Dans un environnement
géopolitique instable, les primo-accédants font un retour remarqué sur le
marché de l’immobilier. En avril 2025, ils représentaient 52% du volume de
prêts immobiliers, contre 50% un an plus tôt, selon la banque de France.
Chouchoutés des
pouvoirs publics par un PTZ boosté et des exonérations fiscales en faveur de
leur accession à la propriété, privilégiés par les établissements bancaires,
incités par les mesures avantageuses des promoteurs et constructeurs, les
primo-accédants ont toutes les cartes en main pour se lancer, et pour certains
repenser leur projet faute de solutions ou de moyens.
Empruntis a voulu
savoir quelles sont les raisons de ces évolutions et qui sont ces Français qui
accèdent pour la première fois à la propriété. Le courtier en crédit a ainsi
réalisé une étude sur l’évolution de la primo-accession sur le marché de
l’immobilier, entre le 1er trimestre 2024 et celui de 2025, permettant de
porter un regard sur les +20 ans et les seniors qui ont réussi à acheter leur
résidence principale.
Crédit immobilier : une
éclaircie de courte durée
Après une année 2024
marquée par une détente des taux, le début de l’année 2025 a vu un léger
retournement de tendance. L’OAT à 10 ans (référence des taux immobiliers) est
remontée à 3,31%.
En cause : tensions
géopolitiques, dette allemande en hausse, instabilité politique en France et
inquiétudes budgétaires. Résultats : les taux de crédit immobilier repartent
doucement à la hausse (autour de 2,80% sur 20 ans, 3% sur 25 ans), incitant les
emprunteurs à sécuriser leur financement rapidement.
Après six mois de
baisse, les taux d’emprunt repartent à la hausse début 2025 (OAT à 10 ans
remontée à 3,31%). Résultat : les banques resserrent leurs barèmes et ciblent
les profils les plus solvables.
Un profil d’acheteur
stable et déterminé
Dans ce contexte, en
2025, le « primo-accédant type » a, comme en 2024, 36 ans en moyenne et vit en
couple. Il perçoit 4 346€ nets par mois et dispose d’un apport moyen de 49 392€
pour financer un projet de 268 790€.
Mais derrière ces
moyennes se cachent des fractures générationnelles :
• Moins de 30 ans : budget serré (260 900€),
apport limité (25 721€), revenus modestes (3 512€).
• 30-39 ans : segment dominant (40,1% des dossiers),
budget plus solide (302 822€), apport moyen
de 49 176€.
• 50 ans et + : budget élevé (327 241€),
mais efforts d’épargne considérables (apport de 110 382€ !).
Tous partagent
cependant un même objectif : acheter une résidence principale, en priorité dans
l’ancien (89 à 96% selon les tranches d’âge), avec une nette préférence pour
les maisons (jusqu’à 71% chez les plus de 50 ans).
Se lancer maintenant :
quel budget pour acheter un 60 m² ?
L’étude Empruntis sur
les primo-accédants en 2025 permet également de constater, entre différentes
villes de France, les écarts toujours importants pour l’achat d’un bien.
Exemple pour un
logement de 60 m², il faut :
• Paris : 583 890€ → 3 509€/mois
• Nice : 321 780€ → 1 855€/mois
• Dijon : 166 830€ → 1 156€/mois
• Le Havre : 133 620€ → 803€/mois
Caroline Pasquereau, Directrice du Marketing et de la communication Groupe Empruntis conclut : « En 2025, les primo-accédants se trouvent à un carrefour décisif, où l’évolution des dispositifs de financement et des conditions du marché immobilier redéfinit leurs possibilités d’accès à la propriété. Si les taux restent modérés et les conditions favorables des aides telles que le PTZ ou le Prêt Accession Action Logement sont maintenues, les jeunes ménages devront faire face à une pression accrue sur l’épargne disponible et à une sélection rigoureuse des biens immobiliers, notamment dans les zones les plus tendues. L'avenir des primo-accédants repose sur une combinaison d'adaptabilité aux conditions du marché et de maximisation des leviers financiers mis à leur disposition. »