1 femme sur 4 déclare être moins bien payée que ses
homologues masculins
À l’occasion de la publication de son palmarès Great Place To Work for Women 2025, Great Place To Work met en lumière le regard des femmes sur l’égalité professionnelle, telle qu’elles la vivent au quotidien.
Focus sur les réponses des femmes à l’enquête
Great Insights 2025.
Elles sont qualifiées,
engagées, souvent aussi – voire plus – diplômées que leurs collègues. Et
pourtant, leur expérience professionnelle reste marquée par des écarts
persistants : des parcours moins visibles, moins valorisés … Le niveau de
reconnaissance ne reflète pas toujours l’engagement fourni.
C’est ce que mettent en
lumière les réponses des 1 940 femmes actives interrogées pour l’enquête Great
Insights 2025. À travers leurs témoignages, une dissonance s’installe, pas
toujours perceptible au quotidien, mais incontestable dans les données : les
femmes se sentent moins reconnues, moins soutenues, et plus sous pression.
Évolution de carrière,
reconnaissance, IA : les angles morts de l’égalité
Lorsqu’on interroge les
femmes sur leurs perspectives d’évolution, le doute s’installe. Près d’une
femme sur trois (28 %) considère qu’elle n’a pas les mêmes chances qu’un homme
d’accéder à un poste de direction. Les hommes ne partagent pas ce sentiment puisque
seuls 19 % le pensent. Un écart de perception qui en dit long sur le vécu
professionnel.
- Parmi les principaux
freins identifiés selon elles : la maternité ou la vie de famille (33 %),
suivie des comportements sexistes ou misogynes (21 %). Deux facteurs encore
insuffisamment intégrés dans les politiques de gestion de carrière.
Et derrière cette
inégalité ressentie, d’autres signaux faibles se confirment. Moins de la moitié
des femmes (46 %) estiment que le management valorise les efforts
supplémentaires qu’elles fournissent. Preuve qu’au-delà du salaire, la
reconnaissance passe également par le soutien et la capacité du management à
développer les équipes.
- Ces déséquilibres ne
s’arrêtent pas aux parcours professionnels : ils s’étendent également au rapport à
l’innovation. Sur le sujet de l’intelligence artificielle, par exemple, les
femmes se disent nettement moins à l’aise que les hommes (48 % jugent avoir un
niveau de connaissance insuffisant contre 38 % des hommes) et plus réservées
sur les gains attendus. Un écart révélateur à la fois d’un besoin de formation,
mais aussi d’un accès inégal aux outils et aux opportunités.
Santé mentale : des
signaux d’alerte
Les femmes, en particulier après 45 ans, déclarent un niveau de stress plus élevé que leurs homologues masculins : 65 % estiment que leur travail est source de stress (72 % pour les plus de 45 ans), contre
58 % des hommes (57 % pour les plus de 45
ans).
Cette tension a des conséquences concrètes sur leur santé mentale. 22% des femmes se disent en mauvaise santé mentale ou en situation à risque (+5 points vs les hommes), reconnaissant également l’impact négatif de leur activité professionnelle sur leur bien-être psychique (25% de femmes contre
19% des hommes).
Elles sont par ailleurs
plus critiques envers leur entreprise : plus d’un tiers des femmes (36%, soit 6
points de plus que les hommes) déclarent que rien n’est mis en place par leur
entreprise pour préserver leur santé mentale. Comme si, là encore, leur expérience
du travail échappait aux radars.
Flexibilité : des
règles pas si universelles
Autre angle mort : le
rapport au temps et à l’espace de travail. Quand on les interroge sur le
télétravail ou la prise de congé, les femmes ont moins de marge de manœuvre,
souvent du fait de leur position dans l’organigramme ou de rôles moins
autonomes.
Elles sont en effet 4 sur 10 (41%) contre 3 sur 10 (29%) pour les
hommes, à se voir imposer leur lieu de travail par leur employeur. Et seule la moitié
d’entre elles (contre 62% pour les hommes) peuvent faire du télétravail
lorsqu’elles l’estiment nécessaire. Or c’est précisément cette flexibilité – ou
son absence – qui détermine en grande partie l’équilibre entre vie pro et vie
perso.
Conclusion de Léa Binet-Ferté, directrice générale adjointe, Great Place To Work France : « Ce qui interpelle dans cette étude, c’est le fossé entre les perceptions. Là où les actives identifient des freins bien réels comme le sexisme ou la charge mentale, d’autres continuent d’invoquer un prétendu manque de motivation ou de compétences. Il n’y aura pas d’égalité sans lucidité. Écouter ce que les femmes disent de leur quotidien professionnel, c’est déjà agir. Les entreprises labellisées Great Place To Work for Women en témoignent : quand on reconnaît les réalités, les écarts se réduisent, et tout le monde y gagne. »


