Alors que la transition écologique
s’impose comme un impératif mondial face à l’urgence climatique, la question de
sa dimension sociale devient de plus en plus cruciale. Une nouvelle étude de la
chaire Impact Positif d’Audencia met en lumière la perception des salariés
français concernant la transition écologique et sociale juste. Si la majorité
considère qu’elle représente une opportunité pour la société et les
entreprises, plusieurs défis restent à surmonter, notamment en matière de
financement et d’inégalités sociales.
La transition
écologique et sociale continue de diviser, mais surtout d’interroger l’ensemble
des acteurs économiques et sociaux. Si l’urgence climatique a conduit les
entreprises à intégrer la durabilité dans leur stratégie, la question d’une
transition véritablement juste, qui bénéficie équitablement à tous, se pose
avec insistance. Cette interrogation se trouve au cœur de la nouvelle étude
menée par la chaire Impact Positif, qui interroge les salariés sur leurs
attentes et perceptions face à ces mutations profondes.
Le bilan ? Une majorité de
salariés considère la transition comme une opportunité, mais les défis sont
nombreux et certains obstacles restent majeurs. Alors que les entreprises
s’engagent de plus en plus dans cette voie, la réussite de cette transformation
dépendra de leur capacité à concilier impératifs écologiques et justice
sociale.
Une opportunité pour
une société plus égalitaire mais de nombreux défis à relever
D’après l’étude menée par OpinionWay pour la chaire Impact Positif d’Audencia, 68% des salariés français estiment que la transition écologique et sociale représente une opportunité pour les entreprises. Plus encore, 73% d’entre eux la voient comme un levier pour une société plus égalitaire, bien que
52% nuancent cette vision,
reconnaissant les risques et défis associés.
Les salariés ne cachent
pas les nombreux défis à surmonter pour réussir cette transition. L’un des
principaux enjeux identifiés reste le financement. Près de 40% des répondants
considèrent le manque de ressources financières comme l’obstacle majeur à une
transition juste. D’autres défis concernent la complexité des normes (38%), la
pression concurrentielle (31%) et l’incertitude sur les retours sur
investissement à court terme (35%).
Les questions d’équité sociale et territoriale sont également au cœur des préoccupations : près de
40%
des salariés estiment qu’il est essentiel de garantir un accès équitable aux
infrastructures écologiques pour tous, y compris dans les zones rurales ou
défavorisées. Par ailleurs, 40% plaident pour une meilleure répartition des
bénéfices économiques de la transition entre toutes les régions et catégories
sociales.
Une transition à la
fois écologique et sociale : un défi systémique pour les entreprises
Les entreprises jouent
un rôle central dans la réussite de cette transformation. Elles doivent
s’engager dans le développement durable des infrastructures locales, soutenir
l’économie locale, et créer des emplois pérennes dans les secteurs liés à la
transition écologique et sociale. Toutefois, les salariés soulignent que la
transition ne se limitera pas à la simple adoption de nouvelles pratiques
écologiques : elle doit aussi répondre à des enjeux sociaux majeurs. Parmi les
priorités, l’intégration des personnes en difficulté dans les nouveaux emplois
créés et la lutte contre les discriminations dans les reconversions
professionnelles occupent une place centrale.
Si la transition vers
une société plus durable et équitable est largement perçue comme une nécessité,
de nombreux obstacles entravent sa mise en œuvre. Le manque de financement pour
les investissements nécessaires reste le frein majeur (40%), suivi des
contraintes réglementaires (38%) et de la complexité des normes à respecter (35%).
De plus, certains salariés pointent la résistance au changement de leurs pairs
comme un facteur limitant la réussite de cette transition (29%).
À l’heure où la
Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) devient un enjeu incontournable,
cette étude montre que la compatibilité entre transition écologique et justice
sociale est loin d’être acquise. Les salariés reconnaissent le potentiel d’une telle
transition pour favoriser une société plus juste, mais ils en appellent à des
actions concrètes pour que ses bénéfices soient partagés équitablement.
Il est nécessaire que les entreprises dépassent le simple cadre écologique pour intégrer pleinement les dimensions sociales de cette transformation. Au final, une transition juste, évidemment inclusive, ne pourra se réaliser que si les acteurs économiques, les gouvernements et la société civile unissent leurs efforts dans une démarche systémique et territorialisée.