
de l’argent, émerge un gisement de besoin de justice, de motivation et de
fidélisation — à condition de passer des promesses aux preuves.
Sandrine Dorbes poursuit :
« À l’approche de 2026, la transparence salariale n’est plus une vague
option : c’est le nouveau standard en devenir. Très vite, l’indication des
fourchettes dans les annonces deviendra la norme du marché du travail. Notre
enquête souligne cette nécessité : les salariés demandent
majoritairement des repères officiels pour évaluer leur progression et lever
tout soupçon d’inégalité. C’est maintenant aux directions d’agir et vite !
Il faut cadrer le dialogue (périmètre, rythme, pédagogie), l’outiller (règles
de prise de parole, sessions d’information, canal Q&R) et transformer la
gêne en confiance. Le gain perçu l’emportera sur les frictions. Les entreprises
doivent dès à présent publier des référentiels par poste, un calendrier et un
tableau de bord d’avancement, sécuriser un plan d’équité (diagnostic,
correctifs, suivi) et des indicateurs publics. Ce sont les résultats, pas les
promesses, qui feront foi. »
Le salaire de la peur…
ou de la rumeur ?
En 2025, plus de 63%
des salariés français n’ont absolument aucune idée du salaire de leurs
collègues. Ils ne sont que 11% à le connaître précisément et 26% en ont une
vague idée.
Ce manque de
transparence salariale continue d’alimenter les inégalités et reste un « tabou
français » bien ancré.
Mais tout peut changer !
En effet, d’ici au 7 juin 2026, les offres d’emploi devront afficher une
fourchette salariale précise et les entreprises de plus de 100 salariés devront
publier leurs écarts de rémunération. Au-delà de 5% de différences non
justifiées, une évaluation conjointe et des correctifs s’imposeront.
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Diriez-vous
que vous avez une idée précise du salaire de vos collègues à poste équivalent
dans votre entreprise |
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|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui, très précise |
11 % |
|
Oui, approximative |
26 % |
|
Non, aucune idée |
63 % |
Les Français veulent
l’équité pas assouvir leur curiosité
Si les Français
expriment le besoin de connaître le salaire de leurs pairs, ce n’est pas du
tout par simple curiosité mal placée. En effet, ils ne sont que 11% dans ce cas
de figure. Pour la grande majorité, soit 65% des salariés, c’est véritablement
par soucis d’équité. L’opposition reste clairement minoritaire avec seulement
24% de réfractaires dont 8% ne se sentent pas concernés et 16% qui craignent
une dégradation de l’ambiance au travail.
|
Souhaitez-vous
connaître le salaire de vos collègues (à responsabilités égales) ? Pourquoi ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui, pour vérifier
l’équité |
65 % |
|
Oui, par curiosité |
11 % |
|
Non, cela ne me
concerne pas |
8 % |
|
Non, cela risque de
nuire à l’ambiance |
16 % |
Parler d’argent reste
toujours compliqué pour 53 % des Français
Le sujet des salaires
continue de diviser les Français. D’un côté, 31% trouvent ça totalement « normal »
et même 16% « indispensable ». Mais de l’autre, 53% des salariés
restent donc réticents : 38% considèrent que parler d’argent au travail
est « gênant », « risqué » pour 11% et même « impensable »
pour 4%.
|
Parler
d’argent au travail, pour vous c’est… |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Normal |
31 % |
|
Gênant |
38 % |
|
Risqué |
11 % |
|
Indispensable |
16 % |
|
Impensable |
4 % |
Et si la transparence
salariale devenait un levier de justice… et de fidélisation ?
Pour plus de 47% des
Français, si les salaires devenaient publics dans leur entreprise cela
renforcerait un sentiment de justice. Et ce n’est pas le seul bénéfice évoqué :
côté performance, 18% y voient un surcroît de motivation individuelle et 11% un
effet de fidélisation.
Bilan : plus de 76% d’effets
positifs contre 21% de risques (14% tensions, 7% envie de démissionner), et 3%
sans incidence.
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Si les salaires devenaient publics dans votre entreprise, cela renforcerait selon vous : |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Le sentiment de
justice |
47 % |
|
Les tensions
internes |
14 % |
|
La motivation
individuelle |
18 % |
|
L’envie de partir |
7 % |
|
L’envie de rester |
11 % |
|
Aucune incidence |
3 % |
62 % des Français
ignorent sur quels critères ils peuvent être augmentés
S’il y a bien un sujet
qui intéresse tous les Français, c’est celui des augmentations de salaire
(excepté pour les 11 % qui ne sont pas salariés d’une entreprise). Mais il
semble que très peu connaissent parfaitement bien les critères qui permettent
d’en obtenir.
Ainsi, seuls 8%
déclarent maîtriser parfaitement les critères d’augmentation et 19 % seulement
en partie.
De ce fait, plus de 42%
des travailleurs n’ont aucune visibilité sur les règles utilisées dans leur
entreprise pour les augmentations.
11% estiment même que
tout se joue un peu à la tête du client et que « cela dépend des
services/managers » et 9% qu’il n’y a pas du tout de critères d’évaluation.
Le bilan est donc très
négatif : 62% des salariés n’ont aucun cadre clair, ce qui est un facteur
de risques d’iniquité, de démotivation et de turnover.
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Connaissez-vous
les critères utilisés pour les augmentations dans votre entreprise ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui, parfaitement |
8 % |
|
Oui, en partie |
19 % |
|
Non, pas du tout |
42 % |
|
Cela dépend des
services ou des managers |
11 % |
|
Il n’y a pas de
critères clairement définis |
9 % |
|
Je ne suis pas
salarié(e) d'une entreprise |
11 % |
Pour les 26% de
Français qui pensent avoir des notions sur les critères utilisés dans le cadre
des augmentations de salaires, rien n’est très probant. En effet, les bonnes
réponses devraient cumuler à 100% tous les critères présentés dans ce tableau à
savoir les performances individuelles, l’évaluation managériale, l’ancienneté,
le positionnement dans la grille salariale, les comparaisons internes pour des
postes équivalents, les résultats collectifs, le contexte économique, les
évolutions internes, les changements de poste, l’analyse des niveaux de
rémunération des autres entreprises et certains critères exceptionnels ou
spécifiques à des métiers particuliers.
|
Si oui
le(s)quel(s) ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Performance
individuelle |
62 % |
|
Évaluation
managériale |
53 % |
|
RH / Ancienneté |
56 % |
|
Positionnement dans
la grille salariale |
41 % |
|
Comparaison interne |
34 % |
|
Résultats collectifs |
23 % |
|
Contexte économique |
17 % |
|
Évolution ou
changement de poste |
31 % |
|
Niveau de
rémunération externe |
22 % |
|
Critères exceptionnels
ou spécifiques |
21 % |
Une directive encore trop méconnue
À la question « Avez-vous déjà entendu parler de la directive
européenne sur la transparence des rémunérations applicable dès 2026 ? »,
seulement 16 % des Français répondent « oui, précisément » et
près de 47% « vaguement ». Si la communication autour de ce
projet de loi progresse, la maîtrise quant à elle reste très faible.
Plus de 37% n’en ont
jamais entendu parler, ce qui à l’horizon 2026, un risque majeur de
non-conformité et de tensions sociales latentes. De plus, cet écart entre «
vaguement » et « précisément » est également un signal fort de déficit
pédagogique et opérationnel du côté des entreprises qui doivent accélérer sur
ce sujet.
|
Avez-vous
déjà entendu parler de la directive européenne sur la transparence des
rémunérations applicable dès 2026 ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui, précisément |
16 % |
|
Oui, vaguement |
47 % |
|
Non, jamais |
37 % |
Des entreprises à la traîne…
En septembre 2025,
presque 34% des entreprises ont une trajectoire positive. Ce qui signifie que
54% ne sont toujours pas dans une phase constructive en ce qui concerne la
transparence salariale.
Dans le détail, 6% des
salariés estiment que la transparence est déjà en place et 28% que c’est prévu.
En revanche, 12%
déclarent que ces informations ne sont pas à leur disposition ; 9% ne
savent pas répondre à cette question et plus de 45 % avouent qu’aucun effort de
transparence existe dans leur société.
|
Est-ce
que votre entreprise fournit un effort de transparence sur la politique de
rémunération ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui c’est déjà le
cas |
6 % |
|
Oui c’est prévu |
28 % |
|
Oui mais je n’y ai
pas accès |
12 % |
|
Non |
45 % |
|
Ne sait pas |
9 % |
Le plafond de verre
va-t-il devenir vraiment transparent ?
Cette directive est
jugée égalitaire par près de 74% des Français : 38% considèrent qu’elle
permettra de réduire fortement les inégalités et 36% modérément. Face à eux, 26%
restent réticents : 17% rejettent cette directive et 9% sont indécis.
|
Pensez-vous
que cette directive permettra concrètement de réduire les inégalités
salariales entre femmes et hommes ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Oui, fortement |
38 % |
|
Un peu |
36 % |
|
Non, pas du tout |
17 % |
|
Je ne sais pas |
9 % |
Une attention accrue
sur la comparaison et le management
L’injustice est le
premier moteur capable de faire réagir plus d’un Français sur deux.
En effet, 56% avouent
qu’ils seraient très mécontents d’apprendre qu’un collègue est mieux payé
qu’eux pour un travail équivalent.
Si la comparaison directe reste le
déclencheur n°1, les défaillances de gouvernance sont également en bonne place
et totalisent 44% : inapplication des critères (18%), manager incapable
d’expliquer les choix de rémunération (15%), et enfin l’absence de critères
clairs (11%).
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Qu’est-ce
qui vous ferait le plus réagir en matière de rémunération ? |
|
|
Réponses
|
Pourcentages |
|
Apprendre qu’un
collègue est mieux payé que vous |
56 % |
|
Un manager incapable
d’expliquer pourquoi |
15 % |
|
Découvrir que les
critères d’augmentation ne sont pas appliqués de la même façon |
18 % |
|
Réaliser qu’il
n’existe pas de critères clairs |
11 % |


