ERA Immobilier décrypte les
tendances 2025 du marché des résidences secondaires
Elles avaient connu un
âge d’or au sortir du Covid, puis une période de désenchantement avec la
remontée des taux et l’accélération de l’inflation. Longtemps considérées comme
un luxe, les résidences secondaires opèrent aujourd’hui un retour en grâce. Alors
que les conditions de crédit s’assouplissent et que l’immobilier ancien
redémarre, les Français renouent avec une envie profonde : s’offrir un coin de
verdure à soi, pour souffler le week-end ou télétravailler autrement.
« On sent un regain de
confiance. L’envie de nature et de déconnexion est toujours là, mais les
acheteurs sont désormais plus stratèges, plus attentifs à la rentabilité, à la
localisation, au potentiel de rénovation », observe Éric Allouche, directeur
exécutif du réseau ERA Immobilier.
Le réseau identifie les
grandes tendances qui redessinent les contours de la maison de week-end en
2025.
Miser sur les biens à
rénover : des décotes et du potentiel
Après le Covid, les
maisons prêtes à l’emploi ont été prises d’assaut. Aujourd’hui, dans un marché
plus mature, ce sont les biens à rénover, souvent classés E, F ou G au DPE, qui
reviennent sur le devant de la scène. Moins chers (jusqu’à 20% de décote), ils
offrent une marge de manœuvre intéressante pour les résidences secondaires, où
le confort immédiat n’est pas toujours prioritaire.
« L’acquéreur n’a pas
besoin d’emménager tout de suite. Il peut avancer par étapes, faire les travaux
en plusieurs phases, et amortir le tout par une location saisonnière », analyse Éric Allouche.
Quitter la ville… mais
pas trop loin
Le confinement avait
déclenché une vague d’exode vers la campagne. Mais beaucoup de néo-ruraux sont
revenus désenchantés. En 2025, la tendance est à la modération géographique :
s’éloigner des centres urbains, oui, mais sans couper les ponts.
Exemple : à Maintenon
(28), à seulement 20 km de Chartres, une maison avec jardin de 103 m² s’achète
moins de 300 000€. À Rambouillet, pour une surface équivalente, il faut
compter jusqu’à 500 000€. Et à Montainville, charmant village yvelinois, les
familles trouvent des biens spacieux à 20 minutes de Saint-Germain-en-Laye.
« Ce sont des acheteurs
lucides. Ils élargissent leur périmètre de recherche pour trouver de la surface
et un jardin, mais sans renoncer à la ville », précise Éric Allouche.
Milly-la-Forêt : la
nouvelle campagne chic et accessible
À 60 km de Paris,
Milly-la-Forêt (91) incarne ce nouvel équilibre : village vivant, nature
omniprésente, et proximité de loisirs et d’infrastructures. Des profils variés
s’y installent pour les week-ends ou en télétravail.
Deux couples parisiens, passionnés d’escalade, y ont récemment acheté ensemble une maison de
140 m²
pour 330 000€ via une SCI. Résultat : un bien partagé, adapté à leurs usages
et à leur budget.
« La résidence
secondaire se réinvente. Co-acquisition, résidence partagée, usage hybride…
elle devient une réponse souple à une époque qui demande de l’agilité », ajoute Éric Allouche.
Berck, Étaples… et les
zones “oubliées” qui montent
Alors que les grandes
stations sont saturées, d’autres zones tirent leur épingle du jeu. La Côte
d’Opale, longtemps discrète, attire désormais les Lillois, les Belges… et les
investisseurs.
À Berck, une maison de
80 m² avec cour se vend autour de 250 000€ et se loue jusqu’à 800€ la semaine.
À Étaples, le charme des maisons de pêcheur se marie avec une bonne rentabilité
locative.
« Ces communes ont
l’avantage d’être vivantes toute l’année. On peut y aller hors saison, y
télétravailler, et louer quand on ne les occupe pas », souligne Éric
Allouche.
Arcachon : la valeur
refuge
Le bassin d’Arcachon
reste une valeur sûre, même avec des prix élevés. À Le Teich, une maison de 90
m² avec jardin, achetée 430 000€, peut générer jusqu’à 1 800€ par semaine en
location saisonnière.
En résumé, la maison de week-end est un projet raisonné. En s’appuyant sur les bons indicateurs (prix, potentiel, localisation), elle peut devenir un actif rentable, un espace partagé, ou une bulle de respiration.