Leader de l’Audit et du Conseil en France, KPMG publie l’édition 2025 de « Pulse of
Banking »,
qui met en exergue les principaux enseignements des premières
publications CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) sur un panel
de 20 banques européennes.
• Les banques sont au rendez-vous de la
transparence en se mobilisant pour ce premier exercice de reporting CSRD.
Quatre thématiques font consensus : changement climatique, effectifs propres,
consommateurs finaux et conduite des affaires ;
• 95% de l’empreinte carbone des banques
provient des émissions financées, mais les méthodologies et périmètres sont
encore hétérogènes, rendant les comparaisons complexes ;
• 80% des banques ont publié des plans de
transition sur les émissions financées, souvent exprimés en intensité mais sans
lien clair avec les actifs concernés ni couverture des scopes complets ;
• Bien que représentant jusqu’à 35% des
émissions scope 2, l’impact environnemental du numérique reste peu analysé et
documenté.
Les banques sont au
rendez-vous de la transparence en se mobilisant pour ce premier exercice de
reporting CSRD
Au travers de
l’exercice de reporting de leur gestion des Impacts, Risques et Opportunités
(IROs), les entreprises du secteur bancaire sont appelées à détailler leur
analyse des IRO’s selon le concept de double matérialité et rendre compte de
leur stratégie, des politiques mises en place, des plans d’action et de leurs
objectifs sur leurs thématiques significatives.
En moyenne, les
publications publiées par les 20 banques européennes du panel de Pulse of
Banking contiennent 203 pages, dont 74 pages liées à la taxonomie. Atteignant
46%, la taille des sections dévolues aux E, S et G – en excluant les
informations liées à la taxonomie – a presque doublé par rapport à l’année
précédente.
Ce premier exercice de
double matérialité révèle un consensus autour de 4 thématiques : le changement
climatique, les effectifs propres, les consommateurs finaux et la conduite des
affaires. Il a par ailleurs été relevé une absence de consensus autour de la
matérialité de la biodiversité.
Plusieurs défis restent
à relever concernant les données climatiques
- Seulement 65% des banques ont
complété les informations chiffrées sur les scopes 1, 2 et 3,
y compris 3,15
(émissions financées) dans le tableau obligatoire.
- 25% n’ont pas souhaité
communiquer sur les émissions liées à leur fonctionnement.
- 75% ont souhaité exclure
les émissions financées du tableau réglementaire.
• Les émissions financées, un défi
méthodologique majeur : 95% de l’empreinte carbone des banques provient des
émissions financées. Malgré les efforts significatifs des banques pour se
conformer aux exigences de transparence, des limitations méthodologiques et des
données partielles subsistent. Ces obstacles rendent difficile la comparabilité
des informations entre les différentes institutions, soulignant la nécessité
d'une harmonisation des pratiques sectorielles.
• Plans de transition : des engagements encore
trop génériques :
80% des banques ont publié des plans de transition sur les émissions financées,
souvent exprimés en intensité mais sans lien clair avec les actifs concernés ni
couverture des scopes complets.
• Le numérique, un impact sous-estimé : Bien que représentant
jusqu’à 35% des émissions scope 2, l’impact environnemental du numérique reste
peu documenté. Les initiatives de numérique responsable sont rarement
valorisées dans les rapports, alors qu’elles pourraient devenir un pilier
stratégique de performance durable.
90% des banques
adhèrent au NZBA (Net-Zero Banking Alliance), 80% d’entre elles ont communiqué
sur des engagements de réduction des GES sur les émissions financées et 60% ont
communiqué un plan de transition sur leurs opérations propres, dont 25% en
valeur absolue et 75% en intensité.
Vers un outil de
gestion stratégique ?
L'étude met en lumière
les efforts des banques européennes pour se conformer aux exigences de la CSRD
et améliorer leur transparence en matière de durabilité. Cependant, des défis
subsistent en termes de comparabilité des données et de structuration des informations
pour en faire de véritables outils de gestion. Les banques doivent continuer à
collaborer pour instaurer des pratiques sectorielles communes et répondre aux
attentes croissantes des parties prenantes en matière de durabilité.
Selon Arnaud Bourdeille, Associé, Responsable du secteur Banque, et Sylvie Miet, Associée, Lead Regulatory & Sustainable Banking Hub, chez KPMG en France : « Les efforts des établissements bancaires européens doivent être salués, même s’il reste du chemin à parcourir pour que la CSRD devienne un véritable outil stratégique d’aide à la décision. L’édition 2025 de Pulse of Banking nous montre que les banques doivent en particulier s’efforcer d’améliorer le caractère compréhensible de l’information transmise, en interne et pour l’ensemble de l’écosystème. C’est un défi à relever qui permettra aux directions de piloter efficacement leurs enjeux ESG, et aux parties prenantes d’être assurées de ce pilotage. »