Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Expertises] « Actifs Privés en 2025 : Nouvelle allocation ou ajustement stratégique ? »

Retour sur la 2nde édition du Private Markets Place, évènement coorganisé par AirFund et Fund Channel.

 

AirFund, Marketplace digitale visant à simplifier la distribution de fonds d’actifs privés, et Fund Channel ont organisé le mardi 6 mai la seconde édition du Private Markets Place à Paris.

Cet évènement désormais incontournable pour les acteurs de la distribution et du Private Equity portait sur le thème : « Actifs Privés en 2025 : Nouvelle allocation ou ajustement stratégique ? ».

 

À l’occasion de cet événement, un panel d’experts de premier plan s’est réuni, composé de :

- Claire Chabrier, Managing partner au sein d’Amundi Private Equity Funds

- Olivier Dauman, Global Head of Investor Relations Private Markets

- Stéphane Rudzinski, Président de Rhétorès Finance

- Nicolas Capelli, Avocat associé au sein du cabinet Morgan, Lewis & Bockius LLP

- Yann Charraire, Directeur Général Délégué d’AirFund

 

À travers des échanges riches et parfois contrastés, plusieurs lignes de force ont émergé, révélant à la fois l’ancrage croissant de ces véhicules dans les allocations et la diversité des approches selon les profils d’investisseurs.

 

Consensus sur la croissance structurelle du marché

 

Les intervenants se sont accordés sur un point : le capital-investissement connaît une accélération historique de sa démocratisation. En France, plus de 5 milliards d’euros ont été levés auprès des particuliers en 2024, soutenus par une conjonction de facteurs :

• L’adoption de mesures réglementaires structurantes, notamment dans l’assurance-vie et l’épargne retraite pilotée ;

• L’intégration croissante des solutions digitales dans la distribution ;

• La volonté marquée des sociétés de gestion de rendre cette classe d’actifs plus accessible.

 

Ce mouvement de fond s’accompagne d’un changement culturel : le Private Equity sort d’un périmètre élitiste pour se positionner comme une brique potentielle des allocations long terme.

 

Divergences nettes sur les fonds semi-liquides

 

L’essor des fonds evergreen semi-liquides illustre cette dynamique d’ouverture, mais divise les acteurs :

• D’un côté, ces fonds sont perçus comme un vecteur de démocratisation, en rendant les actifs non cotés plus accessibles et compatibles avec des véhicules assurantiels ;

• De l’autre, certains expriment des réserves sur la clarté de l’offre, soulignant le risque d’ambiguïté pour les investisseurs quant à la liquidité réelle et aux contraintes d’engagement.

 

Tous convergent néanmoins sur un impératif : l’éducation financière reste un préalable indispensable à une distribution responsable.

 

L’allocation aux actifs privés : convictions partagées, méthodes divergentes

 

Sur le plan de l’allocation, les visions varient :

• Certains recommandent une allocation cible de 20 à 40% dans les portefeuilles clients, estimant que les actifs privés offrent une régularité de performance, une meilleure maîtrise des cycles, et des moteurs de création de valeur clairs.

• D’autres défendent des approches plus modulées de 10 à 15%, tenant compte de la liquidité globale du portefeuille et de la capacité des clients à absorber les caractéristiques de cette classe d’actifs.

 

Dans tous les cas, la recherche de diversification – par stratégie, secteur et géographie – reste une constante dans les constructions d’allocations.

 

Marché en tension, opportunités renforcées

 

Le contexte macroéconomique – taux d’intérêt élevés, pressions géopolitiques, incertitudes politiques (notamment aux États-Unis) ont suscité deux lectures opposées :

• Pour les uns, ces turbulences renforcent la pertinence d’une exposition Private Equity, historiquement résiliente, avec des performances fortes lors des cycles tendus. Le midmarket buyout et les stratégies infrastructure ou dette privée sont alors perçus comme des refuges de performance.

• Pour d’autres, ces éléments appellent à une prudence accrue dans la sélection des millésimes, et à un usage renforcé du secondaire ou du co-investissement, pour maîtriser les points d’entrée et accélérer la visibilité sur les cash-flows.

 

Une classe d’actifs à structurer, expliquer et accompagner

 

Le capital-investissement dispose en France d’un réservoir de croissance considérable, encore sous-exploité. Le taux d’équipement des clients privés reste inférieur à 1% dans certaines banques, illustrant un potentiel de développement encore important.

 

Mais cette croissance doit s’accompagner de conditions de marché adaptées : structuration juridique rigoureuse, effort pédagogique soutenu, et qualité de gestion homogène entre les investisseurs institutionnels et particuliers.

 

Les actifs privés ne sont plus en marge des allocations patrimoniales et s’ils suscitent encore des divergences quant aux modalités d’accès ou à leur degré de liquidité, leur place au sein des portefeuilles de long terme ne fait plus débat. Entre cadre réglementaire renforcé, sophistication de l’offre, et attentes grandissantes des clients, les professionnels ont désormais un rôle clé à jouer pour accompagner la montée en puissance de cette classe d’actifs avec rigueur et pédagogie.


Articles en relation

loading