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[Etudes] Logement et choix professionnels : un tandem complexe qui mène les salariés à un véritable casse-tête entre aspirations et réalité

Sondage Ipsos pour SOFIAP (filiale de La Banque Postale)

 

Elle était pressentie comme devant être stable, pourtant l’inflation a encore ralenti au mois de mai

(-0,3 point par rapport à avril). Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des Français ? Ce n’est pas si simple. Si les salariés sont un peu moins inquiets quant à leur capacité à assurer les dépenses courantes, l'impact persistant des hausses de prix des années précédentes continue de peser lourdement sur leur pouvoir d'achat. Dans le même temps, la baisse des taux d'intérêt et la diminution des prix de l'immobilier réveillent chez de nombreux salariés l'envie d'accéder à la propriété. A cette réalité se couple l’inadaptabilité de leur logement.

C’est ce que révèle le nouveau sondage Ipsos pour SOFIAP (filiale de La Banque Postale), un an après la première édition. Ce baromètre nous renseigne sur l’évolution des attentes des Français en matière de logement et comment cela impacte leur quotidien.

 

Le coût associé au logement exige de grands sacrifices de la part de nombreux salariés

 

Le logement, principal poste de dépense pour les Français, représente aujourd'hui 27% des dépenses finales des ménages contre 22% il y a quarante ans. Ainsi, en plus des problématiques de logements pas adaptés aux besoins des occupants et des distances domicile/travail, s’ajoute celle des frais fixes liés au logement (loyer, charges, crédit, etc.) qui pour 53% des sondés sont trop importants pour pouvoir vivre correctement à côté sans se priver. Donc pour plus de la moitié des Français s’assurer d’avoir un toit sur la tête les prive dans leur quotidien…

 

Plus généralement, plus d’un salarié sur trois (37%, -4 points) estime que s’il n’arrive pas à acheter le logement dont il a besoin dans les prochaines années, il songera sérieusement à quitter son entreprise. Dans un contexte d’augmentation du chômage et baisse des prix de l’immobiliser, cette proportion diminue très légèrement, mais elle reste particulièrement élevée chez les jeunes (57% parmi les moins de 30 ans), ceux qui ne sont pas propriétaires (46%), les salariés de l’agglomération parisienne (44%) et les aidants (44%).

 

L’étude révèle aussi que, faute de trouver un logement, certains ont dû revoir leurs projets de vie comme retarder la décision d’avoir un enfant (17% vs 24% en 2024), renoncer complètement à avoir un ou d’autres enfants (16% vs 22% en 2024), retarder leur installation en couple (15% vs 20% en 2024) ou encore décider de changer de ville et chercher à travailler ailleurs (27%). La qualité du logement impacte donc directement les décisions de vie des Français.

 

La distance domicile/travail : un problème récurrent

 

Concernant les trajets à effectuer entre leur domicile et leur lieu de travail, 26% des Français estime que cette distance n’est pas acceptable (-2 points). Ils sont 25% à avoir au moins 1h de trajet chaque jour. Cette proportion monte à 49% dans l’agglomération parisienne où ils sont même 15% à faire 2h et plus de trajet quotidien entre leur domicile et leur travail !

 

Ces longs trajets engendrent aussi des frais supplémentaires et 1/3 des salariés dépense au moins au moins 100 euros par mois pour ces déplacements (32%, -1 point) et 7% (-1 point) au moins 200 euros. Conséquence logique, 1 salarié sur 4 aimerait déménager pour se rapprocher de son lieu de travail

(25%, -5 points).

 

Logement : la majorité des salariés estime qu’il n’est pas adapté à leurs besoins en termes d’espace, d’accessibilité et de budget consacré

 

Autre situation problématique : le fait de ne pas avoir de pièce pour télétravailler est une situation mal vécue par 30% des salariés (-1 point) et « vraiment compliquée » pour 6% (-1 point). Du fait de leur logement, près d’un cinquième des salariés (17%, -6 points) disent qu’il leur est arrivé de ne pas pouvoir télétravailler au domicile alors qu’ils en auraient eu besoin et autant (17%, -4 points) déclare qu’il leur est arrivé de télétravailler dans de mauvaises conditions (espace bruyant ou inconfortable pour le travail).

 

Plus généralement, 1 salarié sur 4 estime qu’il n’y a pas assez de place dans son logement (24%, -3 points). D’ailleurs 13% rapportent ne pas avoir de salon et 18% ne pas avoir de chambre pour tous les membres de leur foyer.

 

Au final, près d’1 salarié sur 2 (46%) estime que « dans les toutes prochaines années, [son] logement actuel ne correspondra plus à [ses] besoins et attentes et [qu’il va] devoir en changer », une proportion qui monte à plus de 2 sur 3 (68%) parmi les salariés de moins de 30 ans et à 3 sur 5 (61%) en agglomération parisienne.

 

Aussi, au lieu de devoir arbitrer douloureusement entre leur pouvoir d'achat et un logement qui correspond à leurs besoins ou à leurs aspirations, beaucoup de salariés explorent une troisième voie séduisante : déménager là où le coût du logement est plus abordable, même si cela signifie quitter leur entreprise.

 

« Les chiffres de ce baromètre Ipsos pour SOFIAP 2025 sont sensiblement les mêmes que ceux de l’édition précédente donc le sujet du logement est toujours problématique pour les Français. Ce baromètre met notamment en lumière la difficulté des Français à accéder à un logement qui correspond à leurs besoins en termes d’espaces et donc de confort mais aussi de distance entre leur lieu de vie et leur lieu de travail. L’impact de cette réalité est fort et conduit un certain nombre de personnes à reporter voire abandonner leurs projets de vie familiaux comme avoir un premier ou un autre enfant. La part importante que prend le logement dans le budget total des répondants les amène à faire des sacrifices dans leur quotidien. La difficulté à se payer un logement adapté influe aussi sur la non prise de certains postes. Si les enjeux sont grands et touchent de nombreuses sphères de nos vies, heureusement des solutions RH existent pour soutenir les salariés dans leur accession à la propriété et les entreprises doivent pourvoir prendre part à leur niveau à ce soutien si elles le souhaitent. Le baromètre rapporte d’ailleurs que les employeurs prennent peu à peu conscience du problème (seuls 26% estiment que leur entreprise en fait assez sur ce point) et, plus généralement, qu’ils n’offrent pas assez d’avantages non obligatoires à leurs salariés pour leur donner envie d’y rester (23%, +7 points). », conclut Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP.


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