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[Etudes] Seul 1 indépendant sur 20 optimise vraiment sa fiscalité

En France, les indépendants abandonnent chaque année 10 à 17 milliards d’euros de déductions auxquelles ils auraient droit.

 

ACASI, cabinet d'expertise comptable en ligne 100% dédié aux indépendants, a interrogé 1 701 personnes indépendantes/freelances sur la brûlante question de l’optimisation fiscale qui reste effectivement à optimiser…

 

Selon Jonathan Cohen, fondateur d’ACASI : « Les résultats de ce sondage confirment un paradoxe bien français : les indépendants dénoncent à juste titre la pression fiscale, mais utilisent très peu les outils d’optimisation… pourtant totalement légaux. Le débat public se focalise sur la holding, fantasmée comme une baguette magique pour “ne plus payer d’impôts”, alors que son intérêt fiscal est en réalité limité à quelques cas patrimoniaux alors que des dispositifs simples, encadrés et à effet immédiat sur le net perçu sont très peu médiatisés. Plus inquiétant encore, 1 indépendant sur 2 n’exerce pas sous la forme sociale la plus adaptée. On débat de la taxe Zucman et des « ultra-riches », mais sur le terrain, les fondamentaux fiscaux restent mal maîtrisés alors qu’ils permettent déjà une contribution juste au financement du modèle social français. »

 

Seul 1 indépendant sur 20 est « doué » pour l’optimisation fiscale

 

Les indépendants et freelances sont bien loin de maîtriser les rouages de l’optimisation fiscale. En effet, en présentant 10 vrais leviers d’optimisation, seulement 5 % répondent correctement et cochent toutes les bonnes réponses.

 

Les très hauts scores de la holding (72%) et de la SCI (67%) montrent une forte croyance dans les montages structurés, alors qu’ils ne sont utiles que pour des situations spécifiques, souvent plus patrimoniales ou multi-sociétés.

À l’inverse, des leviers très concrets du quotidien (indemnités kilométriques, loyer du domicile, formations, PER) restent sous-exploités au regard de leur impact potentiel.

 

Pour les 22% qui répondent « Aucun, c’est un piège » et les 11% « Je ne sais pas », les sanctions risquent d’être plus graves que la simple méconnaissance.

 

Parmi les propositions suivantes, lesquelles selon vous peuvent être des axes d’optimisation fiscale ?

Réponses

Pourcentages

Optimiser la forme sociale

54 %

Bénéficier d'indemnités kilométriques

39 %

Bénéficier de chèques vacances

14 %

Bénéficier de chèques emploi services

15 %

Payer un loyer au domicile du gérant

37 %

Rémunérer les intérêts du compte courant d’associé

21 %

Prendre en charge les formations

33 %

Verser sur un Plan épargne retraite (PER)

28 %

Créer une holding

72 %

Créer une SCI

67 %

Je ne sais pas

11 %

Aucun, c’est un piège

22 %

 

 

 

Que déduisent vraiment les indépendants ?

 

Dans les actes, si l’on rapporte aux 3,4 M d’indépendants, les 51% qui déclarent « optimiser la forme sociale » expriment surtout une perception floue d’un « bon statut » plus qu’une stratégie fiscale fine. Une analyse confirmée par les 32% qui disent « bénéficier d’indemnités kilométriques » correspondant à un dispositif très diffus côté URSSAF, mais mécaniquement limité aux métiers mobiles.

 

En revanche, les 6% pour les chèques-vacances et 8% pour les CESU restent cohérents avec les données officielles d’une adoption très faible par les indépendants.

 

Les 24% qui facturent un loyer au domicile et les 12% qui rémunèrent un compte courant d’associé restent également très minoritaires, ce qui suggère des usages approximatifs.

 

Les formations (31%) et PER (23%) se situent à un niveau intermédiaire et restent des outils connus mais encore loin d’être massivement exploités par les indépendants.

 

Inutile de revenir sur les 11% « Je ne sais pas » et 22% « Aucun, c’est un piège » qui sont typiques des enquêtes fiscales et de l’ignorance des leviers possibles.

 

Lequel ou lesquels appliquez-vous aujourd’hui ?

Réponses

Pourcentages

Optimiser la forme sociale

51 %

Bénéficier d'indemnités kilométriques

32 %

Bénéficier de chèques vacances

6 %

Bénéficier de chèques emploi services

8 %

Payer un loyer au domicile du gérant

24 %

Rémunérer les intérêts du compte courant d’associé

12 %

Prendre en charge les formations

31 %

Verser sur un Plan épargne retraite (PER)

23 %

Créer une holding

7 %

Créer une SCI

16 %

Je ne sais pas

11 %

Aucun, c’est un piège

22 %

 

 

Des milliards d’euros déductibles perdus…

 

Cette méconnaissance de l’optimisation fiscale se traduit évidemment dans les sommes pouvant être obtenues en appliquant les 10 leviers évoqués. Ainsi, uniquement 22% des indépendants donnent la fourchette moyenne exacte de 3 000 à 4 999€ par an.

 

« Un indépendant/freelance qui utilise correctement les principaux leviers fiscaux (frais pro, PER, mobilité, protection sociale, etc.) peut espérer obtenir en moyenne entre 3 000 et 5 000 € de déductions/an, avec des profils très optimisés qui dépassent facilement les 10 000 €/an.

Bien sûr, dans la vraie vie ça dépendra énormément du niveau de revenu, du type d’activité, du statut (micro vs réel), et du fait qu’il soit ou non accompagné par un expert-comptable ou un conseiller. À l’échelon national, les chiffres obtenus donnent le vertige ! Si l’on applique le potentiel moyen de déductions aux 3,4 millions d’indépendants en France, cela représenterait chaque année entre 10 et 17 milliards d’euros d’optimisation fiscale possible », poursuit Jonathan Cohen.

 

D’après vous, quelle somme annuelle pouvez-vous déduire en appliquant ces 10 actions ?

Réponses

Pourcentages

0–499 € 

3 %

500–1 499 € 

11 %

1 500–2 999 € 

27 %

3 000–4 999 € 

22 %

≥ 5 000 € 

9 %

Je ne sais pas

28 %

 


Des freins bien identifiés

 

Les trois premiers freins qui empêchent les indépendants de mettre en place ces déductions fiscales sont le manque d’information claire à 77%, la complexité administrative à 68% et la célèbre peur du redressement à 63%. Le blocage est donc d’abord cognitif et émotionnel avec des règles perçues comme illisibles et risquées.

 

Il est intéressant de constater que 57% citent le manque de temps. Une très grande majorité d’indépendants préfère donc optimiser leur travail plutôt que le fiscal.

 

Le coût du conseil (38%) arrive assez loin derrière mais démontre aussi que le problème financier pourrait être résolu avec une meilleure connaissance des montants déductibles.

 

Qu’est-ce qui vous freine le plus pour mettre en place ces déductions ?

Réponses

Pourcentages

Manque d’info claire / règles peu compréhensibles

77 %

Peur de l’erreur / du redressement fiscal

63 %

Complexité administrative / paperasse

68 %

Manque de temps

 57 %

Coût de l’expert-comptable / du conseil

38 %

Incertitude sur mon statut (forme sociale)

6 %

Montants jugés trop faibles / pas assez “rentables”

21 %

Doutes sur mon éligibilité

14 %

Autre

3 %

 

 


Audit « not » ready ?

 

Il n’existe qu’une petite minorité d’indépendants (19%) qui est réellement prête, avec toutes les pièces justificatives en ordre, alors que la norme reste clairement le flou documentaire.

 

Le fait que 55% répondent « Non, pas vraiment » et 23% « Partiellement » confirme un risque massif de redressement en cas de contrôle, même quand la déduction est légitime sur le fond.

 

On voit aussi un écart entre la conscience du risque (forte inquiétude sur les dépenses et proratas) et le passage à l’action côté organisation des justificatifs.

 

Disposez-vous des pièces nécessaires (factures, notes de frais, baux, relevés kilométriques, etc.) pour justifier ces déductions ?

Réponses

Pourcentages

Oui, tout est prêt

19 %

Partiellement

23 %

Non, pas vraiment

55 %

Non concerné(e)

3 %

 

 


Des risques mieux calculés !

 

Les indépendants identifient finalement assez bien leurs principaux risques qui les inquiètent le plus : 39% craignent surtout la mauvaise qualification des dépenses (les dépenses perso passées en pro, les dépenses sans lien direct avec l’activité, les frais mal justifiés) et 32% les erreurs de plafonds/proratas (plafond de déduction sur les véhicules de tourisme, lien CO / amortissement / loyers, prorata d’usage pro/perso comme le logement, le téléphone, la voiture, et le dépassement d’un taux ou d’une limite comme les intérêts, le PER, etc.), exactement les zones où les erreurs sont en réalité les plus fréquentes.

 

Cela traduit le flou massif sur ce qui est vraiment déductible et sur la part pro/perso (véhicule, logement, téléphone…), point noir récurrent de la gestion des indépendants.

 

Enfin, en troisième position, 21% citent le contrôle fiscal et les pénalités, qui sont plutôt la conséquence de ces erreurs qu’un risque autonome, signe d’un imaginaire très focalisé sur “le contrôle” plus que sur la qualité des process.

 

À l’inverse, le rejet des intérêts de compte courant d’associé (3%) et la requalification de domiciliation (4%) inquiètent peu, alors que ce sont des risques réels mais plus techniques, surtout pour les sociétés (SASU/EURL…).

 

Le fait que seulement 1% ne soient inquiets d’aucun risque confirme un sentiment généralisé de vulnérabilité et de sous-équipement en compta/fiscalité chez les indépendants.

 

Quel risque vous inquiète le plus ?

Réponses

Pourcentages

Mauvaise qualification de la dépense

39 %

Erreur sur un plafond/prorata

32 %

Rejet des intérêts de compte courant d’associé

3 %

Requalification d’une domiciliation / usage personnel

4 %

Contrôle fiscal / pénalités

21 %

Aucun en particulier

1 %

 

 


Pas de théorie : de l’action !

 

Pour passer à l’acte, les freelances demandent d’abord du concret et de la mise en pratique plutôt que de la théorie : des modèles & outils à 59% et des automatisations à 62%. 


Les guides pas-à-pas par poste sont également plébiscités par 52% des répondants.

 

Une session avec un expert-comptable (43%) est également bien valorisée, mais reste derrière les solutions outillées.


Pour 38%, la simulation chiffrée personnalisée du gain serait un bon déclencheur psychologique pour passer à l’action.

 

Qu’est-ce qui vous aiderait à passer à l’action d’ici 3 mois ?

Réponses

Pourcentages

Guide pas-à-pas par poste (checklist)

52 %

Modèles & outils (tableur km, modèles de justificatifs)

59 %

Session avec un expert-comptable

43 %

Automatisations (appli notes de frais, scan factures)

62 %

Simulation chiffrée personnalisée du gain

38 %

Rappels/alertes mensuels

31 %

Autre

3 %


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