[Etudes] 59% des indépendants utilisent l’IA, mais 44% évitent de le dire ou cherchent même à le cacher

Paradoxalement, 51% des entreprises voient l’IA comme une opportunité mais 53% des freelances comme un danger

 

Les freelances et l’IA : risque ou opportunité ?

ACASI, cabinet d'expertise comptable en ligne 100% dédié aux indépendants, a interrogé

5 560 Français, dont 1 802 freelances et 3 758 personnes représentant des entreprises (dirigeants, RH, managers, commerciaux, etc.). Une enquête qui révèle un fossé grandissant face à l’IA entre des indépendants qui l’utilisent déjà dans leur activité, et les entreprises qui restent encore frileuses.

 

Jonathan Cohen, CEO et fondateur d’ACASI, rappelle : « Notre enquête apporte un éclairage nouveau sur l’impact de l’IA générative et montre que les freelances sont les éclaireurs de l’économie de l’IA : ils l’utilisent plus, en tirent déjà des gains de productivité et de revenus, mais ils en perçoivent aussi très lucidement les risques. Selon nous, l’enjeu n’est pas d’opposer humains et IA, mais de construire des indépendants réellement augmentés : des professionnels qui gardent la maîtrise de la relation client, de la stratégie et de la créativité, tout en s’appuyant sur l’IA pour gagner en impact et en sérénité. » 

 

Des indépendants augmentés à l’IA

 

Près de 6 freelances sur 10 (59%) utilisent déjà l’IA dans leur activité, dont 36% de manière très régulière, alors que ce n’est le cas que de 12% des répondants en sociétés.

Côté entreprises, l’IA reste encore largement en dehors du quotidien : 38% n’y ont pas encore recours et 31% ne sont tout simplement pas intéressées.

 

On observe aussi un fort “effet test” dans les entreprises : 19% disent avoir essayé ces outils sans les utiliser réellement, contre seulement 5 % des indépendants, qui semblent bien plus enclins à intégrer l’IA dans leur pratique.

 

 

  

L’IA comme outil  

 

Dans le cadre professionnel, les indépendants semblent beaucoup plus convaincus que l’IA change réellement la donne : 54% d’entre eux estiment qu’elle leur permet de faire plus avec les mêmes ressources (dont 21% “tout à fait d’accord”), contre seulement 38% dans les entreprises. À l’inverse, près d’une entreprise sur deux (49%) se montre en désaccord avec cette promesse de productivité, quand les indépendants sont un peu plus partagés (37% en désaccord).

 

L’écart se retrouve très nettement dans les usages : 63% des freelances utilisent déjà l’IA, contre seulement 34 % des répondants en entreprise. Côté indépendants, l’IA est d’abord un copilote créatif et éditorial, utilisée pour le brainstorming (48%), la rédaction (41%) et la création visuelle (39%), mais aussi pour la synthèse de documents (27%) et le code / automatisation (21%). Dans les organisations, les usages restent bien plus timides : seuls 14% l’emploient pour trouver des idées, 13% pour analyser ou synthétiser des contenus et 11% pour rédiger, tandis que 66% des entreprises déclarent ne pas encore utiliser d’outils d’IA.

 

 

 

 

 

Quels impacts sur la productivité et les performances ?   

L’IA se traduit déjà en gains de productivité tangibles, surtout chez les indépendants : 40% d’entre eux estiment accomplir plus de travail dans le même temps grâce à ces outils, contre 23% seulement dans les entreprises.

Sur le terrain économique, le contraste est tout aussi net : 61% des indépendants affirment que leur performance (CA, marge, rentabilité…) a augmenté depuis l’arrivée de l’IA, dont 26% de façon “significative”, contre 43% des entreprises. Ces dernières restent plus prudentes : près d’un tiers (29%) ne voient pas d’évolution et 17% jugent qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. À l’inverse, les effets négatifs déclarés restent minoritaires, aussi bien chez les freelances (seulement 14% parlent d’une baisse de performance) que dans les entreprises (11%).

 

 

 

Des Freelances plus inquiets que les entreprises

 

55% des indépendants pensent que l’IA risque de réduire le recours aux prestataires externes (dont 28% “très fortement”), contre 36% seulement côté organisations, où une majorité relative (58%) ne prévoit pas vraiment de baisse.

 

Dans les faits, la relation évolue déjà, mais de manière nuancée. 21% des freelances et 16% des entreprises constatent que certaines missions auparavant externalisées sont désormais réalisées en interne grâce à l’IA, tandis que l’autre grande tendance est celle de la montée en gamme : 25% des indépendants et 31% des organisations voient l’IA pousser à faire appel à des profils plus spécialisés ou experts.

 

L’impact se joue aussi sur les tarifs (19% des freelances et 16% des entreprises évoquent une pression ou des renégociations), mais une part non négligeable des répondants estime que les volumes de missions restent stables et qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives.

 

  

  

Un usage de l’IA très tabou… et menaçant !  

Alors que 63% des freelances et 34% des salariés en entreprise déclarent l’utiliser, seule une minorité l’assume vraiment.

 

Côté indépendants, à peine 8% en font un élément ouvertement intégré à leur façon de travailler, tandis que 44% préfèrent éviter d’en parler ou chercher à le cacher, par crainte d’une mauvaise perception. En entreprise, la transparence n’est guère plus forte : seuls 14% des répondants évoquent l’IA spontanément ou quand c’est utile, et 20% admettent qu’ils la taisent délibérément, sur fond de 66% de non-utilisateurs.

 

Sur la perception globale, le fossé est spectaculaire : pour les freelances, l’IA est avant tout vécue comme une menace, avec 39% qui y voient un “vrai danger pour l’avenir du freelancing” et 14% “un risque sérieux”, contre seulement 38% qui la considèrent comme une opportunité, grande ou petite. Les entreprises, elles, adoptent un regard nettement plus serein : 51% parlent d’une opportunité, 24% d’un équilibre opportunité/risque, et seulement 4% jugent l’IA réellement dangereuse pour le freelancing.

  

 

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