ADP Research publie les résultats de l’étude "People
at Work 2025".
• 64% des travailleurs
français ressentent du stress au travail au moins une fois par semaine, et 11%
se disent stressés tous les jours.
• Les femmes (13%) sont
plus nombreuses que les hommes (8%) à subir un stress quotidien.
• L’Europe est la
région où la proportion de salariés se disant débordés est la plus élevée (19%)
; en France, ce taux atteint 18%.
• Avec seulement 20% de
travailleurs se déclarant pleinement épanouis, la France se classe parmi les
pays affichant le plus faible niveau d’épanouissement professionnel, loin
derrière la moyenne mondiale (27%).
• 28% des actifs
français affirment se sentir jugés lorsqu’ils travaillent à distance.
Selon le troisième
rapport de l’étude "People at Work 2025" d'ADP Research, le stress
négatif chronique au travail poursuit sa baisse depuis la pandémie, atteignant
un niveau historiquement bas. Aujourd’hui, 11% des salariés français déclarent
ainsi ressentir un stress quotidien contre 19% il y a un an, soit une baisse de
8 points. Au niveau mondial, le niveau de stress au quotidien est encore plus
bas avec une proportion de travailleurs disant être stressés tous les jours qui
est passée de 15% à 7,5%, soit une diminution de 7,5 points en un an.
Cependant, cette amélioration ne s’accompagne pas d’un plus grand
épanouissement des salariés, notamment en France, où ils sont seulement 20% à
déclarer se sentir pleinement épanouis dans leur travail.
Un stress quotidien qui
recule, mais la France reste l’un des pays les plus touchés
A la suite de la
pandémie, le stress quotidien lié au travail a fortement diminué. En 2021, 19%
des salariés dans le monde affirmaient ressentir chaque jour un stress négatif.
Ce chiffre est passé à 16% en 2022, puis à 15% l’an dernier, pour tomber
aujourd’hui sous la barre des 8%.
En France, près de deux
tiers des actifs (64%) se sentent stressés au moins une fois par semaine, soit
une hausse de 3 points par rapport à l’année précédente (61%). En revanche, la
part de ceux déclarant un stress modéré, c’est-à-dire ressenti entre deux et
six fois par semaine, est en légère baisse de trois points : 25% contre 28%
l’an dernier. La proportion de ceux qui subissent un stress élevé au quotidien
diminue également : ils ne sont plus que 11%, contre 19% l’an passé, soit une
diminution de 8 points. Malgré ces améliorations, la France est le troisième
pays au monde, ex aequo avec l’Argentine, où les travailleurs sont les plus
nombreux à éprouver un stress quotidien, derrière le Japon (14%) et la
Thaïlande (12%). À l’inverse, les taux de stress les plus faibles sont observés
en Afrique du Sud et en Chine (3%), suivies de l’Indonésie et Singapour (4%),
puis des Pays-Bas (5%).
Des disparités sont
observées selon le genre. Les femmes déclarent un niveau de stress élevé supérieur à
celui des hommes dans plusieurs pays, notamment en France, où elles sont 13% à
affirmer ressentir du stress au quotidien, contre 8% pour les hommes.
Selon l’âge, la
proportion de salariés français concernés par le stress quotidien varie peu : 12% des 18-26 ans et
des 40-54 ans, et 11% des 27-39 ans et des 55-64 ans en ressentent chaque jour.
En revanche, des écarts notables apparaissent concernant la fréquence
hebdomadaire. Les 55-64 ans sont ainsi 73% à se sentir stressés au moins une
fois par semaine, contre seulement 49% des 18-26 ans. À l’inverse, ces derniers
sont ceux qui subissent le plus souvent un stress modéré (39% contre 16% chez
les 55-64 ans).
« Il existe un lien
étroit entre la fréquence du stress négatif, le sentiment de surcharge et
l’épanouissement au travail, souligne Mary Hayes, Directrice de
recherche du département People
& Performance chez ADP Research. Ceux
qui subissent un stress quotidien sont bien plus susceptibles de se sentir
débordés. Mais lorsque la fréquence de ce stress négatif diminue, la proportion
de travailleurs surchargés recule, et les chances de s’épanouir augmentent ».
Des salariés français
surchargés et peu épanouis
À l’échelle mondiale,
près de 32% des travailleurs souffrant de stress quotidien se sentent débordés,
contre seulement 7% chez ceux qui se disent épanouis. À l’inverse, parmi ceux
qui ressentent un stress minimal (une fois par semaine ou moins), seuls 11% se
sentent débordés, tandis que 34% affirment s’épanouir.
L’Europe est la région
où la surcharge est la plus élevée (19%) : la Suède et la République Tchèque
arrivent en tête, avec respectivement 24% et 23% de travailleurs débordés ; en
France, 18% des salariés se sentent surchargés. La Pologne se distingue avec le
résultat le plus faible (13%), qui s’accompagne d’un niveau d’épanouissement
particulièrement élevé (32%). A l’inverse, la France compte le plus faible taux
de salariés épanouis parmi les pays européens étudiés, avec seulement 20%, soit
une légère hausse de 1 point par rapport à l'année précédente (19%). L’hexagone
occupe ainsi la quatrième place parmi les pays ayant le faible taux de
collaborateurs épanouis, derrière la Corée du Sud (15%), la Thaïlande (19%), le
Japon (19%) et ex aequo avec l’Inde (20%). A noter que les jeunes Français de
18-26 ans sont particulièrement concernés : seuls 13% se disent épanouis contre
20 % pour les
27-64 ans. La Génération Z est également la plus sujette à la
surcharge au travail, avec 23% déclarant se sentir débordés contre 16% chez les
55-64 ans.
Télétravail : le poids
du jugement des autres
Le rapport s’intéresse
également à l’impact psychologique du regard des collègues et des managers dans
le cadre professionnel. Il révèle que le télétravail et le travail hybride,
même lorsqu’ils sont autorisés par la politique de l’entreprise, sont souvent
perçus négativement. Ainsi, 28% des salariés français (contre 32% au niveau
mondial) affirment se sentir jugés lorsqu’ils travaillent à distance. Cette
pression ressentie peut accentuer le stress négatif, nuire à la productivité et
affecter la satisfaction au travail.
Les collaborateurs qui
se sentent jugés ont 3,4 fois moins de chances de s’épanouir au travail. Le
constat est similaire pour ceux qui se sentent constamment surveillés par leur
manager : ils sont 3,3 fois moins susceptibles de s’épanouir.
En France comme en
Europe, 31% des salariés se sentent constamment surveillés par leur manager (36%
dans le monde). L’Europe est la région où ce sentiment de surveillance est le
moins répandu, contre 42% en Afrique et au Moyen-Orient qui affiche le taux le
plus élevé.
« L’absence de stress
négatif au travail ne suffit pas, à elle seule, à garantir l’épanouissement des
salariés,
précise Nela Richardson, Cheffe économiste chez ADP. D’autres
facteurs peuvent entrer en jeu, comme un manque de relations de confiance avec
les collègues ou les responsables, ou encore un sentiment de liberté et de
flexibilité limité. Il s’agit d’un enjeu majeur pour les employeurs : les
collaborateurs surchargés et stressés sont généralement moins efficaces, moins
productifs, et plus enclins à chercher un nouvel emploi. À l’inverse, ceux qui
sont épanouis sont moins susceptibles de vouloir changer d’entreprise ».
« Si les signes d’une baisse du stress quotidien au travail sont encourageants, le niveau d’épanouissement professionnel reste faible en France. Ce constat souligne l’importance du dialogue entre les managers et leurs équipes. Les managers de proximité jouent un rôle central dans la prévention du stress et le développement d’un environnement propice à l’épanouissement, car ils sont les plus à même de détecter les signaux faibles de désengagement ou une charge de travail inadaptée en échangeant chaque semaine avec leurs collaborateurs. Pour les accompagner efficacement, les organisations, et en particulier les services RH, doivent se doter des bons outils, leur permettant de se dégager du temps, par exemple en allégeant les tâches administratives. Cela leur permettra de se concentrer sur l’humain, d’écouter les équipes et de mener des enquêtes pour mesurer le stress réellement ressenti par les collaborateurs et leur niveau d’épanouissement », conclut Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP France et Europe centrale.


