Après la démission de
François Bayrou, les entrepreneurs sonnent l’alarme : un indice de confiance à
3/10 et une demande massive de rupture politique
Legalstart, première
plateforme en ligne dédiée à la création et à la gestion d’entreprise, publie les résultats d’un sondage mené immédiatement après l’échec du vote
de confiance à l’Assemblée nationale et la démission de François Bayrou.
Interrogés, 2 911 chefs
d’entreprises ont livré un constat sans appel : la confiance s’effondre et
l’exécutif doit réagir dans l’urgence.
Une confiance en chute
libre
Le « baromètre de
confiance Legalstart » s’établit à seulement 3 sur 10, confirmant un climat de
défiance inédit. Plus de la moitié (67%) se déclarent inquiets, et près d’un
entrepreneur sur trois (28%) se dit même « très inquiet » (note entre 0 et 2).
Au-delà de la crise
institutionnelle, les craintes économiques dominent : 76% redoutent une crise
financière majeure dans les prochains mois, et 83% s’attendent à une nouvelle
crise politique. Pour une majorité d’entre eux, la France fait désormais face à
une triple menace – fiscale, économique et politique – qui pèse directement sur
leur activité.
Des attentes
économiques très claires
Lorsqu’il s’agit
d’identifier les mesures susceptibles de restaurer la confiance, les réponses
sont claires. Près de 60% des entrepreneurs réclament une réduction massive des
charges fiscales et sociales, largement en tête des attentes. Le soutien au
pouvoir d’achat et à la consommation suit de près (46,2%), tandis que 39,8%
demandent une simplification administrative rapide.
Ces résultats
confirment une constante observée lors des précédents baromètres Legalstart :
face à l’incertitude politique, les dirigeants de TPE/PME privilégient les
mesures directes et immédiates sur leur trésorerie et leur quotidien, plutôt
que des signaux adressés aux marchés (réduction de la dette par exemple).
Une fracture politique
profonde
Sur le plan
institutionnel, les réponses traduisent une défiance rarement atteinte. Un
entrepreneur sur deux (50,9%) estime que la priorité d’Emmanuel Macron devrait
être sa propre démission.
En parallèle, 31,2%
considéraient comme urgent la nomination d’un nouveau Premier ministre pour
stabiliser l’exécutif – une attente en partie comblée avec l’annonce par
l’Élysée hier, même si demeure la question de savoir si le profil choisi saura
rassurer les entrepreneurs.
Dans le même temps, 23%
des dirigeants plaident pour une dissolution de l’Assemblée nationale, tandis
que 10% se disent favorables à l’invocation de l’article 16 de la Constitution,
signe qu’une minorité non négligeable en appelle à des mesures de rupture
radicales.
Aucun nom ne fait
consensus pour Matignon
Lorsqu’on demande aux
entrepreneurs quelle personnalité ils auraient aimé voir nommée à Matignon, le
paysage apparaît fragmenté. Jordan Bardella arrive en tête avec 22,5% des
suffrages, devant le nouveau Premier Ministre Sébastien Lecornu (10,4%),
Olivier Faure (8,4%) et François Villeroy de Galhau (8%). Bernard Cazeneuve,
Éric Lombard et Pierre Moscovici oscillent autour de 6,1%, tandis que Gérald
Darmanin ne convainc que 5,4% des répondants.
Mais le chiffre le plus
marquant reste ailleurs : 27,2% des entrepreneurs déclarent ne pas se reconnaître
dans les candidats cités et choisissent “Autre”. Ce rejet massif traduit une
crise de représentation, où aucune figure politique ne parvient à fédérer la
confiance des dirigeants d’entreprise.
Une France perçue comme
plus vulnérable que ses voisins
Près de 8 entrepreneurs
sur 10 (78,4%) considèrent que la France est aujourd’hui davantage exposée
qu’ailleurs en Europe à une crise politique et économique majeure. Ce résultat
souligne l’ampleur du scepticisme : alors que la zone euro traverse déjà une
période de turbulences, les dirigeants français estiment que leur pays cumule
les fragilités – instabilité institutionnelle, dette publique sous tension et
contexte géopolitique incertain.
Cette perception d’un décrochage français par rapport à ses voisins européens renforce l’idée d’un isolement croissant de l’économie nationale et illustre la difficulté pour l’exécutif de regagner la confiance des entrepreneurs.


