Le rapport statistique annuel de l’ACPR complète son rapport d’activité, publié le 27 mai 2025.
Il
constitue un document de référence présentant les principaux indicateurs du
marché français de la banque et de l’assurance. Il restitue et synthétise
l’ensemble des données prudentielles et comptables collectées auprès des
établissements bancaires et des organismes d’assurance supervisés par
l’Autorité et permet de retracer l’évolution de ces deux secteurs en 2024.
L’an dernier, l’environnement macro-financier a été caractérisé par un reflux de l’inflation permettant une normalisation de la politique monétaire et favorisant la reprise progressive de la production de crédits.
Cet environnement a permis une stabilisation de la marge nette d’intérêt des banques fin 2024 puis un redressement au 1er semestre 2025. Parallèlement, les charges d’exploitation ont été maîtrisées et le coût du risque s’est accru tout en restant contenu pour le secteur bancaire. L’ensemble de ces évolutions et la bonne tenue des activités de marché se sont traduites par une progression de 7,8 % du produit net bancaire (PNB) après un recul de 2,9% en 2023. Le résultat net consolidé du secteur a atteint
42 milliards d’euros, en hausse de 16,9% par rapport à
2023 et le rendement des fonds propres s’est amélioré (6,6% après 5,9% en
2023). La situation prudentielle des banques françaises reste solide. Le ratio
de solvabilité CET1 moyen s’est établi à 16,1% fin 2024, quasi-stable par
rapport à fin 2023 et les ratios de liquidité sont restés largement supérieurs
aux minimums réglementaires avec un ratio LCR moyen à 145% et un ratio NSFR à
115,6%.
Dans le domaine
assurantiel, l’assurance non-vie a vu son chiffre d’affaires progresser dans un
contexte d’augmentation de la sinistralité. Dans l’ensemble, la rentabilité
technique du secteur s’est améliorée (ratio combiné, rapportant les coûts
totaux aux primes, à 96%, soit en baisse de 1 point de pourcentage) masquant
toutefois des situations très différenciées selon les branches d’activités et
les organismes.
L’assurance-vie a
enregistré une collecte nette historiquement élevée (+22,8 milliards d’euros)
représentant une part croissante des flux de placements financiers des ménages
dans un contexte où l’assurance-vie a pu servir des rendements relativement attractifs.
La rentabilité du
secteur de l’assurance dans son ensemble augmente, avec une hausse de 5% du
résultat net à 21 milliards d’euros. Le rendement des fonds propres atteint
ainsi 8,5% en 2024, un niveau supérieur à la moyenne enregistrée sur la
période 2016-2023 (6,8%).
Cette édition du rapport statistique annuel présente plus en détail la présence à l’international du secteur financier français (cf. focus p.13-24). Malgré un contexte géopolitique a priori moins porteur, le développement international du secteur financier français s’est poursuivi. La part des actifs internationaux représentait plus de 47 % du bilan du secteur bancaire français fin 2024, en hausse de 5 points de pourcentage par rapport à 2021. Les assureurs ont pour leur part réalisé 10,5% de leur chiffre d’affaires à l’international en non-vie.
Cette présence internationale permet aux établissements bancaires et
aux organismes d’assurance de diversifier leurs sources de revenus et les
risques auxquels ils sont exposés. Ce développement est principalement européen
: les institutions financières françaises sont des acteurs clefs de
l’intégration financière européenne comme en attestent la part des
contreparties européennes hors France dans les placements des assureurs (33%)
et dans les financements des banques françaises (19%).
Sur la période la plus
récente, les tendances observées en 2024 se confirment. Au 1er semestre 2025,
les principaux groupes bancaires ont vu leur chiffre d’affaires et leur
rentabilité s’améliorer avec des marges en capital toujours confortables après
la mise en application de CRR3. La collecte nette en assurance-vie a atteint un
pic historique de 34,6 milliards sur les 9 premiers mois de l’année et la
solvabilité du secteur s’est légèrement renforcée au 1er semestre (ratio de
couverture du CSR de 244%).
Ces performances ne doivent toutefois pas occulter des perspectives macro-économiques moins favorables. Le contexte géopolitique international reste complexe, les perspectives macroéconomiques en Europe en demi-teinte tandis que la situation budgétaire française reste un sujet de préoccupation. Bien que les impacts directs de court terme pour les banques et les organismes d’assurance de cet environnement global (en particulier des perspectives des finances publiques françaises) paraissent limités, l’ACPR continue de suivre avec attention les possibles effets à moyen terme sur l’économie dans son ensemble et donc indirectement pour le système financier français.


