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[Tribune] Espionnage : comment reconnaître une visioconférence non sécurisée ?

Lors de son dernier flash sur l’ingérence économique en février 2023, la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) a mis en exergue les conséquences d’une visioconférence non sécurisée en énumérant plusieurs exemples concrets. Son objectif est d’inciter les entreprises à être plus vigilantes face à ce danger, faute de quoi leur intégrité pourrait être mise en danger.

Pour des raisons évidentes de sécurité, des acteurs de la défense, de l’armement, ou de l’industrie ont un besoin crucial de confidentialité de leurs échanges. Les entreprises rencontrent les mêmes problématiques lors de leurs comités de direction, de réunions techniques, R&D ou commerciales et l’espionnage industriel fait partie des principales menaces pour elles.

Dans ce contexte, Renaud Ghia, Président de Tixeo, rappelle ici les différents critères permettant de reconnaître une visioconférence non sécurisée.  

Un accès non contrôlé à la réunion en ligne

Certaines visioconférences sont accessibles grâce à un lien de connexion partageable et permettent de convier des participants supplémentaires à la dernière minute. Néanmoins, il existe un risque d’intrusion de personnes potentiellement malveillantes comme en 2020 avec le journaliste hollandais Daniël Verlaan dans une visioconférence confidentielle. En cas d’absence de contrôle des participants, n’importe qui peut se connecter et accéder aux informations de la réunion.

Des flux de communications non chiffrés

Il existe un risque d’espionnage des échanges audio, vidéo ou data sans la protection d’un chiffrement de bout en bout. Ce système de transmission de données autorise uniquement l’émetteur et les destinataires à déchiffrer ces données sans aucune phase de déchiffrement entre eux. Certains logiciels de visioconférences extra-européens revendiquent ce type de chiffrement mais sont pourtant soumis à des réglementations étrangères, comme le Cloud Act. Celui-ci oblige les éditeurs à mettre à disposition des back doors (portes dérobées) dans leur logiciel afin de permettre l’écoute des communications sous certaines conditions par les autorités. Cependant, ce dispositif représente une faille de sécurité que les hackeurs peuvent découvrir afin d’espionner les communications.

Des comportements suspects de la part des participants

Lors d’une visioconférence, la menace peut éventuellement être interne, ce qui invite à être attentif à certains signaux suspects émanant des participants. Dans son flash, la DGSI aborde l’exemple frappant d’une salariée en 100% télétravail, qui ne se montre jamais à la webcam et enregistre les visioconférences auxquelles elle participe. La captation d’informations stratégiques représente un danger d’espionnage industriel pour une entreprise.

La sécurité de l’entreprise passe par une sensibilisation des équipes, notamment en télétravail. Il est primordial que les salariés puissent comprendre les risques liés aux visioconférences non sécurisées et en maîtriser les bonnes pratiques. Pour chaque réunion en ligne, organisateurs et participants doivent être capables de jauger le niveau de sécurité adéquat et ainsi d’adapter leur vigilance en conséquence (vérification des invités, webcam activée pour tous, haut niveau de complexité des mots de passe…). Enfin, il est essentiel de surveiller le niveau d'information divulgué aux différentes parties prenantes et d'éviter de discuter de sujets sensibles si la confidentialité n'est plus garantie.

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