Immonot.com décrypte ici les tendances du marché avec
l’analyse exclusive du professeur Bernard Thion.
Premier site immobilier
notarial de France, immonot.com s’impose comme une référence pour décrypter
l’évolution du marché immobilier. Grâce à son réseau national de notaires et
son expertise unique, Immonot publie tous les deux mois une tendance du marché
immobilier, issue d’une enquête rigoureuse réalisée auprès d’études notariales
réparties sur tout le territoire.
Ce mois-ci, l’analyse
du professeur Bernard Thion démontre que malgré des signaux encourageants, les
acquéreurs restent prudents. La stabilité conjuguée des prix de l’immobilier et
des taux d’intérêt montre que les indicateurs sont au vert. Il faudra sans
doute attendre la rentrée 2025 pour que le marché retrouve de la vigueur et que
le volume des ventes connaisse un véritable coup d’accélérateur !
Activité : attention,
coup de frein !

Sur le plan graphique, il y a quelque chose
d’étrange dans ce revirement de situation tout à fait comparable à celui de
l’an passé. Les élections avaient bouleversé la donne et l’avenir semblait très
incertain, tant sur le plan économique qu’au niveau du marché immobilier. Or,
nulle catastrophe ne semble se dessiner dans les mois qui viennent. Les
quarante milliards à trouver pour l’équilibre budgétaire et l’évolution des
guerres, qu’elles soient économiques ou militaires, sont des thèmes largement
débattus qui ne peuvent surprendre.
Du côté des prix à la consommation et donc de l’inflation, les nouvelles sont plutôt rassurantes, car fin juin 2025, en dehors des postes : transports (+2,9% sur un an), loyers-eau-enlèvement des ordures ménagères (+2,6%), on observe de fortes diminutions sur l’énergie (-6,7%) et les communications (-12,1%). Enfin, les taux des crédits immobiliers restent stables depuis trois mois tout comme l’OAT à
10 ans (3,20%), qui leur sert de référence.
À l’approche de l’été apparaît un déséquilibre sensible entre l’offre et la demande de biens que Julien Saint-Pierre, aux abords de Rouen, exprime ainsi : « Volumes des ventes en baisse, prix de vente moyen en baisse malgré la baisse des taux immobiliers, délai de vente en hausse et hausse des stocks de mandats ». Il en résulte que nos négociateurs sont devenus beaucoup plus prudents puisque la proportion des optimistes plonge de 34,2% à 3,1%, tandis que celle des pessimistes augmente de
15,8% à 43,8%.
Suivant une récente
étude réalisée par le ministre du logement sur le comportement des acteurs du
marché immobilier, 55% des vendeurs ne sont pas pressés de vendre et attendent
une meilleure opportunité pour le faire, alors que 15%, après une mutation à titre
gratuit, souhaitent une revente rapide, et 30% conditionnent un nouvel achat
par cette revente.
Au niveau des
acquéreurs, un tiers d’entre eux sont des primo-accédants et ont pour
contrainte une mensualité maximale, et un autre tiers se décidera en fonction
de la revente de leur résidence principale. Cette inflexion du marché à la
veille des vacances apparaît donc, pour l’essentiel, provenir de l’attente des
propriétaires qui souhaitent changer de logement. Espérons qu’il ne s’agit là
que d’un simple report d’intention et que la reprise dessinée au printemps se
poursuivra dès la rentrée.
Prix : l’inflation, c’est fini

Observons qu’en juin,
les prévisions pour l’été sont presque toujours à la baisse des prix.
Entre 2004 et 2024, les
prix d’acquisition des logements anciens ont été multiplié par deux, alors que
celui des loyers n’augmentait que de 33%, taux un peu inférieur à celui de
l’inflation. On comprend alors pourquoi l’investissement locatif n’intéresse
que 20% des acquéreurs dans l’immobilier, l’arbitrage par rapport à d’autres
placements n’étant pas souvent avantageux. Mais depuis un an, le prix des
logements s’est à peu près stabilisé. Après avoir perdu 2,1% sur l’année 2024,
ils ont augmenté de 1% au cours de ce premier semestre.
Pour les deux mois à
venir,
il y a un partage assez équilibré entre ceux de nos correspondants qui
anticipent une stabilité des prix, soient 54%, et ceux qui prévoient leur
baisse, soient 46%. À noter que cette dernière proportion ne dépassait pas 24%
deux mois plus tôt.
Le conseil des notaires
et les perspectives économiques
Peu d’évolution au
niveau des perspectives économiques. L’augmentation des droits de douane annoncée
par Donald Trump et les compressions budgétaires décidées par nos gouvernants
ne peuvent engendrer qu’un ralentissement de l’activité économique
préjudiciable à l’investissement immobilier. Peu probable que les prix de
l’immobilier repartent à la hausse dans un avenir proche, et dans ces
conditions, il faut préférer la vente d’un bien avant le rachat d’un autre.
C’est ce que préconise 88% de nos correspondants pour le logement, proportion
pratiquement équivalente à celle de notre précédente enquête.
Pour les terrains constructibles, les avis sont beaucoup plus partagés : soit parce que les perspectives économiques sont à plus long terme, soit parce que le contexte législatif évolue. Depuis le mois d’avril est en préparation à l’assemblée national une loi sur la simplification du droit de l’urbanisme et du logement, qui devrait faciliter la construction de nouveaux logements et donc offrir de nouvelles opportunités aux détenteurs de terrain. Les conseils se répartissement alors en 45% pour la revente d’un bien avant l’achat, 41% pour la proposition inverse, et 14% pour l’attente.


Le mot du PDG du Groupe Notariat Services, François-Xavier Duny : « Cette tendance à la prudence, révélée dans l’analyse, correspond précisément à ce que nous observons au quotidien. Même si le marché marque une pause, les fondamentaux restent solides et l’attentisme pourrait annoncer une reprise dès la rentrée. Immonot.com continuera d’accompagner notaires, vendeurs et acquéreurs pour saisir les meilleures opportunités dans ce contexte mouvant ».


