Avec une forte baisse
des budgets 2025 par rapport à 2024, les entreprises tournent la page des
hausses exceptionnelles.
Mercer, cabinet de
conseil en Gestion des Talents, Santé et Prévoyance, Retraite et
Investissement, publie les résultats de la 13ème édition de son enquête
annuelle sur les Négociations Annuelles Obligatoires.
En 2025, les
entreprises françaises amorcent un net repli budgétaire après deux années de
fortes hausses. Un tournant marqué par la fin des augmentations générales pour
les cadres, le gel des salaires dans certains cas, et une tension sociale en
hausse. Face à des attentes salariales élevées, mais une inflation en baisse,
les NAO 2025 marquent un recul historique des budgets.
« L’année 2025 est un
tournant stratégique qui pourrait redessiner durablement les pratiques de
négociation : entre fortes attentes salariales, exigences en termes de qualité
du travail et rétention des talents, les entreprises doivent conjuguer performance
et attractivité dans un contexte économique et politique qui reste incertain et
un climat social tendu », note Sophie de Heer, Consultante senior en charge de
l’activité des enquêtes de rémunération chez Mercer France.
Tendances clés à
retenir
• Un climat social plus
tendu
À fin mars 2025, 84%
des entreprises avaient finalisé leurs NAO (vs 93% à la même période en 2024)
dont 21% de PV de désaccord, soit 3 points de plus qu’en 2024 où elles étaient
seulement 18%.
• L’enveloppe 2025
dédiée aux augmentations du salaire de base en forte diminution par rapport à
2024 (4%)
Le budget NAO médian
est en net recul, passé de 4% en 2024 à 2,5% en 2025 avec un niveau d’enveloppe
rapidement stabilisé dès le début de cette année. A noter que près de 7% des
entreprises ont gelé tout ou partie des salaires, du jamais-vu depuis 2021.
• Des écarts sectoriels
très resserrés
On observe cette année
des budgets assez homogènes, quel que soit le secteur d’activité. En effet, le
budget d’augmentation du salaire de base prévu en 2025 varie relativement peu,
allant de 2% en moyenne pour le secteur des biens de consommation à 3% pour
celui de l’énergie.
• Une forte sélectivité
dans les budgets
Pour la 2ème année consécutive, est constaté un recentrage sur les augmentations individuelles.
Les augmentations générales sont réservées aux non-cadres, avec une médiane à 0,2%, niveau historiquement bas (vs 1% en 2024, 3% en 2023 et 0,43% avant Covid en 2019-2020).
Des dispositifs complémentaires en essor : Les négociations annuelles incluent depuis quelques années des initiatives de plus en plus variées telles que l’augmentation de la contribution des tickets restaurants, la prise en charge des coûts en télétravail, les accords d’intéressement, les formations, l’égalité F/H, la santé… Plus de deux tiers des entreprises souscrivent à ces avantages extra-salariaux.
• Le recours à la prime
de partage de valeur (PPV) en net recul
Elle n’est plus un élément mis en avant dans les négociations. Seulement 4% des entreprises interrogées l’ont versée cette année (vs 19% en 2024). Cette tendance est en partie liée au traitement fiscal moins favorable ainsi qu’à une stabilisation du pouvoir d’achat.