2ème Baromètre mondial de l’emploi en IA
2025 publié par le cabinet de conseil et d’audit PwC
• Les emplois exigeant
des compétences en IA dans le monde offrent une rémunération supérieure de 56%
en moyenne par rapport à des emplois similaires sans exigence d’IA – un écart
qui a plus que doublé en un an (25% en 2023)
• Hausse de 273% des
offres d’emploi dans les métiers les plus exposés à l’IA en France entre 2019
et 2024, passant de 21 000 à 166 000 offres en six ans
• Les secteurs les plus
exposés à l’IA dans le monde affichent une croissance du chiffre d’affaires par
salarié trois fois plus rapide (27%) que ceux moins exposés (9%)
Le Baromètre mondial de l’emploi en IA 2025 publié par le cabinet de conseil et d’audit PwC, qui a examiné près d'un milliard d'offres d'emploi dans plus de 15 pays, démontre que l’adoption de l’IA s’accompagne d’une montée en compétences, d’une valorisation salariale et d’une croissance nette de l’emploi, même dans les professions les plus automatisées.
La France se démarque avec 166 000 offres
d’emploi publiées en 2024, devenant ainsi le premier pays européen en
volume d’offres d’emploi requérant des compétences en IA.
Le rapport montre
qu’entre 2018 et 2024, la productivité du travail dans le monde a été
multipliée par quatre dans les secteurs les plus exposés à l’IA — comme les
services financiers ou le développement logiciel — passant de 7 à 27%. À
l’inverse, dans les secteurs moins exposés à l’IA, tels que l’hôtellerie ou
l’extraction minière, la productivité a stagné, passant de 10 à 9%. En France,
la demande en compétences évolue rapidement, le nombre d’offres d’emploi dans
les métiers les plus exposés à l’IA — qu’ils soient automatisés ou augmentés —
a été multiplié par huit sur la même période.
Philippe Trouchaud,
Chief Technology & Products Officer, PwC France et Maghreb rappelle :
« L’IA transforme
l’économie et le marché du travail à l’échelle mondiale. Loin de détruire de
l’emploi, elle en redéfinit les contours et en accroît la valeur. L’emploi
progresse dans la plupart des métiers exposés à l’IA. Pour en tirer parti, les
entreprises doivent investir dans les compétences : recruter sur les
savoir-faire, former en continu, et équiper les salariés. L’IA démocratise
l’expertise et permet à chacun d’avoir un impact démultiplié. Aucun secteur ne
sera épargné : agir dès maintenant est essentiel. »
L’emploi progresse dans
presque toutes les catégories de métiers exposés à l’IA, même les plus
automatisés
Contrairement aux
craintes souvent exprimées, le rapport ne montre ni destruction massive
d’emplois ni chute des salaires. En France, comme dans le reste du monde, l’IA
redessine l’emploi de manière significative, avec un effet globalement positif.
Entre 2019 et 2024, les
métiers moins exposés à l’IA ont connu une forte croissance (+65% au niveau
mondial ; +251% en France), mais ceux plus exposés ont aussi progressé (+38% au
niveau mondial ; +273% en France). Ces derniers se divisent entre emplois «
automatisés » (tâches réalisées par l’IA) et emplois « augmentés » (tâches
améliorées par l’IA). Dans les deux cas, l’emploi est en hausse dans tous les
secteurs analysés, avec une progression plus rapide pour les emplois augmentés.
L’écart de croissance
(+26 points) place la France devant l’Allemagne (+37 points) et loin devant le
Royaume-Uni ou les États-Unis, où les métiers peu exposés progressent
davantage.
Les emplois dits «
augmentés », dans lesquels l’IA renforce les capacités humaines, connaissent
une croissance moyenne de +252% en France, contre +223% pour les emplois plus
facilement automatisés. Ces chiffres confirment la tendance observée à
l’échelle mondiale : l’IA transforme les rôles plus qu’elle ne les remplace, en
particulier dans les secteurs à forte intensité cognitive ou relationnelle.
Les salaires augmentent
deux fois plus vite dans les secteurs exposés à l’IA
Les secteurs les plus
exposés à l’IA enregistrent une hausse des salaires deux fois plus rapide que
les moins exposés, que les emplois soient automatisés ou augmentés.
À l’échelle mondiale,
les métiers mobilisant des compétences en IA progressent de 7,5% sur un an,
alors même que les offres d’emploi globales ont reculé de 11,3%. Ces métiers
sont également mieux valorisés, avec des niveaux de rémunération en moyenne
supérieurs de 56% à ceux des autres emplois (contre 25% en 2023).
Les secteurs concentrant le plus d’emplois liés à l’IA sont ceux de l’Information et de la
Communication (avec une part d’offres IA passée de 2,5% en 2018 à 3,8% en
2024), ainsi que les activités scientifiques et techniques qui dépassent
désormais les services financiers en volume d’offres IA.
Cette dynamique
s’accompagne d’une hausse du niveau de qualification requis. En 2024, 58% des
offres d’emploi dans les métiers les plus exposés à l’IA exigeaient un diplôme,
contre 54% en 2019. À l’inverse, pour les métiers peu exposés, cette part a
baissé de 13 à 10%. Autrement dit, les métiers liés à l’IA demandent cinq fois
plus souvent un diplôme que les autres.
Olivier Dupont, Associé
Workforce chez PwC France et Maghreb déclare : « L’IA transforme
déjà en profondeur le marché du travail et ouvre des perspectives prometteuses
pour des économies confrontées à des défis structurels, tels que la pénurie de
main-d’œuvre ou la faible productivité. Cette étude montre que son potentiel commence
à se concrétiser : avec les bons investissements technologiques et culturels,
l’IA — notamment agentique — permet de repenser la manière dont les
organisations créent de la valeur. Mais pour accélérer ce mouvement, les
entreprises devront investir dans leurs stratégies d’IA et accompagner leurs
salariés dans l’acquisition de nouvelles compétences au-delà même du diplôme.»
La révolution des
compétences s’accélère
Si le constat est
globalement positif pour la productivité, les salaires et l’emploi, l’étude
souligne un impératif d’adaptation rapide pour les salariés comme pour les
entreprises. Les compétences recherchées évoluent 66% plus vite dans les
métiers les plus exposés à l’IA, contre 25% l’an dernier.
En France, les données
confirment cette dynamique. Entre 2018 et 2024, les métiers les plus exposés à
l’IA ont connu une évolution des compétences 34% plus marquée que ceux moins
exposés (indice de
1,3 contre 1). Ce différentiel traduit une transformation
profonde des missions demandées, qui impose une montée en compétences rapide
pour rester à niveau.
La valeur accordée aux
diplômes traditionnels diminue, notamment dans les métiers où l’IA joue un rôle
accru. À l’échelle mondiale, la proportion d’emplois augmentés nécessitant un
diplôme a chuté de 66 à 59%, et de 53 à 44% pour les emplois automatisés.
En France, la tendance
est inversée : les emplois exposés à l’IA demandent aujourd’hui plus souvent un
diplôme. Entre 2019 et 2024, la part des offres exigeant un diplôme est passée
de 54 à 58% pour les métiers les plus exposés, tandis qu’elle a baissé de 13 à
10% pour les moins exposés. De même, la proportion d’emplois « augmentés » par
l’IA nécessitant un diplôme est passé de 58 à 62% sur la même période.
L’impact de l’IA
pourrait aussi accentuer certaines inégalités : dans tous les pays étudiés, les
femmes sont plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois exposés à
l’IA, ce qui pourrait accroître la pression sur leurs compétences.
Olivier Dupont complète
: «
L’avancée rapide de l’IA transforme non seulement les métiers mais aussi les
compétences requises. Ce n’est pas un simple enjeu de recrutement : même en
payant le prix fort pour des talents IA, ces compétences peuvent rapidement
devenir obsolètes sans des investissements pertinents dans la formation
continue. »
L’IA, un impératif
stratégique pour les entreprises
Pour libérer le plein
potentiel de l’IA, les entreprises doivent l’intégrer dès maintenant au cœur de
leur stratégie.
Le rapport identifie
cinq actions clés :
1. Utiliser l’IA pour transformer l’ensemble de l’entreprise.
2. Considérer l’IA comme un levier de croissance,
pas seulement d’efficacité.
3. Prioriser l’IA agentique.
4. Doter les salariés des compétences nécessaires pour exploiter l’IA.
5. Libérer le potentiel transformateur de l’IA en bâtissant la confiance.