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[Etude] Les fusions-acquisitions se maintiennent à un niveau record

L’analyse de Willis Towers Watson.

L’activité M&A mondiale a atteint un niveau historique au deuxième trimestre, effaçant les précédents records enregistrés lors du premier trimestre. L’année 2021 est bien partie pour être la plus faste de l’histoire. Le bond sans précédent des opérations de fusion-acquisition intervient après un rebond marqué de la confiance des acteurs économiques, les entreprises étant déterminées à repartir de l’avant dans un monde post-Covid marqué par une véritable révolution technologique.

En termes de performance boursière, les acquéreurs ont surperformé le marché de +2,1 pp pour les opérations valorisées à plus de 100 M$ au deuxième trimestre 2021. Selon le Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM) de Willis Towers Watson, c’est la première fois depuis 2017 que les acquéreurs ont surperformé durant deux trimestres consécutifs. Sur les douze derniers mois, les acquéreurs ont surperformé l’indice M&A de +3,2 pp, grâce à un très bon premier trimestre.

Jean Cazeneuve, directeur de l’activité conseil M&A pour la France chez Willis Towers Watson, explique : « C’est l’une des périodes les plus actives que nous ayons jamais vues. Le marché des M&A est en pleine reprise dans presque tous les secteurs, sous l'impulsion d'entreprises riches en liquidités et contraintes de se réorganiser en réponse à la pandémie de Covid.
Les observateurs redoutent toujours une poussée d’inflation d’ici la fin de l’année, ce qui provoquerait une hausse des taux d’intérêt et mettrait un terme au boom historique des fusions-acquisitions. Ces craintes semblent toutefois prématurées au regard de la frénésie actuelle alimentée par des dynamiques de marché qui devraient soutenir, voire doper l’activité M&A au second semestre 2021. Parmi ces dynamiques figure notamment le besoin de déployer le capital, de se doter de nouvelles capacités technologiques et de répondre à l’activisme de plus en plus fort des actionnaires ».

Réalisée en partenariat avec le M&A Research Centre de la Bayes Business School (anciennement Cass), l’étude montre que le bond des opérations de M&A et l’amélioration des performances boursières, que l'on a commencé à observer fin 2020, après un effondrement au début de la pandémie, sont dus en grande partie au rebond de l’activité en Amérique du Nord et en Europe.

Pour le troisième trimestre consécutif, avec la forte contribution des SPAC, les acquéreurs d’Amérique du Nord ont surperformé l’indice régional (+1,6 pp), portés par une hausse spectaculaire des volumes de 58% par rapport au premier trimestre et de 244% par rapport au deuxième trimestre 2020 (le nombre d’opérations est passé de 52 à 179). De fait, la région affiche le plus gros volume trimestriel de transactions depuis 2008.

Les acquéreurs d’Europe ont poursuivi sur leur excellente lancée en surperformant l’indice régional de +6,4 pp, à la faveur d’une envolée de l’activité au deuxième trimestre 2021 (59 opérations menées à terme). Il s’agit également d'un record historique pour un deuxième trimestre. Dans le même temps, la Grande-Bretagne reste une destination de choix pour les M&A d’acquéreurs non britanniques qui, non découragés par le Brexit et confortés par l’excellente performance du FTSE 100, manifestent toujours de l’intérêt lorsqu’il s’agit de racheter des entreprises britanniques. Les acquéreurs britanniques ont également surperformé leur indice régional au cours des douze derniers mois (+11,4 pp).

En revanche, les acquéreurs de la région Asie-Pacifique ont sous-performé leur indice régional de -0,7 pp, avec seulement 32 opérations menées à leur terme au deuxième trimestre 2021. Il s’agit du volume le plus faible depuis 2014. La Chine a également enregistré son plus faible volume d’opérations depuis 2013, après avoir atteint un pic d’activité en 2015.

L’activité M&A a poursuivi sur sa belle lancée du premier trimestre 2021 : les acquéreurs à l’appétit insatiable ont finalisé un nombre record de transactions pour un deuxième trimestre (278), selon les derniers chiffres de l’indice Willis Towers Watson. Il s’agit d’une hausse importante, même lorsqu’on la compare au volume élevé du premier trimestre 2021 (206 opérations).

L’étude révèle que le premier semestre a également été marqué par une activité sans précédent, avec 484 opérations menées à terme, soit 58% de plus qu’au premier semestre 2020 (307 opérations), lorsque l’économie mondiale a été mise à l’arrêt à cause de la pandémie. Il s’agit d’un record pour un premier semestre depuis que Willis Towers Watson a lancé son indice M&A en 2008.

Jean Cazeneuve conclut : « Les entreprises repartent de zéro après la pandémie. Elles se restructurent pour être plus résilientes, pour réduire les coûts et se repositionnent pour doper leur croissance future. Cela concourt à accélérer les tendances préexistantes comme la transformation numérique et l’évolution du comportement des consommateurs. Les nombreuses cessions d’activité réalisées par des entreprises qui continuent à se délester d’actifs non stratégiques laissent entrevoir des perspectives robustes pour l’activité M&A au second semestre 2021.
Dans le monde post-Covid, l’attention se portera de nouveau sur la tendance croissante à la décarbonisation, tendance qui pourrait provoquer le plus grand bouleversement dans les prochaines années et décennies. À l’heure où les entreprises sont déterminées à revoir complètement leurs modèles d’affaires et leurs modèles opérationnels pour atteindre la neutralité carbone, les fusions-acquisitions joueront à n’en pas douter un rôle essentiel dans cette transition vers une économie bas carbone. Dans un processus qui entraînera son lot de gagnants et son lot de perdants, les audits d’acquisition et l’intégration renforcée deviendront des composantes de plus en plus importantes des opérations de M&A rentables et équitables ».

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