« Baromètre Ifop pour Altaprofits, 2025 »
L’investissement
responsable
- Une perception
affaiblie sauf pour les jeunes générations
Le manque d’éducation
financière dicte les comportements d’épargne pour une majorité de Français
- 72% des épargnants
privilégient les livrets réglementés d’abord en raison d’un manque de
connaissances financières nécessaires pour investir sur d’autres placements
financiers
Altaprofits publie le
2e volet de son « Baromètre 2025 de l’épargne en France et en régions »,
réalisé par Ifop pour la 7e année consécutive. Deux thématiques sont traitées
ici : La perception de l’investissement responsable en France et le niveau de
connaissance financière avec son impact sur la manière dont les Français gèrent
leur épargne. Le second sujet impactant directement le premier.
Des différences selon
les générations ou le genre sont mises en exergue.
Ce que nous disent les
résultats 2025
I – UNE PERCEPTION DE
L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE AFFAIBLIE…
Seuls 7% des épargnants
ont privilégié des produits plus responsables pour l’environnement et la
société, quel que soit leur rendement, en 2025 ; en baisse continue depuis 2023
où la barre symbolique des 10% avait été atteinte.
Les raisons :
• La notoriété de
différents indicateurs relatifs à l’investissement responsable demeure faible
auprès du grand public. Seul 1 Français sur 4 (26%) déclare en connaître au moins
un parmi les quatre présentés (résultat identique à celui d’avril 2024). On
retrouve, parmi les plus connaisseurs de ces indicateurs, les moins de 35 ans, les hommes, les cadres, les catégories
aisées.
L’indicateur ESG
(Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) arrive en tête, connu par 20% des
Français (dont 7% voyant précisément de quoi il s’agit), suivi du label ISR
(Investissement Socialement Responsable) connu par 18%.
Le label Greenfin et la
classification SFDR (articles 6, 8 et 9 du règlement Sustainable Finance
Disclosure Regulation) sont quant à eux appréhendés par moins d’1 Français sur
10 (respectivement 9% et 7%), accusant un recul de 3 et 4 points de notoriété
par rapport à avril 2024.
• Ainsi, pour les
Français n’ayant pas investi dans des produits d’épargne responsables (soit 93% de
l’échantillon), la principale raison évoquée demeure de loin le déficit
d’informations vis-à-vis de ces produits. 7 répondants sur 10 citent
principalement des éléments ayant trait au manque d’informations pour justifier
leur non-investissement dans ce type de produits (71%, -4 points versus avril
2024). Cela recouvre plus précisément le fait de ne pas être suffisamment
renseigné sur le sujet (pour 50% des répondants, en recul de 3 points versus
2024), les craintes vis-à-vis des risques de ce type de placement (27%, score
stable) et vis-à-vis de son rendement (21%, score stable).
En parallèle, plus d’un
tiers des répondants continue de faire part d’une forme de défiance à l’égard
de ces produits (36 %, en recul de 3 points versus avril 2024), exprimant
notamment une crainte d’être victimes de greenwashing (23%, -2 points versus
2024) ou un manque de confiance envers les labels d’investissement responsable
(18%, stable).
Les moins de 35 ans
(Cf. le focus spécifique plus bas), les diplômés du supérieur et les cadres
soulignent davantage leur manque d’informations (à hauteur de 80 % pour chaque
catégorie), et sont également tous plus nombreux qu’en moyenne à soupçonner du greenwashing.
• Enfin, près de 2
répondants sur 10 déclarent ne pas être intéressés par l’investissement
responsable
(19%), une proportion stable par rapport à avril 2024. Les hommes de plus de 35
ans et les retraités (notamment CSP-) sont ici surreprésentés.
Résultats nationaux
auprès des femmes
S’agissant de
l’investissement responsable, les femmes sont moins au fait des différents
indicateurs relatifs à la finance responsable, 22% d’entre elles déclarant en
connaître au moins un (contre 30% des hommes). Ce score chez les femmes
enregistre néanmoins une progression de 3 points par rapport
à l’an dernier.
Le déficit
d’information qu’elles perçoivent sur le sujet demeure majoritaire et supérieur
à celui des hommes (53% pour les femmes contre 46 % pour les hommes).
… MAIS LES JEUNES
GÉNÉRATIONS SE DISTINGUENT SIGNIFICATIVEMENT.
Les 18 / 34 ans se
détachent de leurs aînés (les 35 / 65 ans et plus) par leur comportement marqué
en matière d’épargne responsable. Chez les moins de 35 ans, on observe :
• Bien plus d’intérêt
pour les produits d’épargne plus responsables pour l’environnement et la
société :
12% ont privilégié des produits d’épargne responsable, quel que soit leur
rendement
(contre 5% pour les 35 ans et plus) ; notamment, les étudiants (18%).
• Une bien meilleure
connaissance en matière de labels et de classifications réglementaires :
34% (contre 23% pour
les 35 ans et plus ; 11 points d’écart) ; en particulier, les étudiants (45%).
Pour chacun des
indicateurs, les écarts de connaissance varient de +5 à +10 points versus les
35 ans et plus et de +4 à +7 points par rapport aux moyennes nationales.
S’ils réclament de
l’information et craignent d’être victimes de Greenwashing de façon plus
importante que les moyennes nationales, on relève en même temps que les moins
de 35 ans ont :
• Une bien meilleure
confiance que leurs aînés envers les labels et les classifications
réglementaires d’investissement responsable : 13% (-6 points par rapport aux 35 ans
et plus).
« L’investissement
responsable sort affaibli de la période tourmentée du 1er semestre 2025. La
connaissance des différents labels visant à rassurer le grand public n’a pas
progressé, laissant le champ libre à la méfiance ou aux craintes. Les jeunes
générations restent le moteur d’avenir de ce type de placement », commente Catherine
Baudeneau, Directrice Marketing Offre et Communication d’Altaprofits.
En régions :
• Les Franciliens sont parmi les plus
connaisseurs des indicateurs relatifs à l’investissement responsable : 35%
déclarent en connaître au moins un (+9 points versus la moyenne). Pour chacun
des différents indicateurs présentés, les écarts de notoriété varient de +4
points à +7 points par rapport à la moyenne nationale.
Ils expriment plus de
craintes quant au rendement de ces produits (27%, +6 points versus la moyenne).
• Les résidents de
Normandie
sont à l’inverse parmi les moins connaisseurs des différents indicateurs :
seuls 15% déclarent en connaître au moins un (-11points versus la moyenne).
Pour chacun des différents indicateurs présentés, les écarts à la moyenne
varient de -5 points à -9 points.
• Les Bretons craignent davantage
que les produits d’épargne responsables soient trop risqués
(35%, +8 points
versus la moyenne).
• Dans le Grand Est, la défiance envers
l’investissement responsable est plus marquée qu’ailleurs
(44% +8 points versus
la moyenne).
• En
Bourgogne-France-Comté, le désintérêt pour ce type de produit est plus fort qu’en
moyenne
(28%, soit +9 points).
II. SUR LA CONNAISSANCE
FINANCIÈRE DES ÉPARGNANTS FRANÇAIS ET LA GESTION QU’ILS FONT DE LEURS
PLACEMENTS
- Interrogés sur les
raisons de préférer les livrets réglementés aux placements financiers (72% de
l’échantillon est concerné), une très large majorité de 82% de répondants
estime toujours ne pas avoir les connaissances nécessaires pour investir son
argent sur d’autres placements financiers (score stable versus avril 2024),
craint de perdre de l’argent (82%) ou encore estime que ceux-ci manquent de
transparence (79%).
Ils sont aussi à
nouveau près des trois quarts (74%) à adhérer à l’affirmation selon laquelle
les autres placements financiers (assurance vie, Plan Épargne Retraite, Plan
Épargne en Actions, Sociétés Civiles de Placement Immobilier) seraient réservés
à une certaine élite financière – témoignant d’une mise à distance a priori de
ce type de placement.
Un manque d’intérêt
plus global persiste vis-à-vis des placements financiers (69 % ne sont pas
intéressés).
Les scores ci-dessus
demeurent particulièrement stables par rapport à la précédente mesure (avril
2024).
Résultats nationaux
auprès des femmes
Parmi les Français qui
ont privilégié les livrets réglementés en 2024, les femmes demeurent plus
nombreuses que les hommes à estimer ne pas avoir les connaissances nécessaires
pour placer leur argent sur les marchés financiers ou dans les SCPI, à craindre
de perdre de l’argent ou estimer que ce type de placement manque de
transparence, et à faire preuve d’un désintérêt plus important (écarts des
scores entre les hommes et les femmes variant de 3 points à 5 points).
- À l’inverse, la
majorité des épargnants ayant privilégié différents types de placements
financiers en 2024, – hors livrets réglementés –, se déclarent désormais
autonomes dans la gestion de ces derniers.
• Parmi les épargnants
ayant eu recours à des placements financiers hors livrets (assurance vie, Plan
Épargne Retraite, Plan Épargne en Actions, Sociétés Civiles de Placement
Immobilier) au cours de l’année 2024 (soit 36% des Français, une proportion
identique à celle de la précédente mesure), une majorité de 53% déclare
désormais choisir par elle-même et en toute autonomie les produits sur lesquels
elle place son argent. Ce score enregistre une progression de 5 points par
rapport à la mesure d’avril 2024 (48%) et passe ainsi symboliquement la barre
des 50%.
• À l’inverse et en
toute logique, le recours à un professionnel pour conseiller dans les choix de
placement diminue à hauteur de 47% (-5 points versus avril 2024) : parmi ces
derniers, 32% indiquent avoir sollicité une aide en raison d’un manque de
connaissances (-3 points) et 15% en raison d’un manque de temps (-2 points).
Les retraités sont ici
plus nombreux à faire le choix de recourir à un professionnel en raison d’un
manque de connaissances (41%, +9 points versus la moyenne).
Résultats nationaux
auprès des femmes
Parmi les femmes ayant
opté pour des placements financiers comme l’assurance vie, le Plan Épargne
Retraite, la Plan Épargne en Actions, les Sociétés Civiles de Placement
Immobilier en 2024, près de la moitié ont choisi cette année en toute autonomie
les produits sur lesquels placer leur argent (49% ; un score en progression de
2 points par rapport à la précédente mesure).
Le recours à un
professionnel pour les conseiller touche en particulier les femmes de 35 ans et
plus
(39 % contre 29% pour les hommes de la même tranche d’âge).
« Le manque d’éducation
financière en France aboutit à une mise à distance à priori de placements
pourtant destinés au plus grand nombre, privant les épargnants de possibilités
de faire fructifier leur épargne. En tant que professionnel, nous avons à cœur
de faire connaître et comprendre les différentes solutions existantes, avec
pédagogie »,
poursuit Catherine Baudeneau.
En régions :
• Les habitants des
Pays de la Loire
sont moins nombreux à penser que les placements financiers
- hors livrets - et
dans les Sociétés Civiles de Placement Immobilier sont plutôt destinés à des
personnes ayant beaucoup d’argent (62%, -12 points versus la moyenne).
• Les habitants de la région Nouvelle-Aquitaine sont moins nombreux qu’en moyenne à recourir à un professionnel en raison d’un manque de connaissances (20%, -12 points moyenne), et font davantage le choix de la gestion de leurs placements en autonomie (+11 points versus moyenne).


