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[Etudes] Prime Papin : 84% des Français sont favorables à un intéressement immédiatement disponible et non imposable

L’agence "How Much" a interrogé 3 001 Français afin d’éclairer le débat ouvert par Serge Papin sur un intéressement immédiatement disponible et non imposable.


Un sondage qui montre un plébiscite pour la mesure, majoritairement sans condition, avec un usage prioritaire pour les dépenses du quotidien mais aussi pour l’épargne. Une mesure jugée équitable qui nécessite plus d’explications.

 

Commentaire de Sandrine Dorbes, Conférencière, Experte en stratégie de rémunération, Créatrice de "How Much" : « Serge Papin, ministre des PME et du pouvoir d’achat, a exprimé le 17 octobre 2025 sa volonté de permettre aux salariés de disposer immédiatement d’un intéressement en le rendant non imposable. Aujourd’hui, les sommes reçues au titre de l’intéressement sont exonérées de cotisations salariales (à l’exception de la CSG et de la CRDS), mais soumises à l’impôt sur le revenu si elles sont perçues immédiatement. Lorsqu’elles sont investies dans le cadre d’un plan d’épargne salariale

(PEE, PEI, PERECO, etc.), elles sont exonérées d’impôt dans la limite de 75 % du plafond de la Sécurité sociale. De ce fait, un intéressement qui serait disponible immédiatement et non imposable permettrait de relancer la consommation en augmentant le pouvoir d’achat.

Mais qu’en pensent vraiment les Français ? Avant même de découvrir les chiffres, une chose est claire : derrière ce débat fiscal, c’est bien le rôle du salaire qui se trouve interrogé. Cette adhésion massive révèle un paradoxe profond. L’épargne salariale a été conçue pour accompagner le long terme, pas pour compenser les difficultés du quotidien. Si les Français souhaitent aujourd’hui pouvoir la mobiliser immédiatement, c’est bien que le salaire ne remplît plus pleinement sa fonction première : couvrir les dépenses courantes. Cela interroge à la fois la soutenabilité du pouvoir d’achat et la place du salaire dans notre modèle social. Le débat sur la « Prime Papin » dépasse donc la seule question de l’intéressement : il renvoie à ce que l’on choisit de rémunérer, et à la façon dont les charges qui pèsent sur le travail peuvent limiter cette fonction essentielle. »

 

Plus de 4 Français sur 5 plébiscitent une prime disponible non imposable

 

Le verdict sans appel : 84 % de Français sont favorables à rendre l’intéressement immédiatement disponible et non imposable. Dans le détail, 59 % le sont « tout à fait » et 25 % « plutôt ».


L’opposition à cette mesure plafonne à 7 % et 9 % des personnes interrogées restent neutres. C’est donc un consensus sur une mesure concrète liée au pouvoir d’achat.

Cette proposition changerait la donne puisqu’en 2024, près de 13 Md€ d’intéressement ont été versés dont seulement 30 % en versement immédiat.

 

Globalement, êtes-vous favorable ou opposé(e) à rendre l’intéressement immédiatement disponible et non imposable ?

Réponses

Pourcentages

Tout à fait favorable

59 %

Plutôt favorable

25 %

Ni l’un ni l’autre

9 %

Plutôt opposé(e)

5 %

Tout à fait opposé(e)

2 %

 

Une mesure sans condition

 

Pour 71 % des Français, cette mise à disposition immédiate d’un intéressement doit se faire sans concession aucune ! Seulement 28 % souhaitent réserver la mesure aux personnes dont les revenus sont inférieurs à 2 000 €, 27 % à de l’épargne et 25 % veulent en faire une mesure temporaire.

 

Si la mesure était mise en place, quelles conditions vous paraissent nécessaires ?

Réponses

Pourcentages

Plafond annuel d’exonération

6 %

Réserver aux revenus inférieurs à 2 000 €

28 %

Réserver aux PME

19 %

Durée temporaire

25 %

Maintien d’un choix d’épargne (PEE/PER)

27 %

Aucune condition nécessaire

71 %

 

Baisser le plafond ? Les Français sont partagés…

 

À la question « Accepteriez-vous un plafond plus bas si cela réduisait le coût pour l’État ? », les Français sont très divisés.  En effet, 38 % disent plutôt non à un plafond plus bas, seulement 27 % l’accepteraient, et 35 % hésitent encore.

 

Il est vrai que le contexte ne plaide pas pour la restriction. Le plafond correspond à la limite maximale des sommes d’intéressement exonérées (ou des avantages liés). De ce fait, baisser le plafond équivaut à réduire cet avantage pour les salariés.

 

Accepteriez-vous un plafond plus bas si cela réduisait le coût pour l’État ?

Réponses

Pourcentages

Oui

27 %

Non

38 %

Je ne sais pas

35 %

 

Une prime utile et bien loin d’être futile

 

Contrairement aux idées reçues, un supplément financier ne serait pas obligatoirement dépensé inutilement. Ainsi, plus de 36 % des Français utiliseraient une prime d’intéressement pour des dépenses du quotidien et seulement 24 % pour des achats exceptionnels. Dans les deux cas, ce projet aurait donc bien un effet positif sur le pouvoir d’achat immédiat. De plus, 31 % l’orienteraient vers l’épargne :

18% de précaution et 13 % sur le long terme.

 

Tous ces signes dévoilent une gestion responsable des ménages, et une mesure pouvant irriguer l’économie réelle tout en sécurisant les foyers, loin du cliché de l’argent « facile » dilapidé.

 

Si vous receviez une prime d’intéressement de 2000 €, immédiatement disponible et non imposable, que feriez-vous principalement ?

Réponses

Pourcentages

Dépenses du quotidien

36 %

Achats exceptionnels

24 %

Épargne de précaution

18 %

Placement long terme (PEE/PER)

13 %

Remboursement de dettes

4 %

Don ou aide familiale

2 %

Ne sait pas

3 %

 

Une prime qui tient ses promesses 


Avec une belle somme en poche, 56 % des Français dépenseraient plus dans les 3 mois
(dont 21 % « beaucoup plus » et 35 % « un peu plus »). L’effet souhaiter de booster la consommation
des foyers serait donc instantané et parfaitement escompté.


Pour les autres, « pas de changement » à 26 %, voire un recul pour 18 %.

 

Cette mesure augmenterait-elle vos dépenses dans les 3 prochains mois ?

Réponses

Pourcentages

Beaucoup plus

21 %

Un peu plus

35 %

Pas de changement

26 %

Un peu moins

13 %

Beaucoup moins

5 %


 

Une mesure jugée équitable, mais qu’il faut bien expliquer

 

57 % des Français jugent cette proposition de mesure « équitable entre catégories de salariés » et seuls 9 % s’y opposent.

En revanche, le verdict est plus mitigé pour déterminer le risque de « prime vs salaires ».

En effet, 33 % pensent qu’elle risque d’encourager les entreprises à verser des primes plutôt que d’augmenter les salaires fixes, quand 28 % estiment le contraire et que 39 % restent dubitatifs.

 

Un autre sujet clivant : les doutes sur l’argent public bien utilisé. Ainsi, 31 % estiment qu’il s’agit d’un « bon usage » vs 33 % « pas du tout ».


En conclusion, le besoin d’explication est massif puisque 54 % réclament un meilleur effort d’explication sur le fonctionnement et les critères de répartition de ce type de projet.

 

Dans quelle mesure êtes-vous d’accord avec les affirmations suivantes ?

Réponses

Tout à fait d’accord

Ni d’accord, ni pas d’accord

Pas du tout d’accord

La mesure est équitable entre catégories de salariés

57 %

34 %

9 %

Elle risque d’encourager les entreprises à verser des primes plutôt que d’augmenter les salaires fixes

33 %

39 %

28 %

Elle est un bon usage de l’argent public

31 %

36 %

33 %

Elle suppose un meilleur effort d'explication sur le fonctionnement et les critères de répartition

54 %

43 %

3 %

 

Un coup de boost au pouvoir d’achat


Loin d’être une solution sur le long terme, 54% des Français voient la Prime Papin comme une mesure ayant un effet ponctuel, contre 25% qui l’envisagent plus durablement (sans doute les personnes préférant l’épargne).

 

Selon vous, cette mesure aurait-elle un impact durable sur le pouvoir d’achat ou plutôt un effet ponctuel ?

Réponses

Pourcentages

Un effet durable

25 %

Un effet ponctuel

54 %

Je ne sais pas

21 %

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