Dans un contexte économique toujours plus incertain (inflation persistante, instabilité géopolitique, pressions sur les marges, etc.), la santé financière des entreprises est mise à rude épreuve.
Mais comment un dirigeant peut-il savoir si sa structure est en danger ?
Un impayé qui s’accumule, une trésorerie qui flanche...
Et si c'était le début d'une vraie difficulté ? Heureusement, rien n’est irréversible.
À condition
d’anticiper et de s’entourer des bons experts.
Jacques Maureau, Expert-Comptable,
Directeur Associé chez Sadec Akelys, nous livre ici ses conseils pour détecter
les premiers signes de danger et agir vite pour sécuriser son entreprise.
COMMENT DÉTECTER LES
PREMIERS SIGNAUX D’ALERTE ?
Les premiers signes
d'une situation financière tendue ne sont pas toujours spectaculaires Ils
peuvent prendre la forme d’un léger retard de paiement des fournisseurs, d’une
trésorerie qui fond sans raison apparente, ou d’un décalage croissant entre les
charges fixes et les rentrées d’argent. Car les difficultés financières ne
surgissent jamais du jour au lendemain. Elles s’installent, insidieusement à
travers des signes avant-coureurs que seul l’œil averti d’un expert-comptable
peut détecter bien avant qu’il ne soit trop tard ; et à ce stade, le dirigeant
peut encore agir : à condition d’être attentif…
« Une baisse des marges
ou une dégradation du besoin en fonds de roulement sont des indicateurs-clés
qu’un chef d’entreprise ne doit jamais ignorer » alerte Jacques
Maureau.
C’est là que le rôle de
l’expert-comptable prend tout son sens : à travers des outils de suivi adaptés
et une connaissance fine du métier de son client, il est capable de lire entre
les lignes et de mettre en lumière les zones à risque.
PRÉVENIR PLUTÔT QUE
SUBIR
La meilleure manière
d’éviter la crise reste encore de ne pas s’y exposer. Cela suppose de mettre en
place, dès le départ, une culture de gestion rigoureuse. Pas forcément
complexe, mais structurée. Cela passe par des rendez-vous réguliers avec son
expert-comptable, la mise à jour fréquente des prévisionnels ou encore un suivi
mensuel des principaux indicateurs financiers. « Le pilotage doit être
rigoureux. Même dans les TPE, il est crucial de pouvoir s’appuyer sur des
chiffres fiables pour prendre les bonnes décisions », insiste Jacques
Maureau. En ce sens, l’expert-comptable est un véritable copilote, qui permet
au dirigeant de garder le cap en toutes circonstances.
FACE A UNE SITUATION
ÉCONOMIQUEMENT TENDUE, QUELS SONT LES BONS RÉFLEXES ?
Dès les premières difficultés, la réactivité devient un facteur clé de la pérennité de l’entreprise. Une baisse de trésorerie peut être momentanée... comme elle peut-être le symptôme d’un déséquilibre plus profond ! Dans tous les cas, le premier réflexe consiste à consulter son expert-comptable, qui pourra dresser un diagnostic et proposer différents leviers d’action tout en aidant le dirigeant à prioriser ses décisions. « Face à la difficulté nos clients ne doivent surtout pas couper le lien avec leur expert-comptable et ne pas hésiter à les solliciter en toute transparence. De plus, Il faut très vite engager le dialogue avec ses partenaires : banque, fournisseurs, URSSAF... La transparence est toujours mieux accueillie que le silence ou le déni », conseille Jacques Maureau. Aux côtés des chefs d’entreprise, l’expert-comptable va pouvoir identifier les marges de manœuvre et proposer des options telles que, par exemple, un rééchelonnement de dettes ou encore un ajustement des coûts.
QUELS SONT LES LEVIERS
FINANCIERS DISPONIBLES POUR TRAVERSER UNE MAUVAISE PASSE ?
Contrairement aux idées
reçues, une entreprise peut connaitre des difficultés temporaires et parvenir à
se redresser… mais à condition d’agir rapidement. En effet, elle peut accéder à
différents outils pour alléger temporairement sa charge financière, comme par
exemple, l’étalement des charges sociales, la renégociation d’un prêt ou encore
la prolongation d’un PGE. Dans ces démarches, l’expert-comptable agit comme un
interlocuteur de confiance auprès des banques, de l’administration fiscale ou
des organismes sociaux. Son rôle consiste à analyser la situation, conseiller
et aider le dirigeant à bâtir un plan d’action et bien-sûr de produire tous les
documents nécessaires aux différents organismes sollicités.
EN CAS DE CRISE,
QUELLES PROCÉDURES CHOISIR ?
Lorsque les tensions
deviennent structurelles, il est possible d’activer des procédures spécifiques
telles que la conciliation, le mandat ad hoc, ou encore la sauvegarde ou le
redressement judiciaire. Autant d’outils prévus par le droit français pour permettre
à l’entreprise de respirer, tout en préservant son activité. « Trop souvent, les chefs d’entreprise
voient les procédures de sauvegarde ou de conciliation comme des échecs. C’est
tout l’inverse : ce sont des outils conçus pour rebondir », explique
Jacques Maureau. Là encore, le rôle de l’expert-comptable est déterminant. Il
accompagne, explique, rassure et prépare tous les éléments nécessaires à une
issue positive.
Une fois les premières
mesures mises en œuvre, L’expert-comptable sera également aux côtés du
dirigeant pour l’aider à « reconstruire un modèle pérenne », il va ainsi suivre
les indicateurs, ajuster les prévisions, identifier les risques de rechute et
également faire évoluer la stratégie financière au fil des mois. Dans cette
relation de proximité, se dessine un véritable partenariat de confiance entre
le chef d’entreprise et son expert-comptable.
« Nous ne sommes pas seulement là pour travailler sur des chiffres, mais pour accompagner tous les moments de développement d’une société, surtout quand celle-ci connait un passage plus délicat. Notre rôle est bien de redonner de la visibilité au dirigeant en l’aidant à construire une évolution durable pour son entreprise. » conclut Jacques Maureau.