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[Etudes] Reconversion professionnelle : un choix assumé mais encore peu accompagné

Alors que les trajectoires professionnelles se réinventent, la reconversion s’impose comme un enjeu majeur pour les actifs comme pour les entreprises. 

 

L’étude de la Fondation The Adecco Group réalisée par l’Ifop, en partenariat avec l'ANDRH, met en lumière un paradoxe : si la reconversion est perçue comme une étape normale, elle reste rarement accompagnée. Côté entreprises, les démarches sont peu formalisées et souvent traitées au cas par cas, révélant un besoin urgent de coordination entre acteurs, et des dispositifs plus lisibles et territorialisés.

 

Des actifs confiants malgré un fort manque de visibilité

 

Dans un monde du travail en perpétuelle mutation, la reconversion professionnelle s’impose désormais comme une évidence : 84% des actifs la considèrent comme une étape normale d’un parcours professionnel. Loin d’être un échec, elle est vue comme un nouveau départ par 4 actifs sur 5, qui restent confiants en leurs capacités à se réinventer.

 

Une étape difficile à franchir, traitée au cas par cas par les entreprises

 

Dans le même temps, 71% des actifs anticipent une reconversion comme une étape difficile à franchir. L’âge constitue un frein majeur : 29% se sentent « trop âgés » pour envisager une reconversion. La perte de revenu potentiel (27%) et la peur de ne pas retrouver d’emploi (20%) complètent ces réticences, d’autant qu’un actif sur cinq juge les démarches trop complexes. 

 

L’interlocuteur privilégié des actifs dans le cadre d’une reconversion n’est pas l’entreprise, le futur employeur arrive seulement en troisième position, derrière les organismes de formation (56%) et les services publics de l’emploi (45%). La reconversion reste pour beaucoup une prise de risque individuelle, bien loin d’un parcours construit collectivement : 40% des actifs la considèrent comme un projet solitaire. Du côté des entreprises, 65% des DRH interrogés déclarent traiter ces démarches au cas par cas, identifiant comme frein principal le manque de lisibilité des dispositifs.

 

50 ans et plus : plus d’un sur deux s’estiment trop âgés pour la reconversion

 

Les 50 ans et plus sont plutôt confiants dans la continuité de leur parcours professionnel (24% contre 18% pour l’ensemble des actifs), mais l’âge est un frein majeur : 53% estiment être « trop âgés » pour se reconvertir, soit près du double de la moyenne des actifs. Pourtant, ils sont moins nombreux à pointer la difficulté d’accès aux dispositifs (53% contre 60%).

 

Enfin, si les 50 ans et plus identifient mieux certains outils comme le bilan de compétences (79% contre 74%), leur connaissance reste plus faible pour les autres dispositifs : seuls 27 % connaissent le CEP (contre 36%), 25% le PTP (contre 31%), et 19% sont familiers de l’AFEST (contre 29%). 

 

La reconversion reste ainsi une perspective plus lointaine pour cette partie de la population qui peine à se sentir directement concernée, alors même que l’allongement des carrières l’y expose de plus en plus.

 

Une approche plus territoriale recommandée

 

À cela s’ajoute une coordination encore inégale entre les différents acteurs – publics, privés, entreprises, organismes de formation – qui limite l’efficacité collective. L’étude souligne l’intérêt d’une approche plus territoriale, où les acteurs locaux pourraient jouer un rôle structurant dans l’orientation, l’accompagnement. L’enjeu est de passer d’une superposition de dispositifs à un cadre partagé, plus lisible et accessible à toutes les générations.

 

Selon Emmanuelle Germani, Vice-Présidente ANDRH : « La reconversion ne doit plus être un parcours en solitaire, mais un projet partagé, coconstruit avec l’entreprise. Les dispositifs et outils de reconversion doivent aujourd’hui pleinement entrer dans les pratiques : ce sont des leviers positifs pour la gestion des carrières et ils doivent être encouragés. Ils doivent aussi être décomplexés, sans tabou ni frein, et considérés comme une étape naturelle du parcours professionnel. C’est un véritable enjeu d’inclusion, pour toutes les générations, et en particulier pour les seniors, qui ne doivent plus être freinés par des représentations liées à l’âge ».

 

« Faire de la reconversion une étape naturelle et valorisée, c’est aussi répondre à un impératif d’inclusion et de cohésion sociale. La formation devient un enjeu stratégique face aux mutations rapides du monde du travail. Pour être un véritable levier d’employabilité durable, elle doit s’adresser à tous, quel que soit l’âge ou le parcours, et s’appuyer sur des dispositifs simples, visibles et partagés. », conclut  Marc Gomes, Président The Adecco Group France & de la Fondation The Adecco Group.  


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