L’Unédic
publie la 3ème édition de son enquête « Le travail en transitions », en
collaboration avec le cabinet Elabe.
Plus de 2 000 actifs ont été interrogés sur leurs perceptions des conséquences de la transition démographique sur l’emploi et le marché du travail. L’enquête se penche sur trois phénomènes démographiques qui peuvent influencer la vie professionnelle des actifs : la parentalité avec l’arrivée du premier enfant, la situation d’aidant et la fin de la carrière professionnelle.
La transition
démographique, un bouleversement du marché du travail
La transition
démographique bouleverse le monde du travail. 6 actifs sur 10 considèrent
qu’elle aura un impact fort sur le marché du travail et les entreprises. Selon
eux, cet impact porte notamment sur la durée de la vie professionnelle qui sera
plus longue (78%), sur la nécessité de se former pour s’adapter aux évolutions
(76%), sur la probable baisse de la population active (62%). Par ailleurs, 45%
des actifs anticipent que la transition démographique générera davantage de
destructions d’emplois que de créations.
« Les évolutions
démographiques redéfinissent en profondeur le monde du travail et
l’organisation de la société. Face à ces mutations, l’Unédic joue un rôle clé
en étant attentive aux besoins des demandeurs d’emploi, des salariés et des
employeurs »,
explique Jean-Eudes Tesson - Président de l'Unédic
La difficile
conciliation entre parentalité et vie professionnelle
Près de 3 actifs sur 10 déclarent avoir déjà retardé ou envisagé de retarder un projet d’enfant, jusqu’à
4 sur 10 chez les 18-39 ans. Parmi les raisons évoquées, 28% citent des
raisons professionnelles (charge de travail, emploi précaire, chômage, nouvel
emploi…), devant des motifs financiers (23%).
Dans le monde du
travail d’aujourd’hui, 8 actifs sur 10 déclarent que faire une pause dans sa
vie professionnelle pour élever un enfant peut nuire à sa carrière. 66% des
femmes actives estiment que le fait d’avoir un enfant peut être un frein à la
carrière professionnelle (vs 62% pour les hommes). Pour concilier travail et
parentalité, les actifs attendent des employeurs des aménagements : services de
garde d’enfant, aménagements des horaires/congés, accès facilité au
télétravail…
Les employeurs ont un
rôle à jouer auprès des actifs aidants
15% des actifs
déclarent être aidants d’un proche âgé de 55 ans et plus. Les actifs aidants
sont une population plus féminine (54%) et en télétravail (47%), mais pour le
reste des critères (CSP, niveau de diplôme) ils sont proches des non-aidants.
Près de 9 actifs sur 10
estiment que la situation d'aidant est difficile à gérer quand on a une
activité professionnelle. Cette situation est synonyme de trajectoire
professionnelle freinée, voire de renoncements : 1 actif aidant sur 2 déclare
avoir renoncé à changer d’entreprise ou de métier, à suivre une formation, ou
encore à accepter une promotion. En outre, 4 sur 10 craignent de perdre leur
emploi.
Loin d’être résignés,
les actifs aidants aspirent à trouver un équilibre avec leur vie
professionnelle. Pour faciliter leur quotidien, ils expriment le besoin
d’aménagements, notamment en matière d’horaires.
1 aidant salarié sur 2
déclare n’avoir bénéficié d'aucun aménagement de son employeur et 6 sur 10 n’en
ont pas parlé ou estiment ne pas avoir été écoutés.
Lorsqu’ils sont
proposés, les aménagements apportent des bénéfices significatifs : 81% des actifs aidants
ayant bénéficié d’un soutien de leur employeur se disent satisfaits de leur
situation professionnelle (+16 points par rapport à ceux qui n’en ont pas
bénéficié), tandis que 76% jugent leur équilibre entre vie professionnelle et
personnelle nettement amélioré (+14 points).
Une forte préoccupation
pour la fin de carrière
Pour les actifs, en
moyenne, on est « senior » à partir de 52 ans dans une entreprise. 3 actifs sur
4 déclarent régulièrement ou parfois penser à la fin de leur vie
professionnelle. Quand ils y pensent, 56% ressentent plutôt de l’inquiétude
(crainte d’une baisse des revenus ou d’une perte d’emploi…).
Dans le monde du
travail, il y a un constat partagé par toutes les générations : les jeunes et
anciennes générations n’ont pas la même vision et la même définition du
travail, mais le dialogue est possible.
9 actifs sur 10
considèrent que les seniors ont des savoirs à partager, à transmettre aux
jeunes générations. Les seniors sont perçus comme un vivier de talents, un
atout pour l’entreprise, des personnes nécessaires à la transmission des
compétences et à la stabilité des équipes.
Conclusion de Patricia Ferrand, Vice-présidente de l'Unédic : « Les parcours de vie et les parcours professionnels sont profondément liés, des évènements personnels peuvent influencer des trajectoires professionnelles. Les partenaires sociaux, qui pilotent et gèrent le régime d’assurance chômage, veillent à analyser ces mutations de la société pour mieux sécuriser les parcours de chacun »


