Par Homaio
Lundi
19 Mai, a eu lieu un sommet entre le Royaume Uni et l’Union Européenne pour
relancer les relations bilatérales 5 ans après le brexit. Ce sommet de “reset”
a donné lieu à un accord historique, notamment sur les droits de pêche, la
sécurité, les échanges agro-alimentaires et phytosanitaires, la mobilité des
personnes. Et surtout, sur les politiques climatiques avec un lien entre les
systèmes de quotas britanniques et européens sérieusement envisagé.
L’une des conséquences
du Brexit a été la sortie du Royaume Uni des politiques énergétiques et
climatiques européennes, dont le marché intérieur de l'énergie qui encadre les
échanges de gaz et d’électricité mais aussi celui du Système d'Échanges de
Quotas d’Emissions de l’Union Européenne (SEQE-UE).
Dès lors, à partir de
mi 2021, le Royaume Uni a lancé son propre SEQE, issu du système européen : en
tout point similaire, mais entièrement indépendant. Les règles de ce nouveau
SEQE - RU étaient quasi similaires à celles du SEQE - UE : même périmètre
d’application, mêmes facteurs de formation des prix, même offre plafonnée et
décroissante. Le cours des quotas des deux marchés a évolué de manière
synchronisée.
A partir de 2023, le
gouvernement conservateur de Rishi Sunak a affaibli le soutien aux politiques
climatiques du Royaume Uni, affaiblissant par la même occasion le prix des
quotas d’émission britanniques (UKA) par rapport à celui des quotas européens
(EUA). En Septembre 2023, les UKA s’échangeaient avec une décote de +50% par
rapport aux EUA.
La scission du marché à
également diminué sa liquidité, augmentant mécaniquement sa volatilité. Elle a
également entraîné une hausse des coûts de conformité et de transaction et une
baisse des opportunités de couverture pour les industries assujetties. Ce qui a
eu pour effet de, ralentir les échanges entre les deux zones commerciales.
C’est la raison pour laquelle, dès début 2025, le gouvernement travailliste de
Kier Stramer militait pour un rapprochement des systèmes.
Un rapprochement du
marché permettrait aux UKA et aux EUA de s'échanger à nouveau à un cours
similaire. Pour bénéficier de l’opportunité que représente cette possible
convergence, Homaio rend accessible le marché des UKA aux investisseurs privés.
A la clôture des bourses énergétiques le 19 Mai, les EUA s’échangeaient à
€69.45 et les UKA à £51.16 (décote de 12.5%)
Lors du sommet UE - RU
du 19 Mai 2025, ce rapprochement était au cœur des négociations. Il devrait
permettre au cours des UKA de s’aligner à nouveau avec les EUA, incitant
investisseurs et entreprises à investir massivement dans la décarbonation de
l’économie britannique. Il permettra également aux industries britanniques
d’éviter les nouveaux droits de douane européens liés au Mécanisme d’Ajustement
Carbone aux Frontières.
Bien que l’accord
d’hier n’évoque qu’une “volonté partagée de travailler au rapprochement des
marchés”, qui doit encore être entériné par le parlement britannique, le
signal envoyé aux industriels et aux marchés financiers est fort : le Royaume
Uni est prêt à revenir sur des principes fondamentaux du Brexit pour collaborer
avec l’Europe sur la décarbonation, la souveraineté énergétique, et la lutte
contre le réchauffement climatique. Il rejoindrait ainsi d’autres pays en
dehors de l’Union européenne qui participent néanmoins au SEQE UE, comme la
Norvège ou la Suisse, illustrant que le climat est par essence un sujet de
collaboration internationale.
C’est également pour ces raisons que le Royaume Uni souhaite rejoindre les marchés unifiés de l'électricité et du gaz, y compris en se soumettant à nouveau au droit européen. Le gouvernement travailliste a été prêt à d’importantes concessions, notamment envers la France, sur les droits de pêche pour retrouver l’accès à ces marchés.