Alors que les entreprises familiales
représentent 71% des entreprises en France (73% des ETI), contribuent à hauteur
de 65% de la valeur ajoutée et génèrent 69% des emplois, elles seront la
moitié à être transmises dans les 10 prochaines années.
La France est en
retrait par rapport à ses voisins Allemands et Italiens au niveau du nombre
d’ETI et du taux de transmission. Ce constat résulte notamment de divergences
de visions politiques en termes de fiscalité des transmissions d’entreprises.
Pour comprendre et
anticiper ces évolutions majeures, EY, For Talents et le FBN France publient le
premier Baromètre de la Transmission des entreprises familiales réalisé avec
OpinionWay dans lequel sont interrogés les transmetteurs et les receveurs.
Ces regards croisés
permettent d’appréhender leurs motivations, leurs freins et leurs besoins
respectifs dans le contexte de ces transmissions.
Nous proposons quelques
clefs pour permettre à ceux qui se posent la question, ou qui ne se la posent
pas encore, d’enclencher le processus de transmission.
Principaux
enseignements du Baromètre
Une volonté affirmée de
transmission intrafamiliale :
● 92% des dirigeants interrogés souhaitent
transmettre leur entreprise, principalement au sein de leurs familles (83%).
Une première transmission réalisée enclenche un véritable cercle vertueux de la
transmission.
Les receveurs, de
véritables entrepreneurs
● Le projet
entrepreneurial figure parmi les principales motivations des receveurs : 58%
formalisent un projet stratégique. 67% affirment qu'il diffère de celui de
leurs prédécesseurs. Leurs priorités : digitalisation, transition écologique,
internationalisation et croissance externe.
● 63% constatent un
développement économique et stratégique depuis la transmission à leur profit.
Entre enjeux
juridiques, fiscaux et humain, la transmission reste complexe
● La fiscalité reste un
enjeu central : le pacte Dutreil est mobilisé dans 85% des transmissions, mais
la répartition égalitaire des titres de l'entreprise, encore majoritaire, peut
limiter la capacité d’action des nouveaux dirigeants familiaux.
● Les dimensions émotionnelles pèsent lourd :
54% des transmetteurs craignent de léguer un fardeau, et 40% des receveurs
redoutent que leur prédécesseur ait du mal à lâcher prise et les deux craignent
que la transmission génère des tensions familiales.
La gouvernance, clé de
réussite
● La gouvernance
familiale et d’entreprise joue un rôle prépondérant dans le processus de
transmission. La majorité des receveurs et transmetteurs déclare qu'elle a eu
un rôle important sur la qualité des décisions stratégiques et la fluidité du
processus de transmission.
● 75% des receveurs ont mis en place une
gouvernance familiale structurée (chartes, conseils de famille, séparation des
rôles).
● 97% des dirigeants
ayant transmis se déclarent satisfaits, d’ailleurs 88% des receveurs constatent
que l'entreprise est plus pérenne après le passage de flambeau.
● Ils
sont 2 receveurs sur 3 à estimer que le processus aurait pu être mieux anticipé
ou mieux communiqué.
« La transmission
intrafamiliale n’est pas seulement une continuité, au-delà de pérenniser
l’entreprise, elle constitue un levier de renouveau stratégique et de
croissance. Anticiper ce moment avec le receveur, véritable entrepreneur, c’est
préserver un patrimoine économique unique, soutenir l’emploi et renforcer
l’ancrage territorial des entreprises sur le long terme. », commente Antoine
Moittié, associé responsable du marché Entrepreneurs en France, EY.
« Transmettre une
entreprise à laquelle on a donné toute sa vie est souvent vécu comme une
disparition symbolique par le dirigeant sortant. Deuil du pouvoir, du statut et
d’une identité fondée sur l’entreprise, la charge émotionnelle pour le
transmetteur est souvent très forte et demande un vrai courage. Mais lorsque
cette phase est dépassée, la fierté d’avoir réussi sa transmission l’emporte. », poursuit Blandine
Pessin-Bazil, associée For Talents.
« Une transmission n’est pleinement durable et réussie que si elle s’entretient. Cela passe par une animation des actionnaires, une adhésion au projet familial, la formation des nouvelles générations, les rituels familiaux et une communication ouverte. », conclut Caroline Mathieu, déléguée générale, FBN France.


