Par Philippe Lauzeral,
Directeur Général de Finzzle groupe.
« Aujourd'hui,
l'immobilier n'échappe pas aux bouleversements économiques, sociétaux et
environnementaux. Dans ce contexte d'incertitude, le besoin pour les
particuliers d’un accompagnement compétent n'a jamais été aussi fort. Alors que
le Gouvernement prépare un décret déterminant pour l'accès aux métiers de
l'immobilier, il est donc impératif de bâtir un modèle de formation ambitieux,
efficace et surtout adapté aux réalités opérationnelles du secteur. En effet,
seule une réforme intelligente et connectée au terrain permettra d’élever les
standards de la profession. »
Comprendre pour mieux
accompagner
Dans un contexte marqué
par l'inflation, la crise énergétique, l'évolution chaotique du marché
immobilier et les interrogations sur l’avenir des retraites, chacun est
confronté à des choix essentiels : se loger, investir et préparer sa retraite
ou transmettre.
Et pourtant, la
majorité des Français – 59% selon une étude récente – déclarent manquer
d'informations pour prendre des décisions financières éclairées. Cette réalité
impose un constat : l’Etat ne peut pas se contenter de demi-mesures pour ce
décret. Il est crucial de pouvoir garantir un accompagnement fondé sur des compétences
solides et une information fiable.
Réussir la réforme :
une exigence de pragmatisme
Renforcer l'accès à la
formation est une nécessité. Depuis plusieurs années, des dispositifs rigoureux
existent déjà : formation continue obligatoire, certification des compétences,
montée en puissance de modules spécialisés, contrôle de conformité par des
cellules internes indépendantes. Depuis 2012, au travers de Prodemial Business
School, notre organisme de formation certifié Qualiopi et ISO 9001, Finzzle
groupe œuvre pour mettre en avant l’importance d’un modèle rigoureux connecté
au réel.
Aujourd’hui, plusieurs
principes doivent guider la réforme actuelle :
• Privilégier la
formation à distance avec des outils de contrôle robustes : la digitalisation de
la formation, soutenue par des dispositifs de vérification du temps de
connexion, de l’identité et de la présence lors des évaluations, permet de
concilier accessibilité, rigueur pédagogique et réduction de l’empreinte
carbone.
• Valoriser
l’expérience professionnelle et construire des parcours modulaires : une expérience de 18
mois dans le secteur doit être reconnue. Le socle initial de formation, estimé
entre 40 et 50 heures, doit être commun et obligatoire, couvrant les
fondamentaux juridiques, commerciaux, techniques et déontologiques. Des modules
spécialisés doivent permettre d’épouser les différentes réalités : transaction,
investissement locatif, gestion locative, syndic, promotion immobilière.
• Organiser une
transition progressive et pilotée : la mise en œuvre du nouveau cadre doit laisser
place à une adaptation pragmatique. La validation des compétences par les
titulaires de la carte professionnelle, dans un cadre réglementaire renforcé,
serait une solution efficace pour garantir la montée en compétence de leurs
collaborateurs et des mandataires.
Un appel à la
co-construction pour une réforme utile et pérenne
Il ne reste plus de place pour l'approximation ni pour les décisions verticales coupées des réalités. Le gouvernement a entre ses mains une responsabilité immense : celle de transformer une obligation réglementaire en une véritable impulsion de progrès pour tout un secteur. L’heure n’est plus aux demi-mesures ni aux textes théoriques sans ancrage. Ensemble, professionnels et autorités publiques, nous avons l’opportunité de forger un modèle exemplaire, qui protège, qui élève, et qui donne confiance. Ne pas écouter le terrain serait rater l’essentiel ; entendre les acteurs, au contraire, c’est donner à cette réforme la force et la légitimité qu’elle mérite. Le temps presse, l’ambition doit être à la hauteur.