Enquête Ipsos pour Greenworking.
IA générative au
travail : derrière l’enthousiasme des salariés français qui ont pris le virage
plus vite que leurs employeurs, de nombreux usages « fantômes » et la crainte
d’être remplacé.
Et si l’impulsion venait… des salariés ?
Tandis que les débats
se focalisent sur les promesses de productivité plus ou moins étayées, ou
encore sur les risques liés aux usages de l’IA générative (éthique, sécurité
des données, empreinte environnementale), Greenworking a choisi de donner la
parole à celles et ceux qui, au quotidien dans l’entreprise, testent,
explorent, adaptent leur manière de réfléchir ou de produire, en contournant
parfois les règles. Et s’interrogent sur l’avenir de leur métier.
Cette enquête exclusive
menée avec Ipsos propose ainsi d’éclairer les impacts de l’IA générative sur
l’expérience collaborateur, vue de l’intérieur des organisations. Car au-delà
de la révolution technologique, c’est bien une transformation culturelle majeure
en cours : en effet, l’IA bouscule les façons de penser, de coopérer ou encore
d’exercer son rôle de manager, et impose un nouveau rapport à
l’expérimentation.
Cette enquête permet de
mieux qualifier les usages réels mais également de comprendre les attitudes,
les attentes voire les craintes et les projections quant aux impacts de l’IA
générative sur le quotidien de travail. Elle fait notamment
émerger :
- Le fait que les salariés ont pris le virage de l’IA générative davantage que les entreprises,
et souvent de leur propre initiative – avec des préoccupations majeures liées à l’utilisation d’IA
non-homologués par leurs employeurs.
- Une ambivalence : plus on utilise l’IA
générative dans son travail, plus on retire de réelles satisfactions
professionnelles… et plus on est pessimistes pour le futur de son emploi.
Principaux
enseignements de l’étude
• Un usage massif, mais peu encadré : si seuls 36% des salariés déclarent que leur entreprise a officiellement déployé l’IA générative - notamment dans le secteur des services et de l’industrie -
2
salariés sur 3 l’utilisent déjà, dont 20% quotidiennement. Un usage souvent «
clandestin », hors des outils homologués, source de risques pour les
organisations.
• Des usages variés et créatifs : les utilisateurs d’IA
ont en moyenne expérimenté au moins 4 cas usages différents (rédaction,
recherche, traduction, gestion de données, etc.), avec un fort appétit pour
l’expérimentation, mais avec une relative méconnaissance du fonctionnement de
ces outils et à ce jour des usages qui relèvent davantage d’un usage « d’IA
assistant » (vs. des cas d’usages spécifiques aux métiers, qui permettent
d’automatiser des parties ciblées du process de production)
• Portrait-robot des usagers réguliers de l’IA
générative :
plutôt des hommes (53%), jeunes (46% ont moins de 35 ans), cadres (50%),
travaillant majoritairement dans des entreprises de 250 salariés ou plus (42%). Une dynamique générationnelle et statutaire qui souligne la nécessité d’une
acculturation large à tous les niveaux.
• Des utilisations trop souvent peu encadrées :
une vraie prise de risque ?
- Les usages de l’IA
dépassent largement le cadre des outils homologués par les entreprises, même au
sein des entreprises qui ont déployé l’IA générative : seuls 32% utilisent
systématiquement des outils d’IA générative homologués par leur entreprise.
- Des usages d’autant plus préoccupants que de très nombreux salariés n’informent ni leurs managers
(ils sont seulement 55% à répondre par la positive), ni leurs clients (43%)
lorsqu’ils utilisent l’IA générative dans le cadre professionnel.
- Toutefois, plus les
salariés utilisent des outils d’IA générative, plus ils sont transparents avec
l’usage qu’ils en font
• Pourtant, les entreprises qui ont déployé
l’IA générative ont activé de nombreux leviers d’accompagnement : sensibilisations,
formations, test d’amélioration produits, cadre d’expérimentation, outils
internes et accès à des plateformes…
Résultat : les salariés
qui utilisent l’IA générative estiment avoir d’ores et déjà développé de
réelles capacités d’utilisation : seraient-ils conscients des limites
opérationnelles de ces outils ?
• Des impacts ambivalents sur l’expérience de
travail :
les salariés tirent une réelle satisfaction de leurs usages de l’IA générative
(meilleure productivité, capacité à innover, amélioration des conditions de
travail), mais plus ils l’utilisent, plus ils sont inquiets pour leur avenir
professionnel. En effet, 73% estiment qu’au moins une partie de leurs tâches
actuelles pourraient être effectuées avec l’aide de l’IA : dès lors, le
remplacement ou la disparition de certains emplois et métiers est le risque le
plus redouté (38%), devant la baisse des capacités de réflexion (34%) et la
dépendance à ces technologies (33%).