Les enseignements de la deuxième
édition de l’indice de vulnérabilité menée par OpinionWay
pour Swiss Life France.
L’indice progresse à
67,2/100 chez les indépendants (+2,4 points), reste élevé chez les dirigeants
de TPE (67,4) et atteint 70,2 chez les médecins généralistes, interrogés pour
la première fois,
cette année.
Dans un contexte
économique, politique et social incertain – entre notamment tensions
géopolitiques et débat récurrent sur la réforme des retraites – les
travailleurs non-salariés expriment une inquiétude croissante face à l’impact
de la conjoncture sur leur activité.
81% des dirigeants de TPE, 72% des
indépendants et 72% des médecins généralistes estiment que le contexte actuel
est source d’inquiétude, et redoutent des répercussions concrètes sur leur
activité (81%, 68% et 71% respectivement).
Cette instabilité fait peser des risques bien réels sur leur équilibre économique : un travailleur non-salarié sur trois place désormais la sécurisation de ses revenus face aux conflits internationaux et aux incertitudes économiques parmi ses priorités (37% des dirigeants de TPE, 34% des indépendants).
Et ils sont encore plus nombreux
à vouloir renforcer leur protection sociale : 43% des dirigeants, 41% des
indépendants et 39% des médecins en font une priorité actuelle. Mais ces
attentes se heurtent à un système de protection sociale jugé complexe.
76% des dirigeants de TPE (+4 points par rapport à juin 2024) et 73% des indépendants déclarent rencontrer des difficultés pour bien en maîtriser les enjeux. Ce constat est partagé par 79 % des médecins généralistes. Cette méconnaissance s’accompagne d’un sentiment de vulnérabilité toujours très élevé, comme en témoigne l’indice mesuré, de nouveau, cette année.
Chez les indépendants, il progresse à 67,2/100
(+2,4 points), se maintient à un niveau élevé chez les dirigeants de TPE
(67,4/100, -1 point), et atteint 70,2/100 chez les médecins généralistes.
La deuxième vague de
cette étude “Indice de vulnérabilité des travailleurs non-salariés” menée par
OpinionWay pour Swiss Life France auprès de dirigeants d’entreprise (de 1 à 9
salariés), d’indépendants (professions libérales, chefs d’entreprise sans salariés,
micro-entrepreneurs, etc.) et de médecins généralistes, en juin 2025, met
notamment en lumière les attentes persistantes des travailleurs non-salariés
sur ce thème, et le sentiment de vulnérabilité plus marqué, par rapport à
l’année précédente.
I - Un sentiment de
vulnérabilité toujours intense chez les travailleurs non-salariés
• Cette année à
nouveau, les travailleurs non-salariés partagent largement un sentiment de
vulnérabilité.
88% des dirigeants d’entreprises de 1 à 9 salariés (+1 point depuis juin 2024)
et 87% des indépendants (+3 points) déclarent se sentir vulnérables. Près de 9
médecins sur 10 partagent ce constat (88%). Les femmes indépendantes rapportent
un sentiment de vulnérabilité accru par rapport aux hommes (94% contre 80%).
• Leur vulnérabilité
face à la protection sociale est largement partagée : 86% des dirigeants de
TPE (+3 points) et des indépendants (+10 points) s’en disent conscients, tout
comme 78% des médecins généralistes. Ce sentiment est encore plus marqué chez
les moins de 40 ans, dont 96% des jeunes indépendants qui se déclarent
vulnérables.
• Le sentiment de
vulnérabilité des travailleurs non-salariés se fonde, en partie, sur le manque
de sécurité
auquel ils estiment qu’ils seraient confrontés s’ils devaient interrompre
momentanément leur activité. Dans cette hypothèse, 81% des dirigeants de TPE
(stable par rapport à juin 2024) et des indépendants (+3 points) estiment que
leur activité professionnelle serait en péril ; un sentiment encore plus
présent dans les perceptions des médecins (88%). Même un arrêt de durée moyenne
mettrait la majorité des travailleurs non-salariés en difficulté, ce qui
pourrait influencer leurs choix de vie : prendre un congé de plusieurs semaines
à l’occasion de la naissance de leur enfant serait impossible en raison des
conséquences financières que cela entraînerait pour 7 dirigeants de TPE et
indépendants sur 10.
• Face à ce constat la
crainte suscitée par un possible arrêt de travail de plusieurs semaines voire
plusieurs mois progresse : 8 travailleurs non-salariés sur 10 déclarent que cette
perspective leur fait peur (79% des dirigeants de TPE, +2 points ; 79% des
indépendants, +5 points) et la majorité d’entre eux redoutent les accidents du
travail compte tenu de leur niveau de couverture actuelle (68% des dirigeants
de TPE, -3 points ; 61% des indépendants, stable). La peur de devoir s’arrêter
longtemps est encore plus marquée chez les médecins généralistes (87%).
• Ce sentiment de
fragilité se traduit aussi dans leur vie quotidienne : nombre d’entre eux
adaptent leurs comportements pour limiter les risques. Ainsi, 58% des
dirigeants de TPE (-2 points), 49% des indépendants (+4 points) et 55% des
médecins généralistes évitent certaines activités qu’ils jugent risquées afin
de prévenir ou limiter les arrêts de travail.
• Ce sentiment est
également nourri par les expériences qu’ils ont pu avoir lorsqu’ils étaient en
arrêt de travail :
61% des dirigeants de TPE et 51% des indépendants ont déjà été confrontés à des
difficultés de prise en charge dans ce cas précis. Malgré une relative baisse
des problèmes rapportées par rapport à juin 2024, un travailleur sur deux ayant
déjà eu un arrêt de travail a eu du mal à le faire prendre en charge (48 % des
dirigeants de TPE, -12 points ; 52% des indépendants, -3 points).
• Une très large
majorité de travailleurs non-salariés jugent la protection sociale dont ils
bénéficient inférieure à celle des salariés : 83% des dirigeants de TPE (-1 point),
84% des indépendants (stable) et 92% des médecins généralistes.
II - Une couverture
jugée insuffisante face aux aléas de la vie professionnelle
• Les garanties
offertes par leur couverture sociale sont perçues comme insuffisantes par la grande majorité
des travailleurs non-salariés. Jusqu’à neuf d’entre eux sur dix estiment
qu’elles ne couvriraient pas correctement au moins un besoin essentiel en cas
de difficulté (86% des dirigeants de TPE, 90% des indépendants et 91% des
médecins généralistes).
• En cas d’arrêt de
travail, une large majorité de travailleurs non-salariés jugent leur couverture
actuelle insuffisante : c’est le cas de 78 % des dirigeants de TPE (-3 points), 84%
des indépendants
(+1 point), et 83% des médecins généralistes. Le maintien de
la rémunération (respectivement 58%, 74%, 61%), la continuité de l’activité (57%,
66%, 63%), l’accès à un accompagnement psychologique (54%, 57%, 56%,) et la
protection de la famille (51%, 57%, 51%) sont perçus comme autant de points
faibles. Jusqu’à 4 sur 10 s’estiment aussi mal couverts pour les soins médicaux
(30%, 42%, 23%). Seule une minorité considère sa couverture tout à fait
satisfaisante (7 à 15%).
• En cas d’invalidité, les travailleurs non-salariés expriment les mêmes inquiétudes : 77% des dirigeants (+1 point), 83% des indépendants (+2 points) et 86% des médecins jugent leur couverture insuffisante pour répondre à au moins un besoin essentiel. Le maintien de la rémunération (respectivement 62%, 73%, 75%) et la continuité de l’activité (61%, 72%, 75%) restent les principales failles, suivis par l’accès à un soutien psychologique (54%, 58%, 59%). Les inquiétudes sont plus marquées qu’en cas d’arrêt de travail pour les soins médicaux (38%, 49%, 36%).
Seuls 5 à 14% des répondants se disent pleinement satisfaits de leur
couverture.
• En cas de décès, la
majorité des travailleurs non-salariés jugent leur couverture actuelle
insuffisante pour protéger leurs proches : c’est le cas de 76% des dirigeants de
TPE (stable), 81% des indépendants (-1 point), et 83% des médecins. Leur
principale inquiétude porte sur la capacité de cette couverture à maintenir un
revenu temporaire pour leur famille (respectivement 59%, 70%, 63%) ou à
garantir une pension longue durée à leurs enfants ou conjoint(e) (58%, 69%, 65%).
Par ailleurs, plus d’un répondant sur deux doute que les frais d’obsèques
puissent être correctement couverts (55%, 59%, 48%), ou que ses dettes ne
soient transmises à ses héritiers (54%, 56%, 43%).
• La prise en charge des soins médicaux reste très insuffisante aux yeux des travailleurs non-salariés : seuls 15% des dirigeants et 11% des indépendants s’en disent pleinement satisfaits en cas d’arrêt de travail, 14% et 10% en cas d’invalidité. En conséquence, la moitié d’entre eux renoncent à certains soins jugés trop coûteux (50% des dirigeants, -3 points ; 50% des indépendants, +4 points).
Les
médecins, mieux couverts et plus conscients des risques, y renoncent bien moins
souvent (15%).
III - La difficulté à
bien comprendre les enjeux relatifs à leur protection sociale entretient le
sentiment de vulnérabilité des travailleurs non-salariés et a un impact direct
sur leur capacité à opter pour des solutions adaptées à leur situation.
• Les trois-quarts d’entre eux jugent ces sujets compliqués à bien maîtriser, une opinion en progression par rapport à juin 2024, partagée par les dirigeants (76%, +4 points), les indépendants
(73%, +6 points) et les médecins (79%).
• Le manque de
compréhension du système de protection sociale a un impact direct sur leur
capacité à se protéger, notamment pour les indépendants. Seulement 56% des
indépendants déclarent avoir souscrit à – au moins – un contrat, contre 76% des
dirigeants de TPE et 87% des médecins généralistes.
- Les contrats de
prévoyance, qui protègent face aux accidents de la vie, sont largement adoptés
par les médecins (78 %) mais plus rarement par les dirigeants de TPE (57%) et
minoritaires chez les indépendant (37%). Même constat pour les contrats
temporaires décès qui permettent d’assurer un soutien financier aux proches en
cas de décès : seulement un dirigeant sur quatre (26%), un médecin sur cinq
(21%) et un indépendant sur six (13%) sont assurés dans ce domaine.
- 8 travailleurs
non-salariés sur 10 redoutent la perte de revenus que représentera leur passage
à la retraite (80% des dirigeants, stable ; 79% des indépendants, +1 point ; 81%
des médecins) :
pourtant, seuls les médecins sont majoritairement passés à
l’action avec une souscription à un contrat de retraite supplémentaire (60%),
une pratique plus rare parmi les dirigeants de TPE (41%) et chez les
indépendants (31%).
• La mise en place d’un
dispositif d’épargne salariale n’est pas non plus un réflexe pour ces actifs : seuls 26% des
dirigeants y ont souscrit pour eux-mêmes et 27% pour leurs salariés. Ce choix
est encore plus marginal chez les médecins (19%) et les indépendants (9%).
Parmi les employeurs, 26% des dirigeants et 14% des médecins ont également mis
en place un dispositif de retraite supplémentaire via un plan d’épargne
collectif adossé.
Selon Pierre François,
directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé : « Les résultats de cette deuxième étude
révèlent la forte vulnérabilité des TNS (incluant les dirigeants d’entreprise
et les indépendants) et celle des médecins généralistes, interrogés pour la
première fois. Pour nous assureurs, l’enjeu principal réside en un
accompagnement personnalisé pour répondre à leurs besoins spécifiques : l’offre
de prévoyance proposée doit être, de facto, réellement modulable. De plus, nous
devons redoubler d’effort de pédagogie auprès de cette cible y compris dans le
cadre de la préparation de leur retraite – et de celle de leurs collaborateurs
avec l’épargne salariale, formidable outil de fidélisation. Dans ce contexte,
je suis convaincu que Swiss Life, de par la qualité reconnue de ses offres,
associées à l’expertise de ses réseaux orientés vers le conseil, dispose de
réels atouts pour répondre à leurs attentes. Notre ambition, en nous
positionnant résolument du côté des entrepreneurs, est de construire, avec eux,
leur confiance financière afin qu’ils puissent vivre en toute liberté de choix.
»
Conclusion d’Éléonore Quarré, responsable des études Société – Pôle Opinion chez OpinionWay :
« Le sentiment de vulnérabilité chez les travailleurs non-salariés dépasse le simple ressenti personnel : il structure profondément leur rapport au travail. Dans un contexte instable, cette insécurité systémique les isole face aux aléas, avec une protection sociale souvent complexe à comprendre et difficile à mobiliser. Cette peur de l’arrêt de travail est très présente : 8 indépendants sur 10 redoutent de devoir s’arrêter plusieurs semaines, une crainte encore plus forte chez les médecins (87%). Cette angoisse, couplée à une couverture insuffisante, freine concrètement la sécurisation de leur parcours professionnel. »


