Les plus de 55 ans sont des
emprunteurs solides que le marché oublie encore trop souvent.
Alors qu’ils
représentent une part croissante de la population française, ils restent
largement sous-représentés dans le crédit immobilier.
Pourtant, selon les dernières
données de CAFPI, ces emprunteurs, prudents et solvables, constituent 6% de ses
clients depuis 2020, un chiffre stable mais porteur de promesses.
« C’est une niche
stratégique. Ces profils sont financièrement solides, matures dans leur
décision et animés par des projets patrimoniaux réfléchis. Il faut désormais
que le marché adapte ses réponses », explique Caroline Arnould, Directrice
Générale de CAFPI.
Des emprunteurs fiables
et engagés
Les seniors affichent
une santé financière rassurante. Chez CAFPI, l’âge moyen des emprunteurs
seniors est de 63 ans, et 98% sont encore actifs au moment de leur demande de
crédit. Leur profil type :
• Montant moyen emprunté : 188 000€, soit un peu
moins que la moyenne globale (221 000€),
• Apport personnel moyen : 66 000€, soit 35%
(contre en moyenne 26% d’apport sur l’ensemble de la population)
• Taux d’endettement modéré de 23%.
Ces chiffres traduisent
une approche prudente et responsable du crédit.
Des projets mûris
Les seniors empruntent
davantage dans certaines zones géographiques. Comme attendu, le littoral
français et les territoires conjuguant qualité de vie et attractivité
patrimoniale ont la cote, 23% des clients CAFPI achètent dans le Sud-Est et 22%
dans l’Ouest Nord.
Les seniors ne se
contentent pas de financer leur résidence principale (60% des projets), ils
investissent également dans l’immobilier locatif (29%) pour générer des revenus
complémentaires ou dans l’achat de résidences secondaires (6%) pour améliorer
leur qualité de vie.
Des freins encore trop
nombreux
Cependant, l’accès au
crédit immobilier pour les seniors reste semé d’obstacles. Avec des revenus de
retraite souvent jugés insuffisants pour garantir la solvabilité sur le long
terme ; les seniors peuvent également avoir des difficultés avec l’assurance
emprunteur, coûteuse, voire refusée, en raison de risques de santé accrus avec
l’âge.
De même, les
établissements bancaires exigent des garanties renforcées, comme une
hypothèque, une caution ou un nantissement, alors qu’ils refusent de s’engager
sur les durées d’emprunt long, pour que le prêt soit soldé avant 80 ou 85 ans,
augmentant de fait les mensualités
Des solutions existent
Des solutions existent
pour contourner les obstacles. Les seniors peuvent souvent mobiliser un apport
personnel important pour limiter le montant emprunté.
Il existe également des
produits spécifiques
• Prêt viager hypothécaire
• Prêt in fine
• Co-investissement familial via démembrement
ou SCI
« Le crédit peut aussi
être un outil de transmission, pas seulement d’acquisition », précise Caroline
Arnould.
Le regroupement de
crédits : une réponse clé pour les seniors
Le regroupement de
crédits correspond aujourd’hui à 8% de l’activité de CAFPI auprès des seniors.
Cette solution permet d’alléger les mensualités, d’équilibrer le budget
retraite et de financer de nouveaux projets sans alourdir la charge mensuelle.
Cas concret
Un couple de
propriétaires de 72 et 77 ans, avec 260 000€ de prêts à la consommation et
prêts travaux et donc un taux d’endettement de 60%.
Grâce à une opération
de regroupement de crédits, le couple ne dispose à présent plus que d’un seul
prêt et a obtenu un gain mensuel de plus de 1 500€ de pouvoir d’achat.
« Le crédit immobilier n’est pas réservé aux jeunes actifs. Avec un accompagnement sur-mesure, les seniors peuvent rester des emprunteurs de premier plan. Aux banques et aux courtiers d’en prendre pleinement conscience », conclut Caroline Arnould.