De nouvelles
données issues de l’étude menée par Seismic et intitulée : State of Wealth
Management (L’état des lieux de la gestion de patrimoine), démontrent un écart
préoccupant entre la perception des gestionnaires de patrimoine sur leur
performance et l’impact positif réel sur l’évolution de la relation client.
Selon cette enquête
menée auprès de 200 cadres supérieurs et décideurs issus de sociétés de gestion
de patrimoine dans plusieurs pays d'Europe dont la France, 73% des
gestionnaires français se disent « très bien préparés » à servir les clients de
la génération montante, soit le score le plus élevé de toute l’Europe.
L’inquiétude des
clients continue d’augmenter selon le dernier baromètre BNP Paribas Cardif (+25
points depuis 2024). Dans le même temps, cette clientèle, devenue plus jeune,
née dans un monde digital, souvent mieux informée et donc plus autonome que leurs
aînés, oblige les gestionnaires à établir une relation de conseil fluide et de
plus en plus personnalisée.
L’étude Seismic's State
of Wealth Management, révèle ainsi un paradoxe qui caractérise le marché
français : une auto-évaluation élevée, mais qui ne se traduit pas dans les
actes. En effet, l’étude observe que les conditions nécessaires pour établir
une relation de confiance pérenne entre les gestionnaires d’actifs et leurs
clients ne sont, pour l’heure, pas réunies.
Alors même que 95% des
gestionnaires d’actifs estiment que leurs capacités technologiques, digitales
et de traitement des données, sont des éléments de différenciation en 2025
(étude Accenture), l’expérience client ne semble pas refléter pour autant le recours
à ces ressources digitales d’après les données collectées par Seismic :
• Près d'un tiers (30%) admettent ne pas être
en mesure d’avoir des échanges personnalisés et efficaces ;
• 43% ne peuvent pas vérifier si leur activité
digitale fonctionne réellement ;
• 40% continuent de s'appuyer sur des processus
manuels.
La France affiche le
plus grand retard en matière de préparation aux exigences des nouvelles
fortunes en Europe :
• Avec 8% des entreprises déclarant avoir fait
le minimum pour se préparer à accueillir la prochaine génération de clients,
soit le score le plus bas de tous les pays adressés par l’enquête.
• Aussi, un gestionnaire d’actifs français sur
dix estime que son utilisation de l'IA est peu efficace, ce qui représente à
nouveau la plus mauvaise performance du continent.
• Par ailleurs, près de la moitié (45%) des
entreprises françaises utilisent encore des processus manuels dans une large
proportion, et un nombre équivalent d'entre elles indiquent que le manque
d'expertise interne en matière de technologie et d'IA constitue un obstacle
majeur.
« À l'heure actuelle,
la France donne l'impression d'être prête, sans disposer des infrastructures
idoines pour tenir ses promesses. Dans une conjoncture économique délicate,
cette illusion ne pourra durer, déclare Gemma Livermore, Head of Financial
Services International Marketing chez Seismic. Elle ajoute : « sans
réalité opérationnelle pour l’appuyer, la confiance devient un handicap. Dans
la gestion de patrimoine, cette confiance découle nécessairement d’actions
concrètes. »
Alors que les
institutions financières américaines et asiatiques accélèrent leur
transformation digitale, les principaux acteurs de la place financière de
Paris, affichent une certaine volonté d’innovation qui repose encore sur des
infrastructures IT héritées du passé ainsi que sur des processus obsolètes.
En d'autres termes,
alors que la confiance des consommateurs et des entreprises est au plus bas, le
maintien de processus manuels et à des stratégies digitales encore limitées
chez certains gestionnaires d’actifs peut contribuer à freiner l’efficacité opérationnelle
du secteur financier dans sa globalité.


