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[Etudes] Le marché de l'assurance lié à l'hydrogène pourrait atteindre plus de 3 milliards de dollars d'ici 2030

Extrait du rapport Allianz Commercial.

 

•   La demande en hydrogène pourrait quintupler d'ici 2050, alors que la production propre pourrait atteindre 60% d'ici 2035, grâce à d'importants investissements et à des projets à l'échelle mondiale.

•   Bien que le potentiel commercial de l'hydrogène soit très élevé, de nombreuses variables et risques inconnus pèsent sur la mise en place d'une infrastructure solide et sûre.

•   Le secteur de l'assurance a un rôle important à jouer dans l'économie de l'hydrogène, en couvrant les risques tout au long de la chaîne d'approvisionnement, de la construction et la production jusqu'à l'utilisateur final, par le biais d'investissements directs

 

L'hydrogène jouera un rôle crucial dans la transition écologique et sa demande devrait exploser dans les décennies à venir. Une soixantaine de gouvernements ont adopté des stratégies en faveur de l'hydrogène, tandis que le nombre de projets prévus dépasse déjà les 1 500 dans le monde, contre seulement 200 environ en 2021, soit une augmentation d’environ 600%. Selon Hydrogen Council et McKinsey, la réalisation de ces projets nécessitera un investissement total de 680 milliards de dollars américains d'ici 2030. L'Europe est de loin en tête avec 617 projets prévus et le plus gros investissement total annoncé, à hauteur de 199 milliards de dollars.

 

Si le potentiel de l'hydrogène est indéniable, il reste toutefois des défis à relever et des obstacles à surmonter. La taille et la portée potentielles de l'économie de l'hydrogène dépendront d'une série de facteurs, notamment l'évolution de l'environnement politique, commercial et économique, ainsi que la demande. Les décideurs politiques et les régulateurs doivent se pencher sur les coûts de développement des infrastructures afin de permettre une expansion à un niveau compétitif par rapport aux autres sources d'énergie. Dans tous les secteurs, des mesures de sécurité strictes seront essentielles pour gérer les risques inhérents à l'hydrogène.

C'est là que le secteur de l'assurance entre en jeu. À mesure que l'hydrogène s'intégrera dans l'économie mondiale, les assureurs peuvent s'attendre à une augmentation significative de la demande de couverture. Allianz Commercial prévoit que le marché de l'assurance couvrant les projets liés à l'hydrogène dépassera les 3 milliards de dollars américains de primes d'ici 2030.

 

« Les assureurs ont un rôle clé à jouer dans le développement de l'économie de l'hydrogène, en facilitant les investissements et l'innovation et en fournissant des conseils et des orientations en matière de gestion des risques. La collaboration et le partage des connaissances au sein de ce secteur sont essentiels pour développer les meilleures pratiques et renforcer l'expertise. En relevant ces défis multiples, le secteur de l'assurance peut soutenir la croissance de l'économie de l'hydrogène et contribuer à faciliter la transition vers la neutralité carbone », déclare Anthony Vassallo, responsable mondial des Ressources Naturelles chez Allianz Commercial.

 

L'hydrogène offre un potentiel énorme, mais aussi des défis et des risques

 

Bien qu'il soit très prometteur et utilisé depuis plusieurs décennies dans les secteurs de la chimie et du raffinage, ce qui implique des risques bien connus tels que les incendies, les explosions et la fragilisation, l'intégration de l'hydrogène dans d'autres industries pose toute une série de défis, les mégaprojets actuellement prévus nécessitant une intensification de la gestion des risques. Les installations de production d'énergie impliqueront le stockage de l'hydrogène et la combustion à haute température, ce qui peut entraîner des fuites et des explosions. Dans le domaine des transports, les applications telles que les véhicules alimentés par pile à combustible à l’hydrogène seront également exposées à des risques de fragilisation et de fuites d'hydrogène. Les opérateurs portuaires, les installations d'avitaillement et les manutentionnaires de carburant devront gérer des carburants hautement inflammables et cryogéniques, ce qui entraînera des risques d'accident et de contamination.

 

« Les technologies en pleine évolution posent toujours des défis tels que l'augmentation du risque de pertes en série, où une défaillance commune nécessitant le remplacement d'équipements dans un ou plusieurs projets. Par exemple, une grande installation de production d'hydrogène peut comporter des centaines d'électrolyseurs, dont la conception est reproduite dans plusieurs usines. Des réclamations pour défauts en série ont déjà été observées avec les éoliennes, entraînant des pertes importantes pour les entreprises et les assureurs. Parallèlement, à mesure que l'industrie de l'hydrogène se développe, les chaînes d'approvisionnement pourraient être soumises à une pression croissante, avec un risque de contraintes de capacité et de retards dans le remplacement des pièces », ajoute Harald Dimpflmaier, responsable régional des Ressources Naturelles chez Allianz Commercial.

 

La maitrise et la réduction des risques sont essentielles pour les projets liés à l'hydrogène

 

Compte tenu des propriétés uniques de l'hydrogène et de sa forte inflammabilité, il est essentiel de garantir la sécurité tout au long de la chaîne de valeur. L'analyse des incidents liés à l'hydrogène montre que des fuites non détectées peuvent facilement entraîner des explosions, comme cela s'est produit l'année dernière dans une station de ravitaillement en hydrogène dans le sud de l'Allemagne. La conception des équipements, leur maintenance et la formation du personnel peuvent contribuer à prévenir les fuites d'hydrogène inflammable, tandis que les risques d'inflammation peuvent également être réduits en implantant les installations de production d'hydrogène à l'air libre. Les risques de fragilisation peuvent être gérés à l'aide de matériaux compatibles avec l'hydrogène et de revêtements résistants spécialement conçus.

Outre la prévention des incidents, les organisations peuvent prendre des mesures pour limiter l'étendue des dommages matériels, les interruptions d'activité et la responsabilité civile. Les bâtiments et les installations doivent être conçus et construits de manière à résister aux risques naturels, aux incendies et aux explosions, et à limiter les dommages aux biens et équipements adjacents. Il est également primordial de disposer de systèmes robustes de détection et d'isolation des fuites d'hydrogène. L'erreur humaine est également un facteur courant dans les pertes importantes. Les procédures opérationnelles, de sécurité et d'urgence, ainsi que la formation, doivent être fréquemment mises à jour. Les organisations doivent établir un plan d'intervention en cas d'incident ou d'urgence pour les rejets accidentels.

 

« Compte tenu de l'étendue de la chaîne de valeur de l'hydrogène et de ses utilisations potentielles, les implications pour l'assurance pourraient être considérables et toucher de nombreux secteurs et branches d'activité au cours de la prochaine décennie. Toutefois, du point de vue de l'exposition et des sinistres potentiels, ce sont les secteurs de l'énergie, des ressources naturelles et de la responsabilité civile qui devraient être les plus touchés par les risques liés à l'hydrogène au cours des 5 à 10 prochaines années, suivis par l'immobilier et le transport maritime », conclut Anthony Vassallo.

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