JobTeaser, plateforme leader en Europe pour l’orientation et le recrutement des jeunes talents, publiera le 20 mai une étude analysant les métiers en tension en France en 2025.
Ce travail met en lumière un paradoxe saisissant : malgré un
taux de chômage des jeunes en hausse à 19,2% en février 2025, plus de la moitié
des recruteurs peinent à pourvoir des postes juniors, en particulier dans les
secteurs techniques et innovants.
L’étude se fonde sur un indice de tension des “métiers jeunes diplômés”, basé sur des données exclusives de la plateforme. Cet indice évalue la difficulté à pourvoir un poste junior (stage, alternance, premier emploi) en croisant le volume de candidatures reçues et le volume de postes à pourvoir.
Basé sur l’analyse de plus de 4 millions de candidatures et 250 000 offres d’emploi disponibles sur JobTeaser, il révèle un déséquilibre structurel sur certaines fonctions. En première ligne : les métiers de l’ingénierie, avec un déficit annuel de 20 000 jeunes diplômés, un écart qui pourrait atteindre 54 000 d’ici 2030. Les métiers de la vente, de l’environnement et des RH comptent également parmi les plus touchés. À l'inverse, les métiers de la finance attirent un grand nombre de candidats, entraînant une forte concurrence pour un nombre de postes limité.
Comment lire l’indice :
pour les métiers “qualité et maintenance”, compte tenu du volume d'offres
actuel, le niveau de candidatures effectif est de 52% par rapport aux
candidatures attendues pour ce métier, le métier est donc particulièrement
difficile à pourvoir
Comme l’indique
l’indice de métiers en tension JobTeaser, ces pénuries touchent certains
métiers plus que d’autres.
• Ingénierie : une pénurie structurelle
qui s’intensifie
Parmi les 10 métiers
les plus en tension, 7 concernent des métiers ingénieurs. La France a besoin de
60 000 jeunes diplômés ingénieurs par an mais n’en forme que 40 000. Le déficit
annuel de 20 000 ingénieurs s’aggrave en raison de la diminution des
inscriptions dans les filières scientifiques, en particulier parmi les femmes,
dont le nombre a chuté de 28 % depuis 2019.
• Vente : une offre d’emploi pléthorique
Les métiers
commerciaux, avec un indice de tension de 72 sur JobTeaser, peinent à recruter
en raison d’un volume d’offres particulièrement élevé.
• Environnement : un manque d’attractivité
Les métiers de
l’environnement et du développement durable peinent à attirer les jeunes
talents malgré une forte hausse des offres (+270 % depuis 2022) et l’essor de
la transition écologique, se classant seulement au 19ᵉ rang des métiers les
plus recherchés.
Recrutement des profils
juniors : des pénuries aux causes multiples
Pour Adrien Ledoux, CEO
de JobTeaser :
« Alors que la marché du travail se retourne en 2025, les DRH ont
toujours du mal à recruter des profils juniors pour une large palette de
métiers dans plusieurs secteurs. Une analyse attentive des données révèle que
la pénurie de jeunes talents s'explique par des causes différentes selon les
métiers, ces causes pouvant parfois se combiner. Notre étude vise à éclairer ce
paradoxe et à donner des clés pour y répondre. »
Quelles sont ces causes
?
• l’attractivité limitée de certaines
formations,
comme pour les parcours ingénieurs, dont certains jeunes d'aujourd'hui se
détournent ;
• la faiblesse des rémunérations - c'est le cas des
métiers de l'environnement ;
• l’hyper-abondance d’offres : les métiers du
commerce, en dépit d'un très grand nombre de candidatures, connaissent une
offre encore plus pléthorique ;
• le retard d’adaptation de l’offre de
formation.
Certains secteurs émergents comme la cybersécurité recrutent de manière
exponentielle sans que l'offre de formation ne se soit encore adaptée à cette
demande récente ;
• la faible parité de certains métiers. Ce qui, mécaniquement,
diminue la taille du vivier des talents pour ces secteurs. A titre d’exemple,
les métiers de la programmation ne comptent que 15% de femmes et les métiers RH
seulement 20% d'hommes ;
• un déficit d’image du secteur, comme c’est le cas par
exemple pour le secteur de l’industrie.
Quelles stratégies
gagnantes pour les recruteurs ?
Pour Michaël Giaj,
Insight Manager de JobTeaser : « en 2025, le chômage des jeunes repart à
la hausse, et les recruteurs n'ont jamais reçu autant de candidatures. Mais
malgré ce volume croissant, la qualité et l'adéquation des profils ne suivent
pas toujours. Le paradoxe est là : plus d’un recruteur sur deux peine à
pourvoir ses postes ouverts. Dans ce contexte, identifier les métiers les plus
en tension et ajuster sa stratégie RH aux différentes raisons qui expliquent la
pénurie de candidats est crucial. D’autant que ici 2030, 800 000 postes seront
à pourvoir annuellement, notamment portés par les départs à la retraite. Les
difficultés à recruter des jeunes talents devraient persister.”
Quelles peuvent être
les pistes à mettre en place par les entreprises afin de surmonter ces
difficultés de recrutement ?
• jouer la carte de l’active sourcing : cibler directement les
candidats dans les écoles où ils se trouvent et en fonction de leurs
spécialités
• privilégier la transparence et l’authenticité via la marque
employeur et le process de recrutement ;
• investir dans la formation continue et promouvoir la parité
dans les filières sous-représentées ;
• développer sa visibilité via la participation
régulière aux forums écoles ;
• renforcer sa compétitivité sur les rémunérations
& avantages ;
• clarifier le plan de carrière et les perspectives
d’évolutions proposées.
Mieux orienter les
étudiants : adapter les cursus, individualiser l’accompagnement
Selon la Dr. Amber
Wigmore Álvarez, directrice des Partenariats Universités et Écoles chez
JobTeaser :
« Notre étude dresse un constat fort : les choix d’orientation des
étudiants se font trop souvent à l’aveugle. Il est urgent de mieux informer les
jeunes talents sur les opportunités réelles d’intégration professionnelle.
L’étude met également
en lumière un décalage durable entre l’émergence rapide de nouveaux métiers et
l’offre de formation disponible pour y répondre. Il est essentiel que la France
améliore son système d’orientation professionnelle, à travers deux axes majeurs
: aider les jeunes à faire des choix alignés avec leur personnalité et leurs
aspirations, et les informer clairement sur les secteurs porteurs comme sur
ceux plus saturés.
Les dernières études
JobTeaser montrent une évolution majeure : les jeunes se projettent désormais
sur 12 à 18 mois pour leur premier emploi, contre 3 à 4 ans avant la crise
sanitaire, et la moitié d’entre eux envisage de changer totalement de métier à
court terme. »
Le rapport propose également des conseils concrets pour mieux recruter, à travers des témoignages d’experts tels que Philippe Rouch (ENSAM) et Caroline Fabre (Printemps), Stéphane Dahan (Alten) qui partagent leurs bonnes pratiques pour séduire les jeunes diplômés