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[Etudes] Fraude bancaire : 82% des DAF estiment les criminels plus sophistiqués

•  L’étude de BioCatch met en lumière les défis majeurs rencontrés par les établissements bancaires dans leur lutte contre la criminalité financière.

•   51% des directeurs financiers de banques françaises déclarent perdre plus de 10 millions de dollars par an.

•   82% reconnaissent que les organisations criminelles sont plus sophistiquées dans leurs méthodes de blanchiment d’argent que les banques dans leurs capacités de lutte.

 

BioCatch, leader de la détection de la fraude bancaire et de la prévention de la criminalité financière grâce à l'intelligence comportementale, publie une nouvelle étude mondiale, menée en France auprès de plus de soixante responsables de haut niveau issus des départements fraude, lutte contre le blanchiment d’argent (LCBFT et criminalité financière). Les résultats révèlent une prise de conscience croissante de la complexité des activités criminelles, tout en affichant une certaine confiance dans l’efficacité des dispositifs en place.

 

L’étude met en évidence un grand paradoxe : 92% des interrogés affirment que leur organisation est efficace dans la lutte contre la criminalité financière, mais à peine plus de la moitié, soit 51%, estiment que leur travail a un réel impact à l’échelle mondiale. Pire encore, 43% considèrent que leurs efforts n’ont aucun effet en dehors de leur entreprise. Ce décalage montre bien que, malgré des avancées locales, les banques françaises peinent à s’inscrire dans une dynamique internationale de lutte coordonnée contre la criminalité financière.

 

Un coût annuel qui explose malgré les investissements des banques

Les responsables interrogés identifient plusieurs obstacles majeurs freinant leurs actions. Les problématiques de sécurité des données et de cybersécurité arrivent en tête (33% et 31%), suivies de la difficulté d’intégrer de nouveaux outils technologiques dans des systèmes existants souvent complexes et fragmentés (28%). Le manque de ressources, qu’il s’agisse de compétences ou de budgets, constitue également un frein majeur (23%), de même que la complexité croissante des régulations et la vitesse à laquelle évoluent les technologies (20%), qui dépasse parfois la capacité d’adaptation des établissements bancaires.

 

La menace se traduit par un coût économique considérable. Plus de la moitié des banques interrogées déclarent perdre chaque année plus de 10 millions d’euros à cause de la fraude. 38% estiment leurs pertes entre 10 et 24,9 millions d’euros par an, tandis que 13% dépassent les 25 millions. Ces chiffres, bien que légèrement inférieurs à la moyenne mondiale du rapport, traduisent une pression économique croissante. En effet, 61% des interrogés affirment que ces pertes augmentent chaque année au sein de leur organisation. La menace est donc non seulement persistante, mais en constante évolution, ce qui impose aux banques une vigilance continue et une capacité d’adaptation rapide. En parallèle, les investissements pour lutter contre le blanchiment d’argent suivent une trajectoire similaire : 44% des interrogés consacrent entre 10 et 24,9 millions d’euros par an à ces efforts, incluant les coûts opérationnels, les enquêtes et les sanctions en cas de non-conformité.


Entre menaces persistantes et adaptation nécessaire aux nouvelles technologies

Malgré ces investissements, l’efficacité des dispositifs reste partiellement remise en question. Une majorité, soit 59%, reconnaît limiter les enquêtes de blanchiment d’argent au seul compte concerné, sans explorer les réseaux élargis, comme les mules ou les bénéficiaires indirects. Ce cloisonnement des analyses contraste fortement avec le constat partagé par 76% des personnes interrogées, qui admettent qu’un cas de blanchiment entraîne presque systématiquement d’autres affaires connexes. 83% conviennent même qu'il existe un lien entre la fraude et des activités illégales comme la traite des êtres humains, le terrorisme et le trafic de drogue. Il en ressort une approche encore trop segmentée, pouvant nuire à la détection globale des réseaux criminels.

 

Ce déséquilibre stratégique se manifeste également dans la perception du niveau de sophistication des acteurs criminels. Pour 82% des interrogés, les organisations criminelles ont désormais une longueur d’avance sur les banques, notamment en matière de techniques de blanchiment d’argent. « Cette reconnaissance d’un retard technologique face à des criminels de plus en plus innovants – exploitant l’intelligence artificielle, les cryptomonnaies ou les plateformes numériques – souligne l’urgence d’une modernisation des moyens de lutte. Les professionnels de la gestion de la fraude et de la lutte contre le blanchiment d'argent s'accordent à dire que l’IA, les réseaux sociaux et les forums du dark web (73%) ont considérablement accru la sophistication des crimes financiers. », explique Matthew Platten, Responsable Avant-Vente chez BioCatch France.  

 

Dans ce contexte, les professionnels interrogés expriment un besoin fort de renforcement réglementaire. Pour 90% d’entre eux, seule une intervention publique plus structurée et ambitieuse pourra permettre de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent à grande échelle. Cette attente traduit un appel à la coopération renforcée entre les banques, les régulateurs et les acteurs technologiques, dans une perspective de lutte collective et coordonnée.

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