Réaction de Grégory
Beurrier, président du réseau Expertimo.
En dégradant la note souveraine de la France, Fitch envoie un message de vigilance aux marchés.
Ce
mouvement pourrait renchérir le coût du crédit immobilier et accentuer les
tensions sur un marché déjà fragilisé. Il s’inscrit toutefois dans un cycle de
notations qui ne sera clarifié qu’après les prochaines annonces de Moody’s et
Standard & Poor’s attendues cet automne.
De plus, l’expérience des
précédentes rétrogradations montre que l’impact réel sur l’immobilier pourrait
rester mesuré à court terme.
« Une dégradation
pourrait pousser les investisseurs à exiger des rendements plus élevés, avec un
OAT à 10 ans susceptible de dépasser 3,48%, au-dessus du niveau italien, une
première depuis quinze ans », indique Grégory Beurrier. Dans ce cas,
les banques pourraient répercuter la hausse sur les crédits immobiliers.
« La capacité d’emprunt
des ménages s’en trouverait réduite de 5 à 10%, limitant l’accession, notamment
des jeunes et des foyers modestes. Le marché pourrait se contracter, avec -5 à -10%
de ventes, et une pression baissière sur les prix pouvant atteindre -3 à -5%
dans les grandes villes, davantage en zones rurales », poursuit-il.
« Cela dit, les
rétrogradations de décembre 2024 (Moody’s) et mai 2025 (Standard & Poor’s)
n’avaient pas déclenché de flambée des taux, ni de décisions restrictives de la
BCE, qui a abaissé ses taux en 2025. L’impact pourrait donc rester contenu, même
s’il accentue un contexte déjà fragile qui appelle à la vigilance », relativise Grégory
Beurrier.
Les acteurs du secteur resteront attentifs aux évolutions des taux, aux positions des établissements bancaires et aux prochaines notations, qui offriront aux créanciers une vision plus complète pour leurs arbitrages et, par ricochet, pour les conditions de financement de l’immobilier.


