Un taux moyen qui grimpe en Septembre

En septembre 2025, le
taux moyen des crédits du secteur concurrentiel s’est établi à 3.12 %. Et pour
l’ensemble du 3ème trimestre, le taux moyen a été de 3.09 %.
Après une baisse de 23
points de base au 1er trimestre, le taux moyen est resté à peu près stable
durant 5 mois : en août, il s’affichait à 3.07 %. A ce moment-là, les banques
pouvaient améliorer leurs offres commerciales, grâce notamment à la diminution
des taux de la BCE.
Avec la dégradation de
leur environnement macroéconomique, les établissements bancaires ont dû
renforcer leurs stratégies prudentielles et réajuster leurs barèmes. Ainsi,
après un été en statu quo, le taux moyen a grimpé de 5 pdb en septembre.

Sur les prêts
immobiliers à 20 ans et à 25 ans, qui concentre l’essentiel de la hausse, la
situation des taux a peu évolué pour les emprunteurs du 1er groupe. Par contre
l’augmentation a été presque deux fois plus rapide, de l’ordre de 20 pdb, pour
les emprunteurs moins bien dotés en apport personnel (3ème et 4ème groupes)
comme les primo accédants.
En septembre 2025, près
de 60 % des emprunteurs ont eu un taux supérieur à 3.10 %, alors qu’ils étaient
moins de 30 % en mars.
Une durée moyenne qui plafonne
Au 3ème trimestre 2025,
la durée moyenne des prêts accordés était de 250 mois.
La durée moyenne des crédits octroyés reste sur les niveaux les plus élevés connus depuis plus d’un an.
Avec cet allongement des durées, les banques peuvent atténuer les
conséquences de la remontée du coût des opérations sur les capacités d’emprunt
des acheteurs quand les évolutions des taux des crédits ne le permettent plus.
Mais l’annuité de
remboursement moyenne ne diminue plus depuis le début de l’année. Et la part
des prêts, de 25 ans et plus, recule assez rapidement : 46.3 % en septembre
contre 51.9 % au 1 er trimestre 2025. Il y a donc moins de prêts longs, la
structure du marché se transforme. Cela risque de s’accompagner de
modifications dans la capacité des candidats à l’accession à absorber les
évolutions des conditions de crédit, soumises au plafonnement du taux d’effort,
et notamment les jeunes.

La remontée du coût des
opérations est rapide
L’augmentation des
revenus des emprunteurs reste soutenue (+ 2.3 % après + 1.7 % en 2024). Elle
est le signe du retour sur le marché de ménages plus aisés, secundo acheteurs
en particulier, qui peuvent plus facilement satisfaire aux exigences d’apport
personnel dans un contexte de remontée rapide du coût des opérations (+ 4.6 %
après + 0.1 % en 2024).
Ainsi, le coût relatif qui s’était stabilisé en 2024 après avoir reculé en 2023 s’établit à 4.1 années de revenus au 3ème trimestre 2025, comme il y a un an.
Dans ce contexte,
l’indicateur de solvabilité de la demande se stabilise au 3ème trimestre en
réponse à l’augmentation des durées des prêts accordés. L’indicateur s’établit
d’ailleurs au-dessus de sa moyenne de longue période.
Un rythme de reprise
qui ralentit
Depuis le début de 2025, l’activité du marché a confirmé un regain de dynamisme, en regard d’un début 2024 très dégradé.
Mais cette reprise du marché perd progressivement de la vigueur, dans une conjoncture qui doit composer avec un environnement peu favorable : dégradation du marché de l’emploi, détérioration du cadre politico-économique, resserrement de l’accès au crédit imposé par la Banque de France et affaiblissement des intentions d’achats immobiliers.
Et cette année, le
profil saisonnier du marché a souffert de cet environnement, avec un mauvais
mois d’août. Le repli de l’activité a été plus fort que par le passé : avec sur
l’ensemble du marché, - 40.3 % pour le nombre de prêts accordés et – 42.6 % sur
le marché de l’ancien. Pour autant, la reprise habituelle de la rentrée de
septembre a en partie gommé la dépression estivale du marché.



