Un sondage de Remote révèle que les recruteurs peinent à pourvoir les postes spécialisés,
le manque de candidats qualifiés étant la
première difficulté rencontrée.
Recruter les bons
talents sur des fonctions stratégiques devient un défi de taille.
Selon un nouveau rapport publié par Remote, référence mondiale de l’emploi à distance, 73% des recruteurs affirment avoir perdu des collaborateurs au profit d’entreprises plus flexibles. L’étude, menée auprès de plus de 4 000 responsables RH et dirigeants en charge du recrutement, révèle que plus de
4 entreprises sur 10,
qui ont un mode d’organisation du travail en présentiel, ont des difficultés à
trouver des profils avec les compétences requises. Par ailleurs, 98% des
répondants estiment que la flexibilité devient un critère décisif pour les
candidats au moment d’accepter une offre.
Quels sont les postes
les plus difficiles à pourvoir ?
Dans son Recruiting
Report, Remote a analysé les données liées à 25 fonctions clés dans 34 pays où
l’emploi est dynamique. Résultat : huit postes ressortent comme étant
particulièrement complexes à recruter, avec un score moyen de difficulté
supérieur ou égal à 6 sur 10.
Le poste de responsable
financier est le plus difficile à pourvoir, avec une note de 8/10. Viennent
ensuite les développeurs logiciels (7) et les ingénieurs en intelligence
artificielle (7), un profil récemment désigné par LinkedIn comme le métier à la
croissance la plus rapide aux États-Unis en 2025.
Les postes de
conseiller clientèle, data analyst, data manager, responsable recrutement et
assistant commercial figurent également parmi les plus complexes à recruter,
avec un score de 6 sur 10. L’étude montre que les tensions à l’embauche
concernent toutes les fonctions centrales de l’entreprise, allant des postes
d’expertise en finance, technologie et innovation, jusqu’aux rôles en front
office, orientés client ou RH, qui participent directement à la génération de
chiffre d’affaires.
Pourquoi ces postes
sont-ils si difficiles à pourvoir ?
Le fossé entre l’offre
et la demande de compétences se creuse, notamment sur les métiers spécialisés.
Les recruteurs peinent à trouver, dans leur vivier local, des profils ayant
l’expertise nécessaire pour occuper des fonctions à haut niveau d’expertise,
comme responsable financier, ingénieur IA ou développeur logiciel. Pour 38% des
répondants, la difficulté principale réside dans le manque de candidats
disposant des bonnes compétences, bien avant tout autre critère. Par ailleurs,
65% des recruteurs indiquent constater une hausse du nombre de candidatures
sous-qualifiées.
Globalement, les
talents les plus recherchés expriment toujours un fort besoin de flexibilité et
d’équilibre personnel. Pour les recruteurs, cela représente un défi
supplémentaire. L’enquête de Remote révèle que 41% des entreprises avec un mode
d’organisation du travail en présentiel ont du mal à recruter, contre seulement
31% pour celles qui opèrent en full remote.
84% des décideurs interrogés
constatent une demande accrue de la part des candidats pour des conditions de
travail flexibles. Parmi les entreprises qui proposent des postes à distance,
26% observent une meilleure qualité des candidatures, et 24% notent un taux
d’acceptation plus élevé.
Pour Barbara Matthews,
Chief People Officer de Remote, intégrer une stratégie d’embauche «
remote-first » devient essentiel pour relever les défis du recrutement. Elle
explique : «
La demande pour des profils qualifiés continue de croître, mais les candidats
attendent désormais des conditions de travail plus souples, avec un véritable
équilibre vie pro/vie perso. Pour les entreprises qui sont prêtes à élargir
leur périmètre de recherche, le vivier mondial de talents représente une
ressource considérable.
On observe que les
entreprises opérant en présentiel ont plus de difficultés à recruter que celles
opérant à distance. Cela confirme qu’une approche “hire from anywhere” ou “work
from anywhere” doit aujourd’hui faire partie intégrante des stratégies de recrutement
et d’organisation. Sinon, les meilleurs profils passent leur chemin.
Élargir le vivier en recrutant à distance et à l’international implique bien sûr de nouveaux enjeux pour les recruteurs. Mais certains profils, comme les ingénieurs en IA, qui gagnent en importance, deviennent de plus en plus rares localement. Si l’on ajoute à cela la difficulté à recruter sur des fonctions clés en finance ou dans les métiers au contact du client, il devient évident que puiser dans le vivier mondial n’est plus une option, mais une nécessité pour les entreprises modernes. »