A
l’occasion du salon « Drive to Zero », l’ADEME dresse le bilan de son programme
eXtrême Défi (XD) Mobilité 2022-2025 et met en lumière le potentiel des
véhicules électriques légers, ou "vélis", comme leviers pour la
transition énergétique du secteur du transport et la souveraineté française.
Ces véhicules intermédiaires, économiques à l'usage et réparables, offrent des
bénéfices environnementaux, économiques et sociaux significatifs.
Qu’est-ce que l’eXtrême
Défi Mobilité ?
L’eXtrême Défi Mobilité
(XD Mobilité) est un programme national porté entre 2022 et 2025 pour répondre
à la dépendance à la voiture thermique, notamment dans les zones périurbaines
et rurales. Il vise à créer une filière de véhicules intermédiaires (« vélis
»), légers, économiques, réparables et écoconçus, adaptés aux besoins locaux.
Porté par l’ADEME et bénéficiant d’un financement France 2030, il combine
appels à projets, expérimentations territoriales et coopération entre
constructeurs, chercheurs et collectivités. En trois ans, plus de 100
prototypes ont été testés dans 20 territoires. Ce programme propose une
approche systémique mêlant innovation, usage, production distribuée et
évolution réglementaire.
Les vélis : une
stratégie d’avenir pour la mobilité durable
Le programme XD
2022-2025 a révélé et accéléré des dizaines de constructeurs dans le but de les
accompagner dans l’industrialisation des véhicules électriques légers (vélis). Ces derniers
constituent une des réponses aux besoins de mobilité actuels, notamment pour
réduire notre consommation de pétrole.
Leur adoption offre de
multiples bénéfices : une réduction significative des externalités négatives
grâce à leur performance environnementale et leur réparabilité, des
externalités positives sur la santé pour les Vélis actifs équipés d'un
pédalier, et une optimisation de l'espace public urbain avec des coûts
d'entretien réduits pour les voiries. Les Vélis pourraient être également un
moteur de création d'emplois locaux (fabrication, manutention,
reconditionnement) et d'insertion professionnelle, tout en garantissant une
très bonne rentabilité de l'euro public investi avec un faible coût par tonne
de CO2 évitée. Les Vélis sont aussi très économiques à l'usage (environ 1€/100
km) et facilement réparables. La France bénéficie par ailleurs d'une
souveraineté quasi totale sur la fabrication de leurs composants, à l'exception
des cellules des batteries.
En trois ans, les
actions du programme XD 2022-2025, financées de façon disjointe par l’ADEME sur
le volet idéation et par le plan France 2030 sur les volets Prototype et
Industrialisation, a fédéré de nombreux constructeurs et équipementiers de la
filière.
Il a permis de financer plus de
100 prototypes différents, et 10 projets ont
même atteint le stade industriel. Le graphique ci-dessous détaille le nombre de
projet déposé et financé et les montants lors des différents AAP (ideation,
prototype et industrialisation) sur 2022, 2023 et 2024.
Durant les 3 années du
programme, des équipementiers comme Actia et Continental ont développé des
catalogues de produits sur-étagères (moteur, BMS, VCU) pour les constructeurs
associés à des conseils. Une vingtaine de composants a été identifié pour organiser
des mutualisations comme les optiques, éléments de vitrage, connectiques,
jantes, pneumatiques et le châssis pour certains véhicules. Parallèlement, plusieurs groupes de travail
ont adressé les barrières majeures sur de nombreux sujets comme la réglementation,
le financement ou encore le marketing.
Des expérimentations sont organisées
dans plus de 20 territoires : https://30veli.fabmob.io/.
Avec plus de 26000
véhicules L6/7 neufs en 2023 par des constructeurs historiques, nous pouvons
encore conforter notre position de leader en Europe en la consolidant et
l’aidant à se structurer. Au regard des besoins, des capacités prévues par les
constructeurs, d’ici 10 ans un parc de 3.5 millions de vélis avec des ventes
annuelles de 400-500.000 pourrait être visé. Ce volume correspond à un faisceau
d’indices : plus de 2 millions de véhicules dans les flottes sont à verdir, 3.8
millions de voitures ont des vignettes Crit’Air 4 ou 5, près 2 millions de
voitures appartiennent aux 10% des français les plus modestes.
Un parc de 3.5 millions de vélis consommerait 0.7 TWh d’électricité ; Il génèrerait des gains énergétiques à hauteur de 25 TWh, soit plus d’un quart de l’objectif de réduction (86 TWh) fixé par le SGPE pour la souveraineté énergétique. Ce parc de 3.5 millions de vélis apporte également un gain de 5 MtCO2/an nécessaire pour respecter nos engagements.