En 2025, le climat social est devenu un véritable baromètre de la santé des entreprises.
À l’heure où les attentes des salariés évoluent et où
les directions cherchent à renforcer l’engagement collectif, l’intelligence
artificielle s’impose comme un outil inédit pour comprendre, anticiper et
améliorer les dynamiques humaines au travail.
Le groupe SVP décrypte ici
les opportunités et les précautions à adopter face à cette nouvelle donne.
Un enjeu central pour
les DRH et les collaborateurs
Selon le Baromètre des
DRH 2025 de WTW, 76% des entreprises considèrent désormais la mesure du climat
social comme une priorité stratégique. Ce chiffre traduit une prise de
conscience : le bien-être au travail, la qualité du dialogue social et la
cohésion interne sont devenus des leviers essentiels de performance. Les
générations Z et Alpha, qui bousculent les codes du rapport à l’entreprise,
attendent plus d’écoute, de transparence et de reconnaissance.
Les salariés eux-mêmes
placent le climat social au premier rang de leurs critères de fidélisation,
devant la rémunération (68% selon le Baromètre Social Européen 2025). Cette
évolution marque un tournant : les entreprises ne peuvent plus se contenter d’indicateurs
économiques ou de productivité. Comprendre le ressenti collectif devient une
condition indispensable de leur attractivité.
L’IA, un levier
d’écoute et d’analyse sans précédent
Longtemps, les
directions des ressources humaines se sont appuyées sur des questionnaires et
enquêtes internes pour sonder l’opinion des équipes. Des outils utiles, mais
souvent contraints par leurs limites : traitement complexe des réponses,
crainte d’un manque d’anonymat, lenteur dans l’exploitation des résultats.
L’intelligence
artificielle vient enrichir ces pratiques en offrant une capacité d’analyse et
de synthèse inédite. Elle peut traiter en quelques instants des volumes massifs
de données, identifier des tendances profondes et même anticiper des risques de
désengagement. Certains algorithmes analysent aujourd’hui les échanges sur les
plateformes collaboratives, les messageries internes ou les intranets
d’entreprise, repérant les mots-clés, les temps de connexion ou les rythmes
d’activité révélateurs d’un mal-être ou d’une surcharge. Loin d’une approche de
surveillance, ces outils permettent une lecture objective et dynamique du
climat social.
Mais l’IA ne se limite
pas à observer : elle peut aussi agir. En élaborant des questionnaires sur
mesure, en décryptant les réponses ou en proposant des plans d’action adaptés,
elle devient un véritable outil d’aide à la décision pour les directions RH.
« L’intelligence
artificielle constitue un formidable levier pour comprendre et anticiper les
dynamiques humaines. Mais elle ne remplacera jamais le regard, l’écoute et la
sensibilité de l’humain. L’enjeu n’est pas d’opposer technologie et management,
mais de les faire dialoguer », souligne Amélie Ghesquière, experte RH au sein
du groupe SVP.
Encadrer l’innovation
pour préserver la confiance
Si la puissance de l’IA
ouvre des perspectives considérables, elle doit s’exercer dans un cadre éthique
et juridique strict. Le RGPD et le AI Act européen rappellent la nécessité d’un
contrôle humain sur les décisions automatisées et d’une information claire des
collaborateurs. L’usage de l’IA doit servir la compréhension du collectif,
jamais la surveillance individuelle. Les données personnelles doivent être
soigneusement expurgées et les partenaires sociaux associés à la démarche, gage
de transparence et de confiance.
« Bien encadrée, l’intelligence artificielle devient un atout majeur de la performance sociale et économique. Elle offre aux dirigeants la possibilité d’écouter autrement, d’agir plus vite et de bâtir une organisation plus juste et plus engagée. Nous accompagnons les entreprises dans cette transition, en les aidant à concilier innovation, conformité et humanité », conclut Amélie Ghesquière.


