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[Expertises] Statut du bailleur privé : une nouvelle donne fiscale pour l’investissement locatif

Une analyse d’Eliott & Markus.


Adoptée à l’Assemblée nationale dans le cadre du budget 2025, la création du statut de bailleur privé marque une inflexion majeure de la politique du logement. Ce nouveau régime fiscal, présenté comme une « incitation cruciale » pour relancer l’investissement locatif, vise à stabiliser les règles du jeu pour les particuliers qui louent des logements, dans un contexte de chute des mises en chantier et de pénurie d’offres à la location.

 

Trois points concentrent l’attention.

 

La première évolution tient à l’architecture du dispositif. Le statut de bailleur privé regroupe et remplace progressivement plusieurs régimes existants, en contrepartie d’engagements de location longue durée, de plafonds de loyers et, le cas échéant, de conditions de ressources des locataires. Les propriétaires bénéficient d’un avantage fiscal renforcé, à condition de louer leur bien dans un cadre conventionné et de respecter ces paramètres.

 

La deuxième porte sur les conséquences pour les investisseurs particuliers. Selon les arbitrages retenus dans les textes d’application (durée d’engagement, niveau de l’avantage, types de biens éligibles), ce statut pourra modifier en profondeur les stratégies entre location nue et meublée, la structuration en direct ou via SCI, ainsi que les projets de transmission familiale. Les détenteurs de biens déjà loués devront, eux, apprécier l’opportunité d’opter pour le nouveau régime ou de conserver leurs options actuelles.

 

La troisième question interroge l’efficacité macroéconomique du dispositif. L’exécutif en fait un levier central de relance de la construction et de l’offre locative, mais ses effets dépendront de la rapidité de parution des décrets, de la simplicité des critères et de la stabilité fiscale à moyen terme. Promoteurs, bailleurs et collectivités s’interrogent déjà sur les interactions avec l’encadrement des loyers, la rénovation énergétique et la fin programmée des anciens dispositifs d’incitation.

 

Les enjeux sont donc considérables 

 

- Sur le plan fiscal, il s’agit de sécuriser dans la durée un régime lisible, tout en gérant la transition avec les dispositifs existants.

- Sur le plan juridique et contractuel, les bailleurs devront revisiter leurs baux, leurs engagements de durée et, le cas échéant, leurs conventions avec l’Anah et les intermédiaires de gestion. 

- Sur le plan patrimonial et de politique du logement, ce statut peut reconfigurer l’équilibre entre rentabilité, contraintes réglementaires et contribution à l’effort national de production de logements.

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