Le Groupe SVP
fait le point.
À l’approche des fêtes
de fin d’année, les entreprises font face à un dilemme : comment préserver le
pouvoir d’achat des salariés dans un contexte économique tendu, tout en
maîtrisant leurs coûts et leurs obligations sociales ? Entre prime de partage
de la valeur (PPV), chèques cadeaux, bonus exceptionnels ou 13e mois, les
leviers existent mais leur cadre fiscal et social évolue rapidement.
Pouvoir d’achat et
reconnaissance : un équilibre délicat à trouver
« L’enjeu pour les
dirigeants est d’adopter une approche équilibrée : continuer à valoriser les
collaborateurs sans compromettre la soutenabilité financière de l’entreprise.
Le cadre social et fiscal évolue tellement vite que beaucoup d’entreprises ne
savent plus où donner de la tête. », explique Estelle Damilano, experte en droit
social pour le Groupe SVP.
Chèques cadeaux, prime
de partage de la valeur (PPV), 13ᵉ mois ou fêtes d’entreprise : autant de
leviers de reconnaissance qui, mal maîtrisés, peuvent rapidement se transformer
en charges supplémentaires.
Derrière chaque
avantage, les règles changent, parfois subtilement, mais avec des conséquences
bien réelles. Mieux vaut donc en maîtriser les contours avant d’engager des
dépenses ou de renouveler un usage.
• La Prime de partage de la valeur, désormais pérennisée, peut être versée deux fois par an.
Elle reste exonérée de
cotisations sociales jusqu’à fin 2026 pour les entreprises de moins de 50
salariés, dans la limite de trois SMIC. Mais dès le 1er janvier 2027, le régime
deviendra commun à toutes les entreprises, soumis à CSG CRDS et à impôt sur le
revenu.
• Le 13ᵉ mois, quant à lui, s’impose souvent
par usage :
dès lors qu’il est versé régulièrement et collectivement, il devient un
engagement que l’employeur ne peut retirer sans respecter une procédure
spécifique.
• Côté chèques cadeaux, leur exonération reste
limitée à 196€ par salarié, selon les critères URSSAF.
Réforme à venir : une
bombe à retardement sociale ?
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS), dont l'examen a commencé le
4 novembre 2025, prévoit d'instaurer un forfait social de 8% sur les
avantages aujourd'hui exonérés (titres restaurants, chèques vacances, chèques
cadeaux, etc.). Cette mesure, si elle est adoptée, pourrait impacter
directement la politique d'avantages consentis aux salariés, y compris dans les
petites structures.
Dans un climat
économique tendu, les dispositifs d’optimisation sociale et fiscale restent les
meilleurs alliés, à condition de bien en connaître les règles. La PPV,
l’intéressement ou certains avantages en nature permettent de maintenir le
pouvoir d’achat des salariés.
Estelle Damilano
conclut :
« Les entreprises doivent repenser la reconnaissance globale : tout ne passe
pas par le salaire. Les leviers de motivation, de dialogue et de transparence
deviennent essentiels pour garder le lien avec les équipes. En touchant aux
exonérations des avantages salariés, le gouvernement prend le risque de
fragiliser un équilibre déjà précaire. Pour beaucoup d’entreprises, ces
dispositifs (chèques cadeaux, titres-restaurant ou prime de partage de la
valeur), étaient un moyen de récompenser sans alourdir la masse salariale. Si
demain ils deviennent plus coûteux, certains dirigeants n’auront d’autre choix
que de réduire, voire supprimer ces avantages. C’est tout le climat social qui
pourrait en pâtir, surtout dans les petites structures déjà sous tension. »
Quelques exemples de
questions que peuvent se poser les entreprises aujourd’hui :
• Faut-il verser la PPV avant fin 2026 pour
conserver les exonérations ?
• Quel sera le coût réel des chèques cadeaux ou
des titres-restaurant après la réforme ?
• Comment valoriser les collaborateurs sans
augmenter les charges ?
• Quels leviers de dialogue social privilégier
dans cette période sensible ?
• Etc.


