Alors que la France aborde le budget 2026 sous la double pression d’une dette record et des critères européens de déficit, le Réseau Action Climat rappelle une évidence : dissocier trajectoire budgétaire et trajectoire climatique serait une faute stratégique et économique.
Les catastrophes naturelles, la
fragilisation des infrastructures ainsi que les tensions agricoles et
énergétiques font déjà exploser les dépenses publiques ; retarder l’action
climatique, c’est creuser le déficit de demain.
Nos demandes
prioritaires sont compatibles avec un cadre budgétaire serré en combinant
nouvelles recettes fiscales et investissements croissants dans les solutions de
transition écologique juste.
• Malus poids
réellement efficace :
déclenchement à 1 300 kg, abattement limité pour l’électrique et barème
renforcé.
O 1,5 milliard € supplémentaires, qui
concerneraient pour l’essentiel les constructeurs étrangers.
• Redéploiement des
subventions néfastes à la biodiversité, chiffrées à 37 milliards d’euros par un récent
rapport IGF/IGEDD, le soutien public à l’artificialisation étant une priorité
pour ce redéploiement.
O 2 à 5 milliards d’euros peuvent être obtenus
à court terme en révisant à la marge la fiscalité de l’artificialisation
• Taxe sur les billets
d’avion
revalorisée pour limiter l’impact des niches fiscales aériennes (aucune taxe
kérosène, et TVA réduite): alignement du barème sur l’Allemagne, doublement des
taux pour l’aviation d’affaires, exonération des Outre-mer.
O 1,1 milliard € de recettes
• Une contribution des
ménages aisés
les plus pollueurs via la mise en place d’une composante carbone indexée sur
l’empreinte du patrimoine financier.
O jusqu’à 7,6 milliards € par an, en ciblant
les ménages les plus riches et les investissements les plus polluants.
• Contribution engrais prélevée sur le chiffre
d'affaires des metteurs sur le marché d’engrais chimiques, permettant de
financer l’apport d’engrais organiques aux agriculteurs.
• Financement pérenne
de la rénovation performante des logements, moteur d’emplois locaux et de baisse
durable des factures énergétiques
• Hausse des
investissements dans les alternatives à la voiture (ferroviaire, vélo).
Priorisation à la rénovation du réseau ferroviaire sur les grands projets de
LGV. Moratoire sur tous les projets autoroutiers. Et retour de la prime à la
conversion.
• Écoconditionnalité
des aides publiques aux entreprises, intégrant une clause sociale : l’argent public doit
accompagner des trajectoires climatiques et anticiper leurs impacts sur
l’emploi et les compétences.
Ces mesures répondent à
un impératif : assurer la stabilité budgétaire en accélérant la transition
écologique. Elles sont justes, car elles font contribuer en priorité les
acteurs les plus polluants et les plus fortunés, et protectrices pour les
ménages modestes grâce au soutien massif à la rénovation et à l’efficacité
énergétique.
Le budget 2026 doit sortir du faux dilemme entre économie et climat : c’est en finançant dès aujourd’hui une transition juste que la France protégera à la fois son économie et son futur.


