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[Etudes] 9 entrepreneurs sur 10 n'ont pas choisi Sébastien Lecornu

Après la démission de François Bayrou, les entrepreneurs sonnent l’alarme : un indice de confiance à 3/10 et une demande massive de rupture politique

 

Legalstart, première plateforme en ligne dédiée à la création et à la gestion d’entreprise, publie les résultats d’un sondage mené immédiatement après l’échec du vote de confiance à l’Assemblée nationale et la démission de François Bayrou.

 

Interrogés, 2 911 chefs d’entreprises ont livré un constat sans appel : la confiance s’effondre et l’exécutif doit réagir dans l’urgence.

 

Une confiance en chute libre

 

Le « baromètre de confiance Legalstart » s’établit à seulement 3 sur 10, confirmant un climat de défiance inédit. Plus de la moitié (67%) se déclarent inquiets, et près d’un entrepreneur sur trois (28%) se dit même « très inquiet » (note entre 0 et 2).

 

Au-delà de la crise institutionnelle, les craintes économiques dominent : 76% redoutent une crise financière majeure dans les prochains mois, et 83% s’attendent à une nouvelle crise politique. Pour une majorité d’entre eux, la France fait désormais face à une triple menace – fiscale, économique et politique – qui pèse directement sur leur activité.

 

Des attentes économiques très claires

 

Lorsqu’il s’agit d’identifier les mesures susceptibles de restaurer la confiance, les réponses sont claires. Près de 60% des entrepreneurs réclament une réduction massive des charges fiscales et sociales, largement en tête des attentes. Le soutien au pouvoir d’achat et à la consommation suit de près (46,2%), tandis que 39,8% demandent une simplification administrative rapide.

 

Ces résultats confirment une constante observée lors des précédents baromètres Legalstart : face à l’incertitude politique, les dirigeants de TPE/PME privilégient les mesures directes et immédiates sur leur trésorerie et leur quotidien, plutôt que des signaux adressés aux marchés (réduction de la dette par exemple).

 

Une fracture politique profonde

 

Sur le plan institutionnel, les réponses traduisent une défiance rarement atteinte. Un entrepreneur sur deux (50,9%) estime que la priorité d’Emmanuel Macron devrait être sa propre démission.

 

En parallèle, 31,2% considéraient comme urgent la nomination d’un nouveau Premier ministre pour stabiliser l’exécutif – une attente en partie comblée avec l’annonce par l’Élysée hier, même si demeure la question de savoir si le profil choisi saura rassurer les entrepreneurs.

 

Dans le même temps, 23% des dirigeants plaident pour une dissolution de l’Assemblée nationale, tandis que 10% se disent favorables à l’invocation de l’article 16 de la Constitution, signe qu’une minorité non négligeable en appelle à des mesures de rupture radicales.

 

Aucun nom ne fait consensus pour Matignon

 

Lorsqu’on demande aux entrepreneurs quelle personnalité ils auraient aimé voir nommée à Matignon, le paysage apparaît fragmenté. Jordan Bardella arrive en tête avec 22,5% des suffrages, devant le nouveau Premier Ministre Sébastien Lecornu (10,4%), Olivier Faure (8,4%) et François Villeroy de Galhau (8%). Bernard Cazeneuve, Éric Lombard et Pierre Moscovici oscillent autour de 6,1%, tandis que Gérald Darmanin ne convainc que 5,4% des répondants.

 

Mais le chiffre le plus marquant reste ailleurs : 27,2% des entrepreneurs déclarent ne pas se reconnaître dans les candidats cités et choisissent “Autre”. Ce rejet massif traduit une crise de représentation, où aucune figure politique ne parvient à fédérer la confiance des dirigeants d’entreprise.

 

Une France perçue comme plus vulnérable que ses voisins

 

Près de 8 entrepreneurs sur 10 (78,4%) considèrent que la France est aujourd’hui davantage exposée qu’ailleurs en Europe à une crise politique et économique majeure. Ce résultat souligne l’ampleur du scepticisme : alors que la zone euro traverse déjà une période de turbulences, les dirigeants français estiment que leur pays cumule les fragilités – instabilité institutionnelle, dette publique sous tension et contexte géopolitique incertain.

 

Cette perception d’un décrochage français par rapport à ses voisins européens renforce l’idée d’un isolement croissant de l’économie nationale et illustre la difficulté pour l’exécutif de regagner la confiance des entrepreneurs.

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