Par François Gatineau, président
de Mobileese, société spécialisée dans l'accompagnement à la transition vers la
mobilité électrique.
À la rentrée de
septembre, la mobilité électrique promet de devenir un sujet d’importance : une
véritable accélération est en marche, portée par de nouveaux dispositifs d’aide
et une pression croissante sur tous les acteurs du secteur auto.
Pourquoi s’y
intéresser dès maintenant ?
Leasing social : le game-changer de la rentrée
Le lancement du leasing
social en France, financé par les Certificats d'Économie d'Énergie, va créer
une effervescence sans précédent. Entre publicités de plus en plus nombreuses
et pré-réservations déjà possibles des modèles éligibles (notamment chez Renault
ou Citroën), la demande devrait exploser et le nombre de bénéficiaires risque
d’être limité selon les volumes disponibles, les critères d’éligibilité et le
parc de véhicules validés au bonus.
Certains constructeurs
proposent même des offres spécifiques alignées pour toucher aussi les foyers
non éligibles, stimulant ainsi tout le marché.
Stratégies des constructeurs sous obligation de résultat
Les constructeurs
automobiles disposent certes de trois ans pour atteindre les objectifs
européens d’émissions, mais la pression monte : le taux de pénétration des
véhicules électriques n’est aujourd’hui que de 17% de part de marché en France.
Or, il faudrait qu’il atteigne au moins 25% pour espérer respecter le
calendrier - soit un bond spectaculaire dans un délai record.
Pour y parvenir, il
faut agir sur tous les fronts : particuliers (boostés par les nouvelles offres
et bonus) autant qu’entreprises (incitées par la fiscalité à basculer au plus
vite leur flotte).
Effets dominos sur les infrastructures
Cette montée en
puissance des ventes va immanquablement poser la question du déploiement des
infrastructures de recharge. Comment adapter le maillage, quel type
d’installation privilégier selon les usages (urbain, rural, flotte
professionnelle, etc.) ? Les dossiers sont nombreux, les enjeux colossaux.
Le succès de la décarbonation du secteur auto dépend aussi du suivi politique : les décisions déjà prises devront être impérativement maintenues dans la durée pour garantir la confiance et la visibilité du secteur.


